Prix de l'Éducation nationale du Festival de Cannes
Le Prix de l'Éducation nationale du Festival de Cannes est une récompense annuelle attribuée entre 2003 et 2010 à un film de la sélection officielle (en compétition ou Un Certain Regard), jugé fort et présentant un grand intérêt artistique et pédagogique[1],[2]. En conséquence, le film récompensé peut faire l'objet d'une étude future ou d'un enseignement en classe. Cette récompense est encadrée par le ministère de l'Éducation et est décernée par un jury comprenant un président professionnel du cinéma, un vice-président de l'Inspection générale, quatre enseignants et deux élèves[1]. Il n'est pas rare que ce prix ait préfiguré la Palme d'or.
Prix décernés
modifierAnnée | Film[1] | Réalisateur | Pays |
---|---|---|---|
2003 | Elephant | Gus Van Sant | États-Unis |
2004 | La vie est un miracle (Живот је чудо) | Emir Kusturica | Serbie- France |
2005 | Cinéma, aspirines et vautours (en) | Marcelo Gomes | Brésil |
2006 | Marie-Antoinette | Sofia Coppola | États-Unis |
2007 | Quatre mois, trois semaines, deux jours (4 luni, 3 săptămâni şi 2 zile) |
Cristian Mungiu | Roumanie |
2008 | Tulpan | Sergueï Dvortsevoï | Kazakhstan |
2009 | Le Ruban blanc (Das weisse Band ) | Michael Haneke | France- Italie- Autriche- Allemagne |
2010 | Des hommes et des dieux | Xavier Beauvois | France |
Polémique concernant la censure du film lauréat en 2007
modifierLe sujet de l'avortement et sa manière d'être traité dans le film lauréat du prix en 2007 : 4 mois, 3 semaines et 2 jours de Cristian Mungiu, ont engendré une controverse en France.
Des associations anti-avortement et certaines personnalités politiques, dont la ministre du logement d'alors Christine Boutin, ont voulu interdire la diffusion du DVD pédagogique promis par le ministère de l'Éducation nationale au film détenteur de la récompense[3],[4]. Le cabinet du ministre de l'Éducation de l'époque Xavier Darcos a d'abord décidé, après visionnage, de bloquer les crédits alloués normalement à l'édition du film en DVD à 1 500 exemplaires pour faire l'objet d'une étude en collège et en lycée. Il avait affirmé répondre à un « principe de précaution » face à une œuvre jugée « trop dure » et « potentiellement choquante et déstabilisante pour des élèves ayant entre 11 et 18 ans. »[4]. Face aux vives contestations de cette censure dans le milieu enseignant et dans le monde du cinéma, largement relayées dans les médias[5], l'équipe de Xavier Darcos a finalement autorisé la diffusion du DVD[6]. Le film avait d'autre part été classé « tout public » par la commission de classification, assorti d'un bandeau d'avertissement pour les spectateurs sensibles, ce qui a facilité la décision ministérielle.
Ressources
modifierRéférences
modifier- « Festival de Cannes : Prix de l'Éducation nationale », sur Ministère de l'Éducation nationale, 2003-2010 (consulté le )
- Le PRIX de la JEUNESSE au Festival de cannes, coll. « Repères historiques », (lire en ligne).
- « 4 mois, 3 semaines et 2 jours censuré ! », sur Comme au cinéma, (consulté le )
- Noël Blandin, « Prix de l'Éducation nationale », sur La République des Lettres, (consulté le )
- « 4 mois, 3 semaines, 2 jours », sur Fédération syndicale unitaire, (consulté le )
- Véronique Soulé, « Collégiens et lycéens verront la palme d'or », sur Libération, (consulté le )
- « Coffret "à-propos" », sur Canopé, (consulté le )