Pont-aqueduc d'Ansignan

pont français

Le pont-aqueduc d'Ansignan est un pont-aqueduc situé sur la commune française d'Ansignan dans les Pyrénées-Orientales. C'est un aqueduc enjambant l'Agly, et servant à irriguer les cultures sur la rive opposée. Il est construit sur la base d'un pont (viaduc) romain, datant, peut-être, du IIIe siècle.

Pont-Aqueduc d'Ansignan
L'aqueduc d'Ansignan.
L'aqueduc d'Ansignan.
Géographie
Pays France
Région Languedoc-Roussillon
Département Pyrénées-Orientales
Commune Ansignan
Coordonnées géographiques 42° 45′ 54″ N, 2° 30′ 53″ E
Fonction
Franchit L'Agly
Fonction Aqueduc
Caractéristiques techniques
Type Pont en arc
Longueur 170 m
Matériau(x) briques, pierres
Construction
Construction IIIe siècle au XIVe siècle
Historique
Protection Logo monument historique Classé MH (1974)
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Pont-Aqueduc d'Ansignan
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Pont-Aqueduc d'Ansignan
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Pont-Aqueduc d'Ansignan
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Pont-Aqueduc d'Ansignan

Géographie

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Localisation

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Le pont-aqueduc d'Ansignan se situe au nord du village d'Ansignan et franchit l'Agly dans le sens nord-est vers sud-ouest.

Hydrographie

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Il enjambe la vallée du fleuve de l'Agly dont l'eau est captée, en rive gauche, environ un kilomètre en amont[1].

Histoire

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L'origine et l'histoire de ce pont-aqueduc sont incertaines. Un pont aurait été construit durant ou avant l'époque romaine, peut-être par les Volques Tectosages[2]. La voie romaine est bien attestée. Ce premier pont était complété par un second pont permettant de traverser la Désix, affluent de l'Agly sur la rive droite, quelques centaines de mètres en aval du village[3]. La mairie d'Ansignan indique que les moellons des arches sont datés entre 220 et 270 de notre ère[4]. Juliette Freyche avance que l'ouvrage d'origine était un aqueduc destiné à irriguer les terres d'une villa romaine[1]. Certaines sources suggèrent que l'ouvrage initial aurait été un pont-siphon (siphon inversé), technique plus commune et largement utilisée par les romains[5].

Durant le Moyen Âge, un aqueduc fut construit au-dessus du pont initial au IXe siècle - transformant le chemin en tunnel. Ce dernier ouvrage fut remanié à de nombreuses reprises, notamment aux XIIIe et XIVe siècles, allongeant l'édifice jusqu'à ses dimensions contemporaines.

Aujourd'hui, aucune découverte archéologique significative ne permet d'expliquer la présence de cet imposant édifice dans sa forme actuelle. Celui-ci est toujours en service et permet l'irrigation des cultures du village d'Ansignan, sur la rive opposée de l'Agly[6] et de pont-tunnel pour traverser[7]. Louis Companyo notait que « ce petit vallon forme un contraste frappant avec tout ce que l'on a vu depuis le défilé de la Fou. Tandis que la terre est partout ailleurs maigre et stérile, elle est ici couverte de moissons et de fraîches prairies[6] » ajoutant que cela était dû à la nature de la terre.

Le pont-aqueduc sur l'Agly fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le [8]. Il fait partie des 18 sites lauréats du Loto du patrimoine 2023. Les travaux concerneront l’étanchéité du canal, la dévégétalisation de la structure, le calfeutrement des fissures et les reprises des parements des arches[9].

Caractéristiques

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Le pont-aqueduc long de 170 mètres est constitué de 29 arches de tailles croissantes lorsqu'elles se rapprochent du fleuve. Les deux plus grandes enjambent le lit de l'Agly. Il est construit sur deux niveaux : le premier est un pont pour piétons, cavaliers ou petits chariots, et le niveau supérieur est un aqueduc toujours en service.

Le second niveau est construit au-dessus du premier de telle façon que le premier niveau ressemble à un tunnel, éclairé par quelques ouvertures aménagées sur les côtés.

Lors de sa construction, l'aqueduc fut orienté dans le sens de l'amont vers l'aval, vers le nord-ouest.

Vers 1906, Louis Abram équipe le pont d'une turbine hydroélectrique, installée dans un ancien moulin accolé au pont-aqueduc. Le bâtiment sera détruit dans les années 1970 lors de la restauration. La base du moulin et les sorties d'eau sont toujours visibles (rive gauche, accolé au coté aval du pont).

Légende

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De nombreuses légendes sont nées, tirant parti de l'étrangeté de l'ouvrage - monumental dans un petit village - de ses fonctions de pont, tunnel et aqueduc et de sa construction irrégulière, fruit des nombreuses transformations de l'ouvrage au cours du temps.

Les plus imaginatives en font un pont d'origine gauloise, exploitant les piles du pont comme calendrier et dont l’alignement permettrait de faire courir l'eau sur le pont selon la course du soleil aux solstices - référence biblique. En outre, ses remaniements seraient intervenus à la faveur du « retour des croisés de Hugues Capet », ramenant en 980 des plans d'un aqueduc « qui alimentait à partir de l'Euphrate, les jardins suspendus de la reine Séminaris, fondatrice de Babylone[4],[note 1] ».

Louis Companyo évoque une autre légende selon laquelle le pont aurait été bâti par des moines[6], Albert Bayrou évoque un remaniement de l'ouvrage par les Templiers[10].

Galerie

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Notes et références

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Références

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  1. a et b (en) Juliette Freyche, Le Pays cathare, , 127 p. (ISBN 978-2-907899-44-4), p. 85
  2. Jean-Jacques Soulet, Ansignan, Pyrénées-Orientales : Le pont aqueduc et ses bâtisseurs, (ISBN 2-9524454 (édité erroné), BNF 40020540)
  3. CHTS, Les routes du sud de la France : de l'Antiquité à l'époque romaine, Ministère de l'Urbanisme, du logement et des transports, , 522 p. (lire en ligne), p. 99
  4. a et b « Le pont aqueduc d'Ansignan. », sur mairie d'Ansignan
  5. Danièle James Raoul, Les ponts au Moyen Âge, (lire en ligne), « Les ponts aqueduc », p. 78-79
  6. a b et c Louis Companyo, Histoire naturelle du département des Pyrénées-Orientales, t. 1 (lire en ligne), p. 220
  7. Collectif, Carte archéologique de la Gaule : Pyrénées-Orientales, Paris, Maison des Sciences de l'Homme, (ISBN 978-2-87754-200-5), p. 218-219
  8. Notice no PA00103951, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  9. « Le pont-aqueduc romain d'Ansignan », sur www.fondation-patrimoine.org (consulté le )
  10. Fenouillèdes, diocèse d'Alet : sénéchaussée de Carcassonne : fragments historiques et statistiques, , p. 101
  1. Entre autres incohérences : Louis V régnait en 980, la première croisade est postérieure d'un siècle à la mort d'Hugues Capet en 996, les croisades ne s'approchèrent jamais la ville de Babylone, qui n'était pas leur objectif. La ville était abandonnée depuis 1000 ans environ, et ses ruines ne furent redécouvertes qu'à la fin du XIXe siècle. Qui plus est, les recherches contemporaines orientent la localisation des jardins suspendus de Babylone à Ninive. Cette dernière ville était un peu plus proche de la première croisade mais elle avait été détruite par les conquêtes Babyloniennes et Perses au VIIe siècle av. J.-C. Si elle renaquit plusieurs fois à la faveur des invasions Grecques, Parthes et Romaines, elle finit par fusionner avec sa voisine Mossoul après la conquête Arabes au VIIIe siècle, soit trois siècles avant la première croisade. Il n'était alors plus question de jardins suspendus depuis plus de 1000 ans.
    Ces points n'excluent pas la possibilité d'influences orientales, arabes ou des royaumes chrétiens d'orient lors des transformations de l'ouvrage au Moyen Âge, influences attestées sur de nombreux ouvrages du comté de Barcelone puis de la couronne d'Aragon.

Annexes

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Articles connexes

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Bibliographie

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  • Collectif, Carte archéologique de la Gaule : Pyrénées-Orientales, Paris, Maison des Sciences de l'Homme, (ISBN 978-2-87754-200-5), p. 218-219
  • Serge Montens, Les plus beaux ponts de France, Paris, Bonneton, , 199 p. (ISBN 2-86253-275-4), p. 31
  • Marcel Prade, Les ponts : monuments historiques, Poitiers, Editions Brissaud, , 429 p. (ISBN 2-903442-81-9), p. 306-307
  • Jean-Marie Pérouse de Montclos, Le guide du Patrimoine : Languedoc, Roussilon, Paris, Ministère de la Culture, , Hachette éd., 606 p. (ISBN 2-01-242333-7), p. 133

Liens externes

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