Pierre-François Chabaneau

chimiste français
Pierre-François Chabaneau
Description de l'image Pierre-François Chabaneau (1754-1842).jpg.

Naissance
Nontron
Décès (à 87 ans)
Lussas
Nationalité Française
Domaines Chimie
Institutions Séminaire Royal de Bergara
Renommé pour Premier lingot de platine pur
Distinctions Médaille commémorative

Pierre-François Chabaneau, né le à Nontron et décédé le à Lussas[1], est un chimiste français qui a été l'un des premiers chimistes à réussir à produire du platine ductile.

Biographie modifier

Pierre-François Chabaneau est né dans une petite ville périgourdine enclavée. Son père est meunier et sa mère ne sait pas signer. Cependant un de ses oncles est éduqué et moine dans une abbaye bénédictine à Saint-Antonin[2]. Ce dernier le prend sous sa protection, et l'élève afin d'en faire un prêtre. Il est admis à l'Oratoire de Paris et y étudie la théologie. Toutefois, il est renvoyé parce que jugé trop indépendant. Seul et sans moyen de subsistance, il est finalement recueilli par un abbé, La Rose[2], qui lui donne l'occasion d'enseigner les mathématiques dans une institution jésuite. Lorsque son cours devient public, il est remarqué par un riche aristocrate, le comte de Peñaflorida[2], venu d'Espagne recruter des professeurs pour un nouveau collège de nobles royal fondé à Bergara. Chabaneau accepte la proposition du comte et part à l'étranger. Ses leçons sont de nouveau remarquées, cette fois par le roi d'Espagne, Charles III, qui lui offre une chaire publique de sciences physiques ainsi qu'un laboratoire dans la capitale Madrid, créés spécialement pour lui. De plus, il est logé au palais et nanti d'une pension confortable.

Après de longues et difficiles recherches sur les métaux rares et précieux, il devient le premier savant à réaliser un lingot de platine, d'une pureté exceptionnelle. Il est ainsi le premier chimiste à réussir à fondre le platine[3]. Il publie aussi un ouvrage en langue espagnole, et une médaille est créée à son effigie dans son pays d'accueil. Peu de temps après, sa santé se détériore et il choisit de rentrer dans sa région natale en 1799. Son successeur à Madrid est Joseph Louis Proust, recommandé par Lavoisier. Le laboratoire est détruit par les troupes de Napoléon en 1808.

De retour en France, Chabaneau devient professeur à l'École centrale de Périgueux[2], et meurt dans sa retraite en 1842 en Dordogne à l'âge avancé de 88 ans.

Notes et références modifier

  1. Guy Penaud, Dictionnaire biographique du Périgord, Fanlac, 1999, 955 p.
  2. a b c et d Alphonse Aulard, La Révolution française, 1895, p. 422-423
  3. Élodie Baërd, « Le platine va-t-il redorer son aura », Le Figaro, cahier « Le Figaro et vous , 30 avril 2021, p. 32.

Sources modifier

  • Jules Delanoue, Notice sur Chabaneau, chimiste périgourdin, Dupont, 1857, 16 p.

Annexes modifier

  • Pierre-Henri Ribault de Laugardière, « Essais topographiques, historiques et biographiques sur l'arrondissement de Nontron. Canton de Nontron », dans Bulletin de la Société historique et archéologique du Périgord, 1889, tome 16, p. 208-210 (lire en ligne)
  • Louis Quennessen, À propos de l'histoire du platine Pierre François Chabaneau (1754-1842), dans Revue scientifique, janvier-, 52e année, p. 553-557 (lire en ligne)
  • « Un chimiste méconnu, Chabaneau inventeur du platine », dans Le Temps, , p. 4 (lire en ligne)
  • Albert Dujarric-Descombes, « Le chimiste Pierre-François Chabaneau », dans Bulletin de la Société historique et archéologique du Périgord, 1920, tome 16, p. 207-212 (lire en ligne)
  • Robert Bouet, François Chabaneau, un savant périgourdin oublié (1754-1842), dans Chroniques no 17 du G.R.H.I.N. (Groupe de Recherches Historiques du Nontronnais), 2017, p. 35-50 (lire en ligne)
  • (en) Jas. Lewis Howe, Chabaneau, an early worker of platinium, dans The Popular Science Monthly, , volume 84, p. 64-70 (lire en ligne)
  • (en) Mary Elvira Weeks, Discovery of the elements, Journal of chemical education, 1948, p. 144, 148, 244-246, 556 (lire en ligne)
  • (en) Donald McDonald, Leslie B. Hunt, A History of Platinum and its Allied Metals, Johnson Matthey, Londres, 1982, p. 95-103, (ISBN 0-905118-83-9) (aperçu)

Liens externes modifier