Phoque moine de Méditerranée
Monachus monachus
EN C2a(i) : En danger
Statut CITES

Le phoque moine de Méditerranée (Monachus monachus) est une espèce de pinnipèdes rencontrée en Méditerranée, mais aussi sur les côtes de Madère, du Sahara occidental et de Mauritanie. Il est en danger, c'est la plus menacée des espèces de pinnipèdes.
DescriptionModifier
Le mâle mesure en moyenne 2,4 m de long, la femelle est légèrement plus petite. Le mâle pèse environ 315 kg et la femelle 300 kg[1].
AlimentationModifier
Le phoque moine se nourrit de poissons, crustacés, de seiches, poulpes, langoustes et des homards. Il peut aussi se nourrir d'algues.
ReproductionModifier
La saison de reproduction a lieu de septembre et novembre. La période de gestation dure 11 mois. La femelle donne naissance à un seul petit qui mesure entre 80 et 100 cm et pèse de 17 à 24 kg[1].
Population et conservationModifier
- Disparition
Dans l'Antiquité, le phoque-moine méditerranéen, espèce relique de la période glaciaire würmienne, était omniprésent dans les bassins méditerranéen et pontique où les navigateurs ont nommé la Phocide, Phocée et bien d'autres sites d'après son nom.
Autrefois abondant en Méditerranée et sur une partie de la côte ouest de l'Afrique, Monachus monachus a été victime de la pollution, de l'appauvrissement de son habitat et, avant tout, de la chasse.
Le phoque a disparu des côtes espagnoles dans les années 1960. Sur les côtes méditerranéennes françaises : la colonie qui vivait dans les îles d'Hyères s'est éteinte en 1935, des Calanques de Marseille vers 1945, de Corse vers 1975[2]. Il a disparu des côtés turques (mer Noire), de Sardaigne et Tunisie dans les années 1980. Dans les années 2000, il a disparu des îles Canaries[2]. Le phoque-moine à ventre blanc de la Mer Noire, Monachus monachus albiventer, s'est éteint en 1941 : seuls trois exemplaires naturalisés au Muséum de Bucarest témoignent de leur existence passée près du village de Tyulenovo, qui signifie « Village des phoques » en bulgare.
- Situation actuelle
Actuellement l'effectif de l'espèce est estimé à 500 individus dispersés en plusieurs groupes sur l'ensemble du bassin méditerranéen, le long de la côte occidentale de l'Afrique et à Madère.
Le parc marin des îles Sporades, autour de l'île Piperi dans la Mer Égée est un site de reproduction protégé. En Italie en 2013, une étude réalisée par le ministère de l'Environnement confirme leur présence dans la zone de protection marine dans les Îles Égades, à l’ouest de la Sicile[3].
En Atlantique, dans les eaux protégées de Madère, leur population est passée de 6 à 35 individus depuis la fin des années 1980. La baie de Dakhla au Sahara occidental héberge la plus grande population mondiale de phoques moines. Selon Marchessaux et Aouab, leur survie dans cette zone « pourrait n'être que la conséquence de l'instabilité politique de cette région jusqu'à une époque récente » ; en Didier Marchessaux et trois autres personnes y perdirent la vie au retour d'une ultime mission de reconnaissance[4].
Voir aussiModifier
Références taxonomiquesModifier
- (en) Référence Mammal Species of the World (3e éd., 2005) : Monachus monachus
- (en) Référence Catalogue of Life : Monachus monachus (Hermann, 1779) (consulté le )
- (en) Référence CITES : espèce Monachus monachus Hermann, 1779 (+ répartition sur Species+) (consulté le )
- (en) Référence Fauna Europaea : Monachus monachus
- (en) Référence Paleobiology Database : Monachus monachus (Hermann 1779)
- (fr+en) Référence ITIS : Monachus monachus (Hermann, 1779)
- (en) Référence World Register of Marine Species : espèce Monachus monachus (Hermann, 1779)
- (en) Référence Animal Diversity Web : Monachus monachus
- (en) Référence NCBI : Monachus monachus (taxons inclus)
- (en) Référence UICN : espèce Monachus monachus Hermann, 1779 (consulté le )
- (fr) Référence CITES : taxon Monachus monachus (sur le site du ministère français de l'Écologie) (consulté le )
- (en) Référence Fonds documentaire ARKive : Monachus monachus
NotesModifier
- (en) Référence Animal Diversity Web : Monachus monachus
- Henry Augier, Les Calanques, 2013, p. 112
- (it) Conferenza stampa sul monitoraggio e gli avvistamenti della Foca Monaca. Istituto Superiore per la Protezione e la Ricerca Ambientale, 2013
- Didier Marchessaux (1957-1988). Scientific reports of Port-Cros national park No 14, 1988, p. 171-179