Paul Keller (alpiniste)

théologien protestant et alpiniste français
Paul Keller

Pas d'image ? Cliquez ici

Biographie
Nationalité Drapeau de la France France
Naissance ,
Lambaréné (Afrique-Équatoriale française)
Décès (à 88 ans),
La Tronche (France)
Carrière
Disciplines Alpinisme
Ascensions notables Tour de Mustagh (7 284 m), Jannu (7 773 mètres)
Autres activités Pasteur et théologien

Paul Keller, né le à Lambaréné en Afrique-Équatoriale française (aujourd'hui au Gabon) et mort le à La Tronche[1] (Isère), est un alpiniste, guide de haute montagne, pasteur et théologien français.

Biographie modifier

Paul Keller est né le à Lambaréné au Gabon, où son père Jean Keller était pasteur et missionnaire. Il est l’aîné de six frères et sœurs[2]. Très tôt il passe ses vacances aux Contamines-Montjoie où ses grands-parents ont un chalet[3]. Il accompagne alors un oncle (Pierre Keller de Marseille) ainsi que Samivel dans des courses en montagne. À l'âge de 17 ans, pendant la Seconde Guerre mondiale, Paul Keller s'engage dans le soutien de familles juives [3],[2].

Après des études de lettres et de philosophie à la Sorbonne, Paul Keller entreprend une formation théologique à l’Université de Strasbourg. Il y suit également l’enseignement du philosophe Paul Ricœur. Pasteur de l’Église réformée de France dans le Briançonnais de 1951 à 1962, puis à Grenoble de 1962 à 1973, il est professeur à la faculté de théologie protestante de Montpellier de 1973 jusqu’à sa retraite en 1990[2]. Parallèlement à sa vie de pasteur et de théologien, il mène une vie d'alpiniste de haut niveau.

Après avoir obtenu le diplôme de guide de haute montagne en 1954, Paul Keller devient président de la Compagnie des guides de l’Oisans en 1957 et ses ascensions dans le massif des Écrins lui valent d'être retenu pour participer à des expéditions françaises en Himalaya[3]. En 1956, il participe à l’expédition au Karakoram conduite par Guido Magnone qui mènera les quatre alpinistes au sommet de la Tour de Mustagh (7 284 m) par l'arête Sud-Est[3] seulement cinq jours après que le sommet fut atteint pour la première fois par une expédition britannique empruntant le versant Ouest. La façon dont est menée cette ascension annonce le style alpin qui se pratiquera en Himalaya quarante ans plus tard[3]. Six ans après la Tour Muztagh, Paul Keller participe à une nouvelle expédition himalayenne conduite par Lionel Terray qui lui permet de faire la première ascension du Jannu (7 773 mètres) en compagnie de Robert Paragot, René Desmaison[3] et du sherpa Gyalzen Mitchu.

Paul Keller devient en 1967 « contrôleur de la profession de guide » à l'École nationale de ski et d'alpinisme[3] et est président du Syndicat national des guides de montagne de 1976 à 1979[2]. Des années 1990 jusqu'en 2013, Paul Keller est membre de l’Observatoire des pratiques de la montagne et de l’alpinisme (OPMA) dont il sera secrétaire[2]. Il a aussi été membre du conseil d’administration du parc national des Écrins et Conseil supérieur des sports de montagne.

Paul Keller a également mené de nombreuses activités de militant à Grenoble, en particulier dans les associations « Interpeller la presse » (dont il est l'un des fondateurs en 1972[2] puis président de 1985 à 1990), « Un toit pour tous »[3] (président pendant quatre ans) et « Grenoble Objectif 95 » qui contribua au départ d'Alain Carignon de la mairie[3].

Avec son épouse Simone, Paul Keller est père de trois fils[2]. Il meurt le à l'âge de 88 ans[3].

Principales ascensions modifier

Œuvre modifier

Paul Keller est l’auteur de La montagne oubliée (Guérin, 2005).

Bibliographie modifier

  • Notice biographique dans Les Protestants, dictionnaire du monde religieux, éditions Beauchesne, 1993.
  • Montagne Magazine, no 177, pages 71-78 ; no 225, , pages 46-50 ; no 245, , page 43.
  • La Montagne et l'Alpinisme, no 4, 2004, pages 42-44.
  • Regard d'Espérance, no 119, (Carhaix 29270).
  • Le christianisme au XXe siècle, no 93, .
  • Résister, militer, Défendre les droits de l'homme, édition Musée de la résistance, Grenoble, 2007, entretien avec Olivier Cogne.
  • Préface du livre Journal d'un jeune alpiniste de Pierre-Larry Petrone, édition Alzieu, 2012.
  • Simone et Paul Keller, les engagements d'une vie citoyenne, éditions Du Fournel 2015, textes réunis par : Philippe Bourdeau, Erik Decamp et Philippe Descamps

Notes et références modifier

  1. État civil sur le fichier des personnes décédées en France depuis 1970
  2. a b c d e f et g Leïla Shahshahani , « Les montagnards rendent hommage à Paul Keller », publié le 28 janvier 2015 sur le site de Montagnes magazine
  3. a b c d e f g h i j k l m n et o « Paul Keller, mort d’un grand esprit de la montagne » publié le 22 janvier 2015 par le site du Dauphiné libéré

Liens externes modifier

Sur les autres projets Wikimedia :