Paul Carié

entomologiste français

François-Joseph-Paul Carié, né le à Beau Bassin (île Maurice) et mort le à Paris 7e, est un naturaliste mauricien d'ascendance française[1].

Biographie modifier

Paul Carié est issu d'une famille mauricienne installée sur l'île depuis le XVIIIe siècle. Il fait ses études au collège royal de Maurice. Puis, il entame une courte carrière dans l'entreprise Blyth Brothers comme comptable à partir de 1899 jusqu'en 1901. À la mort de sa mère en 1899, il hérite d'une propriété à Paris et d’une plantation de cannes à sucre à l’île Maurice (le domaine « Mon Désert ») qui comprend le gisement de vertébrés subfossiles de la Mare-aux-Songes, découvert en 1865. Il y récoltera de nombreux spécimens de vertébrés disparus, essentiellement d'os de dodos dont il fera la collection par ses propres découvertes et en achetant la collection de Louis Thirioux, autre passionné. Divers musées possèdent aujourd'hui une part de cette collection.
En 1914, il est mobilisé comme traducteur à Londres et à Paris. Après la guerre, il vend la sucrerie et s'installe définitivement à Paris. Il peut alors se consacrer entièrement à ses passions naturalistes.

C'est un ardent défenseur du projet de rétrocession de Maurice à la France, cédé aux britanniques en 1814 après les Guerres napoléoniennes, en vain[2].

Il meurt à son domicile au 143, avenue de Suffren dans le 7e arrondissement de Paris [1].

Le Leguatia gigantea de Maurice modifier

 
« Le Géant » de François Leguat.

Leguatia gigantea ou « Le Géant de Leguat », ou tout simplement « Le Géant », serait un oiseau de grande taille d'environ six pieds de haut, soit 1,80 m, observé par François Leguat lors de ses explorations dans les Mascareignes et qui aurait définitivement disparu dans le courant du XVIIIe siècle.
L'étude de nombreux ossements découverts par Carié lui-même et ceux d'autres collectionneurs pendant de nombreuses années, le fait douter de la véracité de cette observation. Il n'ignore pas que des flamants roses peuplaient par endroit les îles mauriciennes à cette époque. De plus, l'illustration de l’hypothétique oiseau par François Leguat ressemble étrangement à une autre illustration beaucoup plus ancienne publiée par le dessinateur et graveur Adriaen Collaert presque cent ans auparavant et qui n'était pas spécifiquement la représentation d'un oiseau extraordinaire et de surcroit n'avait aucun lien avec l'île Maurice. Paul Carié en conclut que le fameux Leguatia gigantea n'a finalement jamais existé[3].

Kiki, la tortue géante modifier

En 1926, Paul Carié fait don à la ménagerie du jardin des plantes de Paris de six tortues éléphantines dont Kiki, une tortue mâle de belle proportion. Kiki devint vite une attraction incontournable. Il est célèbre moins par ses exceptionnelles mensurations que par ses vocalises et grognements qui remplissent alors l'espace sonore du jardin lors de ses accouplements. À sa mort en 2009, Kiki avait 146 ans et pesait 250 kg[4].

Membre de société modifier

Collections modifier

Publications (non exhaustif) modifier

Publication d'articles dans divers revues spécialisées :

  • À La Revue contemporaine, La rétrocession de l'île Maurice à la France est elle possible ? Paris : Éd. de la "Revue contemporaine" , 1917.
  • À La Revue hebdomadaire, La survivance française à l'île Maurice, Paris : Revue hebdomadaire, 1915.

Notes et références modifier

  1. a et b « Acte de décès n°1975, P.30 », sur Archives Paris (consulté le )
  2. (en) Delphine Angst et Éric Buffetaut, « Paul Carié, naturaliste mauricien et collecteur oublié d'os de dodo », sur Revue colligo (consulté le )
  3. (en) Darren Naish (en), « Zoologie des tétrapodes, L'énigme de Leguatia », sur Scientific américan (consulté le )
  4. « Kiki, la tortue géante des Seychelles », sur Muséum national d'histoire naturelle (consulté le )
  5. Raymond Ramousse, « François Joseph Paul Carié », sur Comité des travaux historiques et scientifiques, (consulté le )

Annexes modifier

Bibliographie modifier

  • Faune malacologique terrestre et fluviatile des Iles Mascareignes, par Louis Germain, Paris [Angers, Imprimerie F. Gaultier et A. Thébert], 1921. [lire en ligne]
  • Memorial des Coléopteristes Français. Le Coléoptériste / Bulletin de liaison de l'Association des Coléoptéristes de la Région Parisienne, par Robert Constantin, Paris (Suppl. 14), 1992.
  • Mémoires de naturalistes, Éric Buffetaut, éd. le cavalier bleu, 2018.

Articles connexes modifier

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