Patrice de Charette, né le [1] à Malestroit dans le Morbihan[2], est un magistrat français, en dernier lieu président de la chambre sociale à la Cour d'appel de Toulouse et délégué régional du Syndicat de la magistrature jusqu'en . Il a été depuis cette date chef de mission de l'assistance technique au Programme d'appui à la justice au Tchad (PRAJUST) mis en place par l'Union européenne puis occupa les mêmes fonctions d’ à septembre 2018 dans le Programme d'appui à la réforme de la justice en Tunisie (PARJ)[3],[4],[5].

Patrice de Charette
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Fonctions
Porte-parole
Syndicat de la magistrature
jusqu'en
Président de chambre (d)
Cour d'appel de Toulouse
depuis
Président de chambre (d)
Cour d'appel de Bordeaux
depuis
Secrétaire général
Magistrats européens pour la démocratie et les libertés
-
Président
Tribunal de grande instance de Saintes (d)
depuis
Biographie
Naissance
Voir et modifier les données sur Wikidata (74 ans)
MalestroitVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Patrice Guy René Marie Joseph Anne de Charette de La ContrieVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activité
Famille

Biographie modifier

Né dans une famille catholique de droite comptant le chef vendéen François Athanase Charette de La Contrie, Patrice de Charette fréquente adolescent les mouvements de jeunesse catholique. Le cœur à gauche, il garde un « engagement humaniste ». Le , il entre à l'école nationale de la magistrature où il adhère au syndicat de la magistrature[2].

Le , il est nommé pour son premier poste juge d'instruction à Béthune[2]. En 1975, il est le juge de l'affaire Chapron. S'appuyant sur la jurisprudence de la Cour de Cassation, il établit que le responsable d'un accident est « celui qui a la compétence, les pouvoirs et l'autorité »[6]. Sa décision d'ordonner la mise en détention provisoire d'un chef d'entreprise, M. Jean Chapron, pour homicide involontaire après un accident mortel du travail provoque une immense polémique. Le Garde des Sceaux, Jean Lecanuet, critique la décision du magistrat et l'accuse au journal de 20 heures d'avoir rendu « une justice de classe »[7]. Paris Match lance l'expression « les juges rouges ». Jean Chapron est libéré au bout de cinq jours par la Cour d'appel de Douai réunie exceptionnellement un samedi[6]. Le choc dans les milieux patronaux et la prise de conscience qui en résultent conduisent à une baisse spectaculaire du nombre des accidents mortels du travail (de 4 000 à 2 000 par an)[réf. nécessaire].

En 1978, dans une affaire concernant un autre PDG, M. Leleu, le tribunal de Béthune (qui compte déjà 14 syndiqués sur un peu plus de trente magistrats) prononce une condamnation à un an de prison ferme pour entrave à l'exercice du droit syndical. Cinq cents patrons manifestent alors devant le tribunal leur révolte contre les juges chargés de l'affaire mais aussi contre le juge de Charette, étranger à l'affaire, mais dont on prétend qu'il est beaucoup plus indulgent pour les autres justiciables que pour les « patrons »[8].

Dans les années 1990, il est président du tribunal de grande instance de Saintes[2].

En , il participe à l'organisation d'un colloque avec les magistrats signataires de l'Appel de Genève[9] puis fera partie des juges soutenant Renaud Van Ruymbeke[10].

De 1996 à 1998, il participe à des réunions de coopération juridique du Conseil de l'Europe, en tant que membre du bureau du MEDEL[11].

De 1996 à 2002, il est secrétaire général de l'association européenne de magistrats MEDEL (Magistrats Européens pour la Démocratie et les Libertés).

En , il est détaché auprès de l'ONU comme juge international au Kosovo, pour juger les crimes ethniques dans les cours kosovares, et participe ainsi à l'expérience des premières cours "mixtes" (juges internationaux siégeant dans des cours nationales avec des juges locaux).
En , il publie à ce sujet Les oiseaux noirs du Kosovo : un juge à Pristina chez Michalon[12],[13].

En 2002, il participe au film Le temps des juges de Frédéric Compain[14].

De 2004 à 2007, il est chef de mission du projet d'appui la consolidation de l'État de droit à Madagascar mis en place par l'Union européenne. Il diffuse des "chroniques malgaches"

En 2008, il participe au film Les mauvais jours finiront de Thomas Lacoste[15],[16],[17]

Selon Rue89, il aurait fait partie des juges espionnés par les services secrets italiens. Lors d'une perquisition au sein de ces services, des retranscriptions d'écoutes ont été découvertes visant de nombreux magistrats italiens et trois magistrats français, dont Patrice de Charette au titre de ses fonctions de secrétaire général de l'association européenne de magistrats MEDEL. Une procédure pénale est en cours en Italie et une en France, dans laquelle il est partie civile[18].

De 2010 à 2014 il dirige le projet d'appui à la justice au Tchad (PRAJUST). Il publie régulièrement des "chroniques tchadiennes". À partir d’ , il dirige l'assistance technique au projet de réforme de la justice en Tunisie dont il démissionne en .

Depuis septembre 2023, il dirige l'assistance technique au deuxième programme d'appui à la réforme de la justice (PRAJUST2) en République Démocratique du Congo.

Publications modifier

Pour approfondir modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier

Notes et références modifier

  1. (fr) « Charette, Patrice de », notice d'autorité personne n° FRBNF14460973, catalogue Bn-Opale Plus, Bibliothèque nationale de France, créée le 12 mars 2003, modifiée le 5 mai 2009
  2. a b c et d « Un juge acerbe », sur liberation.fr,
  3. France Info 2008
  4. la libre 2008
  5. Le Soir 2008
  6. a et b « L'affaire du juge Charette, Le revenu français n°322 »,
  7. « Un droit de gauche ? », sur cairn.info,
  8. « Les sinistrés de la société ne doivent pas devenir les sinistrés de la justice », sur nouvelobs.com,
  9. Nouvel Obs 1997
  10. liste de soutien tenue par le Syndicat de la magistrature
  11. Réunion à Neuchâtel du Conseil européen 1997
  12. présentation de l'éditeur
  13. France Culture 2002
  14. Fiche du film par son auteur
  15. Présentation du film par le Syndicat de la magistrature
  16. L'Humanité, 2008
  17. Indymedia 2008
  18. Pascal Riché, Trois juges français espionnés par les services-secrets italiens, Rue89, nouvelobs.com, 12 juillet 2007.