Octave Jahn

Militant communiste libertaire et anarchiste français

Octave Jahn
Image illustrative de l’article Octave Jahn

Surnom Souvarine
Naissance
Cherbourg[1]
Décès (à 48 ans)
Mexico
Première incarcération octobre 1895, 2 ans et demi de prison pour propos subversifs
Marseille
Origine français
Type de militance agitateur, chanteur, conférencier
Cause défendue communisme libertaire

anarchisme

Octave Jahn dit également Souvarine, né le à Cherbourg[1] (Manche) et mort le à Mexico, est un agitateur et propagandiste communiste libertaire et anarchiste.

Max Nettlau le présente comme « un fervent propagandiste du communisme libertaire »[2] et l'historien Gaetano Manfredonia comme « le fougueux animateur des Jeunesses Antipatriotes »[3] et « le prototype même du jeune anarchiste de la période héroïque du mouvement. »[4]

Biographie modifier

 
La manchette de Ce qu'il faut dire du 2 avril 1916.

En 1884, Octave Jahn, âgé de 15 ans, organise à Paris une grève des télégraphistes.

En 1886, il fonde à Paris, avec notamment, Joseph Tortelier, Émile Bidault, Edmond Marpaux, Étienne Falcoz et Émile Ferrières, la Ligue des antipatriotes qui avait pour but la lutte contre le militarisme, les guerres qui en découlent et son corollaire, le patriotisme.

En , il s'installe à Lyon et se montre ardent dans son action de propagandiste.

Poursuivi par la police, il se réfugie en Belgique, où il participe à la grève de mai 1897 dans le bassin minier du Hainaut, il s'y distingue dans les meetings par un discours véhément et révolutionnaire.

En à Marseille, il est arrêté et condamné à 2 ans et demi de prison pour des paroles jugées subversives[5].

Entre 1887 et 1894, il effectue plusieurs séjours en prison et est condamné, au total, à neuf ans et neuf mois de prison et à 360 F d'amende pour outrages, provocation à l'incendie, provocation au meurtre, à la désertion, menaces de mort.

Il poursuit cependant son parcours d'infatigable propagandiste, se déplaçant beaucoup à travers la France, l'Afrique du nord, mais aussi la Suisse, l'Angleterre et l'Espagne, pays où il réside jusqu'en 1909.

Il émigre ensuite au Mexique avec sa compagne, l'anarchiste catalane Salut Borràs i Saperas[6], où, sous le pseudonyme de Souvarine, il collabore à la revue Ariete éditée par la Casa del Obrero Mundial. En 1915, avec Salut[7], il participe à la révolution mexicaine et devient le secrétaire d’un colonel de l’armée Zapatiste. La même année, il participe à l’inauguration de l’école rationaliste de Mexico inspirée de l'école moderne de Francisco Ferrer.

Revenu en France en 1916, il fait une série de conférences sur la révolution mexicaine et écrit plusieurs articles sur ce thème dans le journal Ce qu'il faut dire de Sébastien Faure.

Il retourne fin 1916 au Mexique où il meurt.

Citation modifier

« Depuis la guerre on ne paie plus les loyers, mais il faudrait que cela continue et on pourrait profiter de l’occasion pour supprimer la propriété individuelle et établir la propriété communiste. Si la classe ouvrière le voulait, ce serait tôt fait, mais il faudrait qu’à la guerre bourgeoise succédât la guerre sociale, la guerre de classes. » - Le , lors d’une réunion organisée par le Syndicat des terrassiers à Paris.

Notes et références modifier

  1. a et b Cherbourg-Octeville en 2000, puis commune déléguée dans Cherbourg-en-Cotentin depuis 2016.
  2. libcom Jahn, Octave aka Octavio 1869-1917, 2007.
  3. Gaetano Manfredonia, La chanson anarchiste en France des origines à 1914, page 167.
  4. Gaetano Manfredonia, La chanson anarchiste en France des origines à 1914, page 363.
  5. Émile Pouget, Les lois scélérates de 1893-1894, page 77.
  6. « Anarchistes - Maitron », sur maitron.fr
  7. (ca) « Salut Borràs i Saperas, lluitadora anarquista - 08 març 2020 », sur El Punt Avui,

Sources modifier

Bibliographie modifier

  • Jean Maitron, Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français : 1789-1864, Éditions ouvrières, 1964.
  • Jean Maitron, Le mouvement anarchiste en France, tome I, Gallimard, 1992.
  • Gaetano Manfredonia, La chanson anarchiste en France des origines à 1914, L'Harmattan, 1998, (ISBN 2-7384-6080-1)
  • Georges Place, Chronique des pauvres gens : essai sur la condition ouvrière du XVIe siècle au début du XXe siècle dans la région du Centre, Cercle d'histoire et de folklore Henri Guillemin, 1981, en ligne.
  • Alexandre Natanson, Revue blanche, Volume 18, 1899, en ligne.
  • Walter Thibaut, Les Républicains belges : 1787-1914, La Renaissance du livre, 1961, en ligne.
  • Vivien Bouhey, Les anarchistes contre la république, 1880 à 1914 : contribution à l'histoire des réseaux sous la troisième république, Presses universitaires de Rennes, 2008, en ligne.

Articles connexes modifier

Liens externes modifier