Niceto Alcalá-Zamora

avocat et homme d'État espagnol
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Niceto Alcalá-Zamora
Illustration.
Portrait de Niceto Alcalá-Zamora en 1931.
Fonctions
Président de la République espagnole
[a]
(4 ans, 3 mois et 28 jours)
Élection
Président du Conseil Manuel Azaña
Alejandro Lerroux García
Diego Martínez Barrio
Ricardo Samper
Joaquín Chapaprieta
Manuel Portela Valladares
Manuel Azaña
Prédécesseur Création du poste
Alphonse XIII (Roi d'Espagne)
Successeur Diego Martínez Barrio (intérim)
Manuel Azaña
Président du Conseil des ministres espagnol

(6 mois)
Gouvernement Ier de la République
Coalition Conjonction républicano-socialiste
Prédécesseur Juan Bautista Aznar-Cabañas
Successeur Manuel Azaña
Ministre de la Guerre

(5 mois et 21 jours)
Monarque Alphonse XIII
Président du Conseil Manuel García Prieto
Prédécesseur José Sánchez Guerra
Successeur Antonio López Muñoz (es)
Ministre du Travail

(4 mois et 20 jours)
Monarque Alphonse XIII
Président du Conseil Manuel García Prieto
Prédécesseur Luis de Marichalar y Monreal
Successeur Francesc Cambó
Biographie
Nom de naissance Niceto Alcalá-Zamora y Torres
Date de naissance
Lieu de naissance Priego de Córdoba (Province de Cordoue, Andalousie, Espagne)
Date de décès (à 71 ans)
Lieu de décès Buenos Aires, Argentine
Sépulture Cimetière de l'Almudena, Madrid
Nationalité Espagnole
Parti politique Parti libéral (1899-1923)
Droite libérale républicaine (1931-1936)
Diplômé de Université de Grenade
Profession Avocat
Religion Catholicisme

Signature de Niceto Alcalá-Zamora
Niceto Alcalá-Zamora
Chefs du gouvernement espagnol
Présidents de la République espagnole

Niceto Alcalá-Zamora y Torres, né le à Priego de Córdoba et mort le à Buenos Aires, est un avocat et homme d'État espagnol monarchiste puis républicain. Il est le premier président de la Seconde République espagnole de 1931 à 1936.

Biographie modifier

Avocat, membre du Parti libéral, catholique progressiste[réf. nécessaire], Alcalá-Zamora est député aux Cortes, ministre à partir de 1917 dans les gouvernements de García Prieto, et représente également l'Espagne à la Société des Nations.

Il entre dans l'opposition après le coup d'État du fomenté par le général Miguel Primo de Rivera. Déçu par le comportement du roi Alphonse XIII, Niceto Alcalá-Zamora refuse de collaborer avec le nouveau régime.

Il se convertit aux idées républicaines en 1930 et est emprisonné à la suite de la tentative ratée d'insurrection révolutionnaire lors de la révolte de Jaca.

Après la victoire des républicains dans les capitales provinciales d'Espagne aux élections municipales du 12 avril 1931, Alcalá-Zamora exige deux jours plus tard le départ d'Alphonse XIII « avant le coucher du soleil » et prend la tête du gouvernement provisoire[1].

En , il est confirmé à la présidence du gouvernement ; il démissionne en octobre suivant, mécontent des nouvelles dispositions constitutionnelles consacrant la séparation de l'Église et de l'État et la dissolution des ordres religieux, jugées dangereuses[2].

Néanmoins, le , Niceto Alcalá-Zamora est élu président de la République par les voix de 362 députés sur un total de 410 présents[3].

 
La bannière officielle du président Alcalá-Zamora.

En 1933, après la victoire de la CEDA aux élections générales, il refuse à José María Gil-Robles le droit de former le gouvernement. Il motive sa décision par le fait qu'il veut éviter une insurrection des partis de gauche, radicalement hostiles à la CEDA[4]. Ce sera finalement Alejandro Lerroux, le chef du parti radical, qui formera un gouvernement centriste.

En janvier 1936, quand Gil-Robles décide d'user de son droit d'être nommé chef de gouvernement, Alcalá-Zamora décide de dissoudre le Parlement. Après la victoire du Front populaire aux élections législatives du suivant, la décision de dissolution des Cortes est finalement jugée illégale par le Congrès des députés qui procède à la destitution d'Alcalá-Zamora le et élit à sa place Manuel Azaña[5]. Il révèle d'ailleurs dix ans plus tard, durant son exil à Buenos Aires, que les militaires lui auraient proposé de faire un coup d'État la veille de sa destitution, ce qu'il refusa[6].

Alcalá-Zamora est en Scandinavie quand éclate la guerre civile. Il refuse de revenir en Espagne quand il apprend que des milices du Front populaire ont envahi et pillé sa maison et volé le manuscrit de ses mémoires qui se trouvait dans le coffre-fort de sa banque.

Il s'installe alors en France qu'il fuit également après l'invasion des troupes allemandes en 1940.

Réfugié en Argentine, il refuse de revenir en Espagne en dépit des assurances qui lui sont données. Son fils est en effet marié à la fille du général putschiste Gonzalo Queipo de Llano.

Alcalá-Zamora meurt à Buenos Aires le . Son corps est rapatrié en Espagne en 1979 et enterré au cimetière de l'Almudena à Madrid.

Hommages modifier

Pour la Banque d'Espagne, Eugenio Hermoso a réalisé le portrait de Niceto Alcalá-Zamora exposé au musée du président de la Seconde République à Priego de Córdoba.

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Destitué par les Cortes républicaines.

Références modifier

  1. Philippe Nourry 2019, p. 574.
  2. Philippe Nourry 2019, p. 580-584.
  3. (es) « Elecciones a la Presidencia de la República », sur historiaelectoral.com (consulté le ).
  4. Philippe Nourry 2019, p. 597.
  5. Philippe Nourry 2019, p. 622.
  6. Philippe Nourry 2019, p. 624.

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier