Nephilingis livida est une espèce d'araignées aranéomorphes de la famille des Araneidae[1].

Distribution modifier

Cette espèce se rencontre aux Seychelles, à Madagascar et aux Comores et à Mayotte[1],[2].

Description modifier

 
Nephilengys livida

Le mâle décrit par Kuntner et Agnarsson en 2011 mesure 3,5 mm et la femelle 23,6 mm[2].

Femelle modifier

Cette araignée de taille moyenne possède un corps trapu[3].

La carapace du prosome est brun foncé, garnie de soies noires mais dépourvue des petites cornes centrales que présente celle de Nephila comorana. Le sternum en écusson est rouge sombre. Plus courtes que celles de la Néphile, les pattes sont claires, largement annelées de brun-noir, sans touffes de poils sur leurs tibias.

L'abdomen ovoïde ne surplombe pas les filières. Il est gris argenté sur sa face dorsale marquée de 4 fossettes noires d'insertion musculaire (Fig. ci-contre, Fig. Taxobox, Fig. 1), rougeâtre clair sur les flancs et la face ventrale (Fig. 2 et 3). Cette dernière est ornée de taches jaune pâle, quatre d'entre elles, arrondies, adoptant une disposition en trapèze caractéristique[3]. En fait, la couleur dorsale est variable, d'un brun foncé à Madagascar (Fig. 7).

Mâle modifier

Le mâle, photographié (Fig. 6) mais non récolté par A. Lopez à Mayotte en 2009[3], a été décrit par Kuntner et Agnarsson en 2011[2]. Il est brun-jaunâtre et se présente donc comme un "nain" ou un "pygmée" par rapport la femelle, nouvel exemple de grand dimorphisme sexuel comme dans le cas des Néphiles[3].

Comportement modifier

Nephilengis livida tisse une toile en édifice complexe associant trois parties bien distinctes (Fig. 4)[3] :

  • une retraite en entonnoir fixée sur l'écorce d'un tronc d'arbre incliné.
  • un réseau irrégulier tri-dimensionnel sous-jacent.
  • une grande orbe verticale incomplète, à moyeu excentré proche de la retraite.

Les fils tenseurs se fixent sur le tronc, une branche latérale et (ou) des supports adjacents.

L'araignée se tient de jour dans sa retraite (Fig. 5), pattes fléchies ou étendues, mais en sort la nuit pour se poster sur l'orbe (Fig. 1 à 4). Inquiétée, elle se laisse tomber à terre et y simule la mort par immobilisation réflexe (thanatose)[3].

Son comportement parait identique à Madagascar (Fig. 7,8) et aux Seychelles (Fig. 9).

Systématique et taxinomie modifier

Cette espèce a été décrite sous le protonyme Epeira livida par Vinson en 1863. Elle est considérée comme une sous-espèce de Nephilengys cruentata par Dahl en 1912[4], comme une sous-espèce de Nephilengys borbonica par Benoit en 1963[5]. Elle est placée en synonymie avec Nephilengys borbonica par Kuntner en 2007[6]. Elle est relevée de synonymie et élevée au rang d'espèce par Kuntner et Agnarsson en 2011[2].

Publication originale modifier

  • Vinson, 1863 : Aranéides des îles de la Réunion, Maurice et Madagascar. Paris, p. 1-337.

Liens externes modifier

Notes et références modifier

  1. a et b World Spider Catalog (WSC). Musée d'histoire naturelle de Berne, en ligne sur http://wsc.nmbe.ch. doi: 10.24436/2, consulté lors d'une mise à jour du lien externe
  2. a b c et d Kuntner & Agnarsson, 2011 : « Biogeography and diversification of hermit spiders on Indian Ocean islands (Nephilidae: Nephilengys). » Molecular Phylogenetics and Evolution, vol. 59, p. 477–488 (texte intégral).
  3. a b c d e et f Lopez, 2010 : « Contribution à l'étude des araignées de Mayotte avec la description d'une nouvelle espèce: Argyrodes chounguii (Theridiidae). » Bulletin de la Société d'étude des sciences naturelles de Béziers, vol. 23, no 64, p. 9-15.
  4. Dahl, 1912 : « Seidenspinne und Spinneseide. » Mitteilungen aus dem Zoologischen Museum in Berlin, vol. 6, no 1, p. 1-90.
  5. Benoit, 1963 : « Araneidae-Nephilinae africains du Zoologisches Staatsinstitut und Zoologisches Museum Hamburg (Araneae). » Entomologische Mitteilungen aus dem Zoologischen Staatsinstitut und Zoologischen Museum Hamburg, vol. 2, p. 367-372.
  6. Kuntner, 2007 : « A monograph of Nephilengys, the pantropical ‘hermit spiders’ (Araneae, Nephilidae, Nephilinae). » Systematic Entomology, vol. 32, p. 95–135 (texte intégral)