Monastère de Makrinítissa

édifice religieux près de Vólos en Grèce

Le monastère de Makrinítissa (grec moderne : Μονή Μακρινιντίσσης) est un ancien monastère grec orthodoxe masculin situé à Makrinítsa, près de Vólos, en Thessalie, en Grèce centrale.

Monastère de Makrinítissa
Présentation
Type
Fondation
XIIIe siècleVoir et modifier les données sur Wikidata
Diocèse
Holy Metropolis of Demetrias and Almyros (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Religion
Localisation
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Coordonnées
Carte

Historique modifier

Le monastère est fondé par le magnat de Thessalie, Constantin Maliassènos (en), originaire de Démétrias, quelque temps avant 1215 sur le mont Dróngos, dans le district de Dryanoúbaina, et dédié à la Théotokos « de la Visitation Rapide » (grec ancien : τῆς Ὀξείας Ὲπισκέψεως)[1]. Le monastère étant enregistré comme possédant le métochion d'Hilarion à Almyrós, accordé par un certain « Conte », identifié par certains chercheurs à Guillaume de Champlitte, prince d'Achaïe de 1205 à 1209, la fondation du monastère se situe généralement pendant cette période[2], mais le « Conte » pourrait également être identifié au comte Berthold II de Katzenelnbogen, seigneur de Velestíno[3].

Le monastère est d'abord attesté dans un document émis par Arsène, évêque de Démétrias, en 1215, confirmant son statut de stauropégique (directement rattaché au patriarcat de Constantinople)[1],[3]. Néanmoins, une charte de date ultérieure précise que les successeurs d'Arsène n'ont pas cessé de tenter de subordonner le monastère à leur siège, obligeant, ainsi, les patriarches successifs à émettre des déclarations afin de défendre le statut du monastère : Germain II de 1233 à 1240, Manuel II de 1243 à 1254, et enfin Arsène Autorianos en 1256, à la suite d'une demande de Nicolas Maliassènos (en), fils du fondateur du monastère[3],[4].

Constantin Maliassènos et son fils deviennent tous deux moines, sous le nom monastique de Constance et Joasaph respectivement, au monastère plus tard dans leur vie, et y meurent et y sont enterrés[5]. Selon un document publié par l'empereur Michel VIII Paléologue en 1274, le monastère, ainsi que le couvent féminin voisin de Néa Pétra (fondé par Nicolas et son épouse Anne, nièce de Michel VIII, en 1271/72) à Portariá, doivent être légués au fils de Nicolas, Jean Maliassènos Paléologue, après la mort de ses parents[6],[7]. Jean aurait entrepris une reconstruction à grande échelle du monastère, où il vit lui-même comme moine, sous le nom monastique de Nil, étant donné que dans son inscription funéraire il est mentionné comme le « second fondateur » du monastère[8].

 
Spolia incorporés dans l'actuelle église de la Dormition à Makrinítsa.

Après son apogée au XIIIe siècle, les sources historiques demeurent totalement muettes sur le monastère au cours des XIVe et XVIIe siècles[9]. Peu après 1700, le monastère, comprenant peut-être l'église principale (katholikón), subit des dommages considérables en raison de glissements de terrain[9]. En 1743, la chapelle à deux étages de Saint-Nicolas et de tous les Saints située au sud-ouest du katholikón est reconstruite[9].

La maçonnerie du katholikón en ruine et une partie de sa décoration – notamment un relief de l'Oxéia Epískepsis de la Théotokos – sont réutilisées dans l'église de la Dormition de la Théotokos, érigée en 1767 à sa place[6],[9],[10]. Des fragments des tombes des Maliassènos sont éparpillés dans les autres églises de la région[11].

Possessions modifier

Le monastère accumule des biens considérables, qui doivent être confirmés à plusieurs reprises par une série d'actes[3],[12]. Ainsi, le monastère d'Hilarion à Almyrós est accordé au monastère en tant que métochion, mais il est ensuite révoqué par les souverains latins de Thessalie, avant d'être restitué au monastère de Makrinítissa par Michel II d'Épire[13]. Il est de nouveau confirmé en tant que possession de Makrinítissa par Arsène Autorianos, même si ce dernier reconnaît également les droits canoniques de l'évêque de Velestíno sur celui-ci[14]. Il semble que les Maliassènos se soient brouillés avec les souverains d'Épire, car le monastère d'Hilarion est de nouveau retiré des possessions de Makrinítissa, et n'est restitué que par le frère de Michel VIII, Jean Paléologue, lorsque celui-ci capture la Thessalie en 1260, jusqu'alors contrôlée par l'Épire[15].

Notes et références modifier

Références modifier

  1. a et b Giannópoulos 1924, p. 210.
  2. Giannópoulos 1924, p. 211.
  3. a b c et d Koder et Hild 1976, p. 210.
  4. Giannópoulos 1924, p. 212–214.
  5. Giannópoulos 1924, p. 214.
  6. a et b Koder et Hild 1976, p. 211.
  7. Anastassiádou et Kontogiannopoúlou 2009, p. 525.
  8. Anastassiádou et Kontogiannopoúlou 2009, p. 525–529.
  9. a b c et d (el) « "Μονή Θεομήτορος της Οξείας Επισκέψεως της Μακρινιτίσσης" Ιστορική Χρονογραμμή » [« « Monastère de Theomítoros de la Visitation Rapide de Makrinítsa » Chronologie historique »], Musée byzantin de Makrinítsa (consulté le )
  10. Anastassiádou et Kontogiannopoúlou 2009, p. 525–526.
  11. Anastassiádou et Kontogiannopoúlou 2009, p. 529–532.
  12. Pour une liste des possessions et de la littérature pertinente, voir Giannópoulos 1924, p. 215–222 et Koder et Hild 1976, p. 210–211.
  13. Giannópoulos 1924, p. 211–212.
  14. Giannópoulos 1924, p. 213–214.
  15. Giannópoulos 1924, p. 214–215.

Annexes modifier

Bibliographie modifier

  : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • (el) Archontoúla Anastassiádou et María Kontogiannopoúlou, Αρχαιολογικό Έργο Θεσσαλίας και Στερεάς Ελλάδας 2, 2006. Πρακτικά επιστημονικής συνάντησης. Βόλος 16.3 – 19.3.2006. Τόμος I: Θεσσαλία [« Œuvre Archéologique en Thessalie et en Grèce-Centrale 2, 2006. Actes de réunion scientifique. Vólos 16.3 – 19.3.2006. Tome I : Thessalie »], Vólos,‎ , 525–537 p. (ISBN 978-960-89078-3-6), « Το επιτύμβιο επίγραμμα ενός Παλαιολόγου στη Μακρινίτσα του Πηλίου και η σχέση του με τα ταφικά μνημεία των Μαλιασηνών της Μαγνησίας »  
  • (el) N. I. Giannópoulos, « Αι παρά την Δημητριάδα Βυζαντιναί μοναί » [« Les monastères byzantins des environs de Démétrias »], Ἐπετηρίς Ἐταιρείας Βυζαντινῶν Σπουδῶν, vol. 1,‎ , p. 210–240 (lire en ligne)  
  • (de) Johannes Koder et Friedrich Hild, Tabula Imperii Byzantini, Band 1: Hellas und Thessalia, Vienne, Autriche, Verlag der Österreichischen Akademie der Wissenschaften, (ISBN 978-3-7001-0182-6)