Minorités nationales en Yougoslavie

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Cette liste comprend les « nationalités » reconnues par la République fédérale socialiste de Yougoslavie (1945 - 1991). Le mot « nationalité » n'avait pas, dans les sources yougoslaves (comme dans les sources soviétiques et celles des pays de l'Est) le même sens qu'en français (où, selon le droit du sol, il se confond avec « citoyenneté ») mais signifiait (selon le droit du sang) « appartenance à un peuple constitutif de l'État » (pripadaju konstitutivnom narodu Države).

« Nationalités » officiellement reconnues modifier

Ces « nationalités » ne correspondaient pas forcément chacune à une langue (par exemple, de nombreux Roms sont locuteurs du serbo-croate, de l'albanais ou d'autres langues) et tous les locuteurs d'une langue n'étaient pas forcément regroupés dans la même « nationalité » : c'est le cas des locuteurs du serbo-croate (divisés en Croates, Musulmans, Serbes ou Monténégrins) et des locuteurs de langues romanes (comptés comme Italiens en Istrie mais pas en Dalmatie où ils furent comptés comme « Croates de langue italique », et comme Roumains en Voïvodine mais pas ailleurs en Serbie où ils furent comptés comme « Serbes de langue valaque »).

Selon les statistiques de la république socialiste fédérative de Yougoslavie, on y trouvait les nationalités suivantes :

Nationalités de langues slaves modifier

Slovènes, Slovaques, Croates, Musulmans, Serbes, Monténégrins, Macédoniens, Bulgares et Yougoslaves.

Nationalités de langues non-slaves modifier

Albanais, Roms, Magyars, Roumains, Italiens, Turcs.

Statistiques modifier

Selon l'ethnie :

Ordre Ethnie Groupe Pourcentage 1971 Langues parlées Pourcentage 1981 Régions Religion
1 Serbes et Monténégrins Slaves 42,2 % serbo-croate. 38,9 % Serbie, Slavonie et Krajina (Croatie), Monténégro et Bosnie-Herzégovine. Orthodoxie.
2 Croates Slaves 22,1 % serbo-croate. 19,7 % Croatie, Bosnie-Herzégovine et Voïvodine. Catholicisme.
3 Musulmans Slaves 8,4 % serbo-croate. 8,9 % Bosnie-Herzégovine, Sandjak de Novi Pazar. Islam.
4 Slovènes Slave 8,2 % slovène et serbo-croate. 7,8 % Slovénie. Catholicisme.
5 Albanais Illyriens 6,4 % albanais. 7,7 % Kosovo, Ouest de Macédoine et Vallée de Preševo. Islam et Christianisme.
6 Macédoniens Slaves 5,8 % macédonien. 6,0 % Centre et Est de Macédoine. Orthodoxie.
7 Yougoslaves[1] Slaves 1,3 % serbo-croate. 5,4 % Tout le pays. Christianisme et Islam.
8 Magyars Finno-ougriens 2,3 % serbo-croate. 1,9 % Voïvodine et Croatie. Catholicisme.
9 Roms Indo-aryens 0,4 % romani. 0,7 % Tout le pays. selon pays.
10 Turcs Altaïques 0,6 % turc. 0,5 % Macédoine et Serbie. Islam.
11 Slovaques Slaves 0,4 % slovaque. 0,4 % Voïvodine. Catholicisme.
12 Roumains[2] Latins 0,3 % roumain. 0,2 % Voïvodine. Orthodoxie.
13 Bulgares Slaves 0,3 % bulgare et serbo-croate. 0,2 % Est de Serbie. Orthodoxie.
14 Italiens[3] Latins 0,1 % italien et serbo-croate. 0,1 % Istrie (Croatie et Slovénie). Catholicisme.
Autres/Non déterminés Divers 1,2 % Divers. 1,7 % Divers. Divers.

Selon le groupe ethnique:

Ordre Groupe Pourcentage 1971 Pourcentage 1981 Régions
1 Slaves 88,5 % 88,2 % Minorité au Kosovo, majoritaire dans tout le reste.
2 Illyriens 6,4 % 7,7 % majoritaire au Kosovo et Ouest de la Macédoine.
3 Finno-ougriens 2,3 % 1,9 % Minorité en Voïvodine et Croatie.
4 Latins 0,4 % 0,3 % Minorité en Istrie, Voïvodine et Serbie.
Autres 2,4 % 1,9 % Tout le pays.

Notes modifier

  1. Les « Yougoslaves » sont les locuteurs du serbo-croate qui refusent de choisir entre Serbes, Croates, Musulmans ou Monténégrins.
  2. Cette catégorie, limitée à la Voïvodine, ne comprend ni les Roumains de la Krajina comptés comme « Serbes de langue valaque » « Demokratski pokret Rumuna Srbije », sur mpalsg.sr.gov.yu, Site du Ministère serbe de l'administration publique et de l'autonomie locale (consulté le ), ni les Istriens de Croatie (Čiči), ni les Aroumains de Serbie et de Macédoine (Vlaši).
  3. Cette catégorie, limitée à l'Istrie, ne comprend pas les italophones de Dalmatie comptés comme « Croates de langue italique ».

Bibliographie modifier

Stefano Bianchini, La question yougoslave, ed. Casterman-Giunti, Florence 1996.