Milan siffleur

espèce d'oiseaux

Haliastur sphenurus

Le Milan siffleur (Haliastur sphenurus) est une espèce de rapace diurne de la famille des Accipitridae.

Description modifier

 
Milan siffleur.

Il mesure de 50 à 60 cm de long avec une envergure comprise entre 123 et 146 cm. Son poids varie de 380 à 1 050 g. Comme pour la plupart des rapaces, les femelles sont plus grosses et plus lourdes que les mâles, bien qu'il y ait un chevauchement considérable entre les sexes. les oiseaux du Sud sont également plus grands que ceux trouvés sous les tropiques. Il n'y a pas de dimorphisme sexuel.

Les adultes sont la tête, la poitrine et la queue chamois pâle, avec les ailes brunes et les rémiges noires. Les immatures sont fortement striés de brun-roux avec des taches pâles bien évidentes sur les ailes. Globalement, c'est un oiseau à petite tête et à longue queue, avec l'extrémité des ailes loin de la pointe de la queue lorsque l'oiseau est perché au repos. Bien que ses jambes soient courtes, l'oiseau marche facilement sur le sol. Il plane avec les ailes légèrement baissées, les longues rémiges souvent bien écartées. Le modèle sous le dessous des ailes est distinctif.

Répartition modifier

On le trouve en Australie, Nouvelle-Calédonie et surtout Nouvelle-Guinée.

Comportement modifier

Oiseaux du feu modifier

 
Oiseaux de proie attirés par un incendie contrôlé dans le Parc national des grottes de l'Etna (Mount Etna Caves National Park, dans le centre du Queensland). Ce oiseaux sont venus chasser dans et autour du feu ; ce sont des milans siffleurs (Haliastur sphenurus), ainsi ue des milans noirs (Milvus migrans)

En Australie, il a été observé que les milans siffleurs favorisent l'extension des feux de brousse en emportant des brindilles enflammées dans des zones encore intactes[1].

Depuis plusieurs décennies, des ornithologues ont observé, en Afrique de l'Ouest[2],[3], en Afrique de l'Est[4], en Papouasie-Nouvelle-Guinée[5], en Floride et au Texas, aux États-Unis (caracaras des genres Caracara, Ibycter, et Polyborus)[6],[4], au Panama[4] et au Brésil[7] que les incendies peuvent attirer des oiseaux de proie et charognards, par centaines parfois ; ils repèrent et capturent là plus facilement des vertébrés et/ou invertébrés fuyant les flammes et la fumée, ainsi que des restes d'animaux tués par le feu ou l'asphyxie[8],[3]. On a longtemps estimé que ce comportement n'était qu'opportuniste, mais ce n'est pas toujours le cas.
Dans les savanes australiennes, trois espèces d'oieaux : le milan noir [Milvus migrans], le milan siffleur [Haliastur sphenurus] et le faucon brun [Falco berigora] étaient génériquement dénommées "faucons de feu" ou "mangeurs de feu" par les aborigènes de cette région[9].

Des ornithologues ont récemment confirmé avoir observé des tentatives, « en solo, et en coopération, souvent réussies, de propagation intentionnelle d'incendies de forêt via le transport ponctuel ou répété de bâtons enflammés dans leurs serres ou leur bec. Ce comportement, souvent représenté lors de cérémonies sacrées, est largement connu des populations locales du Territoire du Nord, où nous avons mené des recherches ethno-ornithologiques de 2011 à 2017 ; il nous a également été signalé d'Australie-Occidentale et du Queensland »[9].

Après une phase de scepticisme officiel quant à la réalité du phénomène de propagation aviaire de feux, cette recherche collaborative doit aider à mieux comprendre comment cette espèce et d'autres « à la fois en Australie et, potentiellement, ailleurs, peuvent contribuer aux théories sur l'évolution des savanes tropicales et les origines du feu humain »[9].


Gold Coast, SE Queensland

Références modifier

  1. (en) Mark Bonta, Robert Gosford, Dick Eussen, Nathan Ferguson, Erana Loveless et Maxwell Witwer, « Intentional Fire-Spreading by “Firehawk” Raptors in Northern Australia », Journal of Ethnobiology (en),‎ (DOI 10.2993/0278-0771-37.4.700, lire en ligne), accès libre.
  2. Dop, H., and P. Robinson, eds. 2012. Travel Sketches from Liberia: Johann Büttikofer's 19th Century Rainforest Explorations in West Africa. Brill, Leiden
  3. a et b Thiollay, J.-M. 1971. Exploitation des Feux de Brausse par les Oiseaux en Afrique Occidentale. Alauda 39:54–72.
  4. a b et c C.V.H Gimingham et R. Komarek, « Proceedings of the (California) Tall Timbers Fire Ecology Conference, No. 7. », The Journal of Applied Ecology, vol. 6, no 3,‎ , p. 518 (ISSN 0021-8901, DOI 10.2307/2401523, lire en ligne, consulté le )
  5. Majnep I.S and Bulmer R (1977). Birds of My Kalam Country. Oxford University Press, Auckland, NZ.
  6. John Warren Williams, « Bonnicksen, T. M. 2000. America's Ancient Forests: From the Ice Age to the Age of Discovery. Wiley, New York. », Conservation Ecology, vol. 4, no 2,‎ (ISSN 1195-5449, DOI 10.5751/es-00201-040202, lire en ligne, consulté le )
  7. Oliveira P.S and Marquis R.J (2002) |titre=The Cerrados of Brazil: Ecology and Natural History of a Neotropical Savanna |éditeur=Columbia University Press |date=2002-10-02 |isbn=978-0-231-52939-6 |doi=10.7312/oliv12042 |lire en ligne=https://www.degruyter.com/document/doi/10.7312/oliv12042/html |consulté le=2022-11-13
  8. Sick H (1968). Vogelwanderungen im kontinentalen Südamerika. Vogelwarte, 24, 217-243.
  9. a b et c Mark Bonta et Robert Gosford, « Intentional Fire-Spreading by “Firehawk” Raptors in Northern Australia », sur Journal of Ethnobiology, (ISSN 0278-0771, DOI 10.2993/0278-0771-37.4.700, consulté le ), p. 700

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