May Skaf

comédienne syrienne
May Skaf
Description de cette image, également commentée ci-après
May Skaf en 2017
Nom de naissance مي سكاف
Naissance
Drapeau de la SyrieDamas (Syrie)
Nationalité Drapeau de la Syrie Syrie
Décès (à 49 ans)
Drapeau de la FranceDourdan, Essonne (France)
Profession Actrice
Films notables Sahil al jihat
Rising Rain
Séries notables Al-Ababeed
Khan al-Harer

May Skaf (en arabe مي سكاف), parfois écrit May Scaff ou Mai Skaf, est une actrice syrienne, née le à Damas et morte le à Dourdan (Essonne, France).

Vedette de la télévision dans son pays, elle est devenue un symbole de la révolte syrienne de 2011.

Biographie modifier

Jeunesse modifier

May Skaf naît à Damas le [1],[2] d'une mère chrétienne et d'un père musulman[3]. Elle est influencée par le dramaturge syrien Saadallah Wannous, qu'elle considère comme un père spirituel[2]. Durant son adolescence, elle embrasse la cause palestinienne[2].

Études et carrière modifier

Elle suit des études de littérature française[4] à l'université de Damas[2]. Durant ses études, elle développe un intérêt pour le jeu et se produit dans plusieurs pièces jouées au théâtre de l'Institut culturel français[2]. Elle est repérée en 1991 par le réalisateur Maher Kaddo, qui lui offre un rôle dans son film Sahil al jihat, qui sort en 1993[5]. Entre-temps, elle apparaît pour la première fois à l'écran en 1992 avec un rôle secondaire dans une série syrienne adaptée du roman policier La Dernière Énigme d'Agatha Christie[2].

Si sa carrière d'actrice n'est pas prolifique d'un point de vue quantitatif, elle marque les esprits pour les rôles souvent complexes qu'elle interprète[2]. Ainsi, elle incarne notamment une femme qui manifeste pour se rebeller contre son frère conservateur, une guerrière qui résiste à la torture, ou encore une mère qui élève seule sa fille et s'oppose aux abus de son mari[2].

En 2004, elle crée Teatro, un centre d'enseignement d'art dramatique qui propose des méthodes non traditionnelles qui contrastent avec la rigidité et les contraintes du principal institut d'art dramatique du pays[2].

Rôle dans la révolution syrienne et exil modifier

Dans une tribune publiée dans plusieurs médias arabes en , elle soutient la révolte syrienne de 2011[6]. Elle participe ensuite à une manifestation d'intellectuels à Damas[7]. Le , elle est arrêtée à Damas par les forces de sécurité, parmi trente écrivains, journalistes et artistes[8] ; tous sont libérés quelques jours plus tard[9]. Elle devient alors un des symboles de la révolte[10] et est surnommée « Fleur de la révolution »[7]. Elle est à nouveau arrêtée en 2012, ce qui la conduit à envisager un exil[2]. Par ailleurs, par représailles, les autorités ferment son centre Teatro[2].

Malgré une interdiction de voyager, elle parvient à quitter son pays en 2013 pour la Jordanie et vit à Amman avec son fils jusqu'en 2015[2]. Ensuite, elle rejoint la France[7] et s'installe à Dourdan[1], dans l'Essonne. Elle bénéficie de l'aide de l'association L'Atelier des artistes en exil[1]. Elle envisage également de reconstituer son centre Teatro pour en faire « un lieu d'espoir et de créativité pour les réfugiés syriens »[2]. À distance, elle continue à s'opposer au régime de Bachar el-Assad, en participant à des manifestations à Paris ou en publiant des messages sur les réseaux sociaux[7].

Mort modifier

Le , elle meurt à Dourdan[11],[12], sans doute des suites d'un arrêt cardiaque[13] ou d'un anévrisme[14]. Une enquête est engagée pour préciser les circonstances de sa mort[7]. De nombreuses personnalités lui rendent hommage[7].

Filmographie modifier

Sauf mention contraire ou complémentaire, les informations concernant les distinctions peuvent être confirmées par les bases de données IMDb[15] et El Cinema[5].

Cinéma modifier

  • 1993 : Sahil al jihat (صهيل الجهات) de Maher Kaddo
  • 1995 : Rising Rain (صعود المطر) d'Abdullatif Abdulhamid
  • 2008 : Dimashq ya basmat al-huzn de Maher Kaddo

Séries télévisées modifier

  • 1992 : Crime in Memory[2] (جريمة في الذاكرة)
  • 1996 : Al-Ababeed ( العبابيد) : Taima
  • 1996 : Khan al-Harer (خان الحرير)
  • 1998 : Khan Al-Harer 2 ((خان الحرير (ج2)
  • 2000 : El Bawassil ( البواسل) : Hind
  • 2003 : Rabee' Qortoba / The Spring Of Cordoba (ربيع قرطبة)
  • 2005 : Akher Ayyam Al Yamamah (آخر أيام اليمامة) : Al Yamamah
  • 2012 : Omar ( عُمَرْ) : Hind bint 'Utba

Court métrage modifier

  • 2017 : Mirage (سَرَاب de Moulham Abou Kheir : Rima Mrchilaan[16],[17]

Théâtre modifier

Notes et références modifier

  1. a b et c « Skaf May », sur L'Atelier des artistes en exil (consulté le )
  2. a b c d e f g h i j k l m et n (en) Budour Hassan, « Remembering May Scaff, the icon of the Syrian revolution », sur aljazeera.com, .
  3. Hala Kodmani, « Dernier hommage à la Syrienne May Scaff, morte de rage »  , sur Libération, (consulté le )
  4. La plupart sources évoquent des études de littérature française mais d'autres parlent de littérature anglaise. D'autres éléments de sa biographie semblent montrer que la littérature française est plus probable.
  5. a et b (ar + en) « Mai Sakkaf / مي سكاف », sur elcinema.com (consulté le )
  6. Hala Kodmani, « Troubles interreligieux : le jeu dangereux de Damas », Libération,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  7. a b c d e et f Claire Grandchamps, « Pluie d'hommages pour May Skaf, la "fleur de la révolution" syrienne », sur lorientlejour.com, .
  8. (en) « Syrian forces arrest 30 in Damascus protest », sur af.reuters.com, (consulté le ).
  9. (en) Nour Ali, « Syrian TV star joins anti-regime protesters », sur guardian.co.uk, (consulté le ).
  10. Alice Michaux, « La révolution frémit à Damas : « Incroyable, ils n'ont plus peur » », sur Rue89, (consulté le ).
  11. Benjamin Barthe, « La mort de l’actrice et opposante syrienne May Scaff », Le Monde,‎ , p. 18 (lire en ligne, consulté le )
  12. Lieux de naissance et décès trouvés dans la base MatchId des fichiers de décès en ligne du Ministère de l'Intérieur avec les données INSEE (consultation 18 janvier 2020)
  13. « L'actrice syrienne anti-Assad May Skaf est décédée », L'Orient-Le Jour,‎ (lire en ligne, consulté le )
  14. Culturebox (avec AFP), « L'actrice syrienne anti-Assad May Skaf inhumée à Dourdan, en banlieue parisienne », culturebox.francetvinfo.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  15. (en) « May Skaf », sur imdb.com (consulté le )
  16. [vidéo] « يلم سراب Mirage _ May Scaf », sur Youtube,‎ (consulté le ).
  17. (en) « سَرَاب Mirage », sur Facebook (consulté le ).
  18. (en) « Syrian actress May Skaf released: Lawyer », sur english.ahram.org.eg (consulté le ).

Annexes modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier

  • Ressource relative à l'audiovisuel  :