Maison de la Cerda

maison princière de Castille issue de Blanche de Valois

La maison de la Cerda est une maison noble castillane d’extraction doublement royale, descendant du roi de Castille Alphonse X et du roi de France Louis IX par sa fille Blanche.

Spoliée de la succession d’Alphonse X, la famille de la Cerda trouve refuge dans le royaume d’Aragon, puis dans le royaume de France sous Philippe le Bel. Deux de ses membres jouent un rôle notable au début de la guerre de Cent Ans, Louis de la Cerda, puis Charles de la Cerda.

La famille de la Cerda joue un rôle notable à l’Époque moderne et existe encore de nos jours.

Histoire modifier

Spoliation du trône de Castille (1275) modifier

Le fils aîné du roi Alphonse X (1221-1284), Ferdinand (Fernando) dit « Ferdinand de la Cerda » (1255-1275) meurt prématurément au cours d’une campagne contre les Mérinides, alors qu’Alphonse X se trouve hors du royaume, occupé par ses prétentions à être élu empereur.

Il laisse deux fils issus de son mariage avec Blanche de France (1253-1320) en 1269 :

Le frère cadet de Ferdinand, Sanche (1258-1295) profite de la situation pour se faire reconnaître comme héritier par les Cortès et pour se proclamer régent du royaume.

Suites de l’usurpation de Sanche IV (1275-1284) modifier

En 1275, deux personnes se trouvent lésées par Sanche : sa mère, Yolande d’Aragon (1236-1300), épouse d’Alphonse X, sœur du roi d’Aragon Pierre III (1239-1285), privée de la régence ; sa belle-sœur, Blanche, dont les fils sont évincés de la succession.

L’usurpation provoque une réaction du roi de France, Philippe III le Hardi, frère de Blanche : il lance dès 1275 une offensive qui atteint la Navarre. En 1276, une deuxième offensive est préparée, mais le roi ne réussit pas à rassembler assez de vassaux du sud-ouest du royaume.

Par ailleurs, les agissement de Sanche provoquent un conflit avec Alphonse X, mais à la mort de celui-ci en 1284, il devient roi de Castille sous le nom de Sanche IV.

Exil de la famille en Aragon modifier

Après l’avènement de Sanche IV, Yolande d’Aragon emmène Blanche et ses deux fils dans le royaume d’Aragon, où ils vont vivre plus de dix ans.

Alphonse de la Cerda, dit Alphonse le Déhérité, y épouse Mathilde de Brienne, fille de Jean II de Brienne, comte d'Eu (1250-1294) ; elle lui donne plusieurs enfants, notamment : Alphonse II (1289-1327), Henri, Louis (1289-1348), etc.

Exil en France modifier

En 1303, la famille s’installe en France. Alphonse de la Cerda est fait seigneur de Lunel.

Ferdinand II épouse vers 1308 Juana Nunez de Lara (1285-1351), qui lui donne plusieurs enfants, notamment Marie (1319-1379).

Alphonse II épouse vers 1325 Isabelle d'Antoing (1300-1354), veuve de Henri de Louvain. En 1326 naît Charles de la Cerda (1326-1354). Devenue de nouveau veuve, Isabelle d'Antoing épouse Jean de Melun.

Louis de la Cerda, fils d'Alphonse, sert le roi de France Philippe VI et est fait amiral de France, mais le reste peu de temps, puis se lance dans un projet de colonisation des îles Canaries.

En 1331, Alphonse de la Cerda, renonçant à ses droits sur la couronne de Castille, reconnaît le roi Alphonse XI (1311-1350), petit-fils de Sanche IV.

Louis et Charles de la Cerda modifier

Charles de la Cerda, favori de Jean le Bon, nommé connétable de France (1351), meurt assassiné le 8 janvier 1354 par des hommes au service de Philippe de Navarre et du roi de Navarre Charles II (dit Charles le Mauvais).

La maison de la Cerda à l'Époque moderne modifier

Trois membres de la famille occupent la fonction de vice-roi de la Nouvelle-Espagne (colonie espagnole dont la capitale est Mexico, incluant la colonie de Nouvelle-Espagne (Mexique), l'Amérique centrale, le Venezuela, les îles Caraïbes (Cuba, Hispaniola (ou Haïti), la Jamaïque, etc.), ainsi que les îles Philippines).

Autres personnalités

Généalogie modifier

Origine du nom modifier

L'expression espagnole de la cerda signifie « de la truie ».

Ferdinand, fils d'Alphonse X, aurait reçu ce surnom en raison de sa forte pilosité à la naissance (cheveux épais, poils sur la poitrine)[1].

Notes et références modifier

  1. Selon Gonzalo Argote de Molina, Nobleza del Andaluzia, Séville, 1588, p. 155. Disponible : B. de l'Ecole des Chartes, B. Mazarine, BNU Strasbourg.

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier