Le Daim

film français de Quentin Dupieux, sorti en 2019
Le Daim

Réalisation Quentin Dupieux
Scénario Quentin Dupieux
Acteurs principaux
Sociétés de production Atelier de production
Pays de production Drapeau de la France France
Genre comédie
Durée 77 minutes
Sortie 2019

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Le Daim est un film français réalisé par Quentin Dupieux, sorti en 2019.

Synopsis modifier

Georges, âgé de 44 ans, quitte sa banlieue pavillonnaire et plaque tout du jour au lendemain pour s'isoler dans un village de montagne. Avant son arrivée, il achète pour plus de 7 500  en liquide la veste à franges 100 % daim de ses rêves et qui lui donne à ses yeux un « style de malade ». Dans un geste commercial, le vendeur lui offre également un camescope numérique neuf dont il n'a aucune utilité.

Georges prend une chambre d'hôtel mais, sans argent, laisse son alliance comme caution au réceptionniste. Il se rend dans un bar et sympathise avec Denise, la serveuse, et une cliente habituée en se vantant de son blouson puis en se présentant comme cinéaste en repérage pour un film. Denise se montre intéressée car elle fait du montage en amateur. Le lendemain, Georges constate qu'il ne peut plus retirer d'argent, son compte lui ayant été bloqué par sa femme. En parallèle, il développe une obsession pour son blouson en daim, lui donnant une voix et au fil de ses conversations, fantasme sur le fait d'être la seule personne sur Terre à posséder un blouson. Georges commence alors à convaincre des inconnus de les filmer en train de renoncer à porter un blouson et de lui céder le vêtement, sous prétexte d'essais pour son film. Pendant ses déplacements, Georges est épié par un garçon muet qu'il repère et chasse, lui lançant une pierre au visage. Denise est fascinée devant les images et avoue à Georges croire en son projet au point de participer au financement du film.

Le fantasme de Georges s'intensifie : il complète sa tenue par un chapeau en daim qu'il trouve sur le cadavre du réceptionniste de l'hôtel après son suicide, puis par des chaussures, tout en amassant les blousons qu'il finit par enterrer. Quand, une nuit, un passant refuse de lui céder son blouson à cause du froid, Georges finit par le tuer pour obtenir le blouson. Il réalise après coup que son blouson a des taches de sang et que Denise va voir les images d'un meurtre, mais la monteuse croit au résultat final et se montre enthousiaste. Georges va alors retrouver tous ceux qui lui ont cédé un blouson et les tuer avec une pale de ventilateur plafonnier qu'il a aiguisée.

Denise demande plus d'images et, sachant que Georges ment depuis le début sur son film, lui propose de devenir son producteur avec l’argent de son père. Soulagé, Georges veut marquer l'événement en complétant sa tenue par une paire de gants en daim. Denise prend la caméra et filme Georges au bord d'une route de montagne, pivotant sur lui-même jusqu'à ce que le père du garçon muet ne l'abatte d'un coup de fusil dans la tête. Denise récupère le blouson de Georges sur son corps et continue le tournage.

Durant le générique de fin, une scène montre Georges se filmant avec son blouson alors qu'il se rapproche d'une harde de daims.

Fiche technique modifier

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Distribution modifier

Production modifier

Tournage modifier

Le tournage débute en à Sarrance dans les Pyrénées-Atlantiques[3]. Il se déroule également dans d'autres lieux de la vallée d'Aspe[4] et du département.

À Bedous :

  • dans le bar-brasserie Café Hendaye (redécoré pour les besoins du tournage), au 12, rue Gambetta ;
  • au gîte Maison Laclède, situé entre la rue Laclède et la rue Gambetta ;
  • dans la rue de l'Ardoisière, au droit de la porte de l'église ;
  • au croisement du chemin d'Accous et de la rue de la Croix-d'Orcun ;
  • sur la D 834, entre Bedous et Accous.

À Aydius :

  • sur la D 237, devant le fronton.

À Borce :

À Eaux-Bonnes :

  • devant l'entrée du cinéma jouxtant la gendarmerie de la station de sports d'hiver de Gourette.

À Lacq :

  • sur l'aire de repos de Lacq-Audéjos Nord de l'autoroute A 64.

À Lanne-en-Barétous :

  • au fronton couvert de la place de la Mairie.

À Lées-Athas :

  • devant l'école et le fronton, rue Vierge-de-Lées.

À Mauléon-Licharre :

  • dans une boutique de l'avenue d'Alsace-Lorraine.

À Navarrenx :

  • dans la librairie du bouquiniste Lecrique, au 35, rue Saint-Germain.

À Oloron-Sainte-Marie :

  • dans le Bar brasserie de la Poste, au 11, place de la Résistance.

À Sarrance :

  • dans une maison bordant le chemin Labay et Déré Caube, au nord-est de Sarrance.

Bande originale modifier

Sortie modifier

Accueil critique modifier

Le Daim
Score cumulé
SiteNote
AlloCiné  
Compilation des critiques
PériodiqueNote
Télérama  
Première  

En France, le site Allociné recense une moyenne des critiques presse de 3,8 sur 5[5].

Pour Jérémie Couston, de Télérama, « le cinéma hautement conceptuel de Quentin Dupieux offre plusieurs niveaux de lecture. Ce qui rend ses films souvent plus plaisants à analyser qu'à regarder. Toujours à la limite de la fumisterie, ses fables absurdes oscillent entre le vide et le plein, la bêtise et la non-bêtise […]. Il faut un certain degré de tolérance à l'humour nonsensique, comme on dit au pays des Monty Python, pour accepter l'intrigue ultra minimaliste du Daim[6]. »

Pour Christophe Narbonne de Première, « Comédie existentielle aux accents bis relativement amusante, Le Daim ne fait ni avancer ni reculer la cause Dupieux[7] ».

Pour Camille Nevers, de Libération, le film réunit « les deux acteurs qui synthétisent et cristallisent ce qui est arrivé de mieux et de pire au cinéma français récemment » : Jean Dujardin, premier rôle de J'accuse sorti en salles quelques mois plus tard, et Adèle Haenel, « héroïne du film le plus fort de l’année : l’entretien live d’une heure à Mediapart le 4 novembre » au sujet de son témoignage contre Christophe Ruggia. La chroniqueuse établit un parallèle entre le rôle d'Adèle Haenel dans le film, « qui vient donner un sens, peut-être un semblant de cohérence opportune à l’absurde global », « en apprentie monteuse DIY[8] qui adore remettre les films dans l’ordre », et la façon dont elle « est venue reprendre en main le cinéma français » et « toute la mise en scène d’un monde devenu daim, dur, dingue »[9].

Box-office modifier

Distinction modifier

Sélection modifier

Notes et références modifier

  1. Fabien Lemercier, « Le Daim de Quentin Dupieux pour Arte France Cinéma », sur cineuropa.org, (consulté le ).
  2. « Q&A Le Daim (Deerskin) avec Quentin Dupieux, Jean Dujardin & Adèle Haenel », sur youtube.com.
  3. « Jean Dujardin à Sarrance pour le premier jour de tournage du Daim », sur larepubliquedespyrenees.fr, (consulté le ).
  4. « Cinéma : Le Daim, tourné en vallée d’Aspe, sélectionné à Cannes », sur sudouest.fr, (consulté le ).
  5. « Le Daim », sur allocine.fr (consulté le ).
  6. Jérémie Couston, « Cannes 2019 – Le Daim, de Quentin Dupieux, la folie meurtrière d’un Jean Dujardin en cow-boy anachronique », sur telerama.fr, (consulté le ).
  7. Christophe Narbonne, « Cannes 2019 : Le Daim fait du surplace [Critique] », sur Première, (consulté le ).
  8. DIY : anglicisme (sigle de « do it yourself » : « fais-le toi-même ») désignant la confection par soi-même d’objets pratiques ou décoratifs.
  9. « 4 novembre : violences sexuelles, l'étincelle Haenel », sur next.liberation.fr, (consulté le ).
  10. « JP-Boxoffice.com ; page du film Le Daim », sur jpbox-office.com (consulté le ).

Voir aussi modifier

Revue de presse modifier

Liens externes modifier