Langues tchadiques
Les langues tchadiques sont une des branches de la famille des langues dites chamito-sémitiques ou afro-asiatiques. Elle compte près de 200 langues[1], qui sont parlées en Afrique de l'Ouest et centrale : au Nord du Nigéria, au Sud du Niger, au sud du Tchad et dans le Nord du Cameroun, par plus de 80 millions de locuteurs.
Langues tchadiques | |
Région | Tchad, Nigéria, Cameroun, Centrafrique, Niger |
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Classification par famille | |
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Codes de langue | |
IETF | cdc
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ISO 639-5 | cdc
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Glottolog | chad1250
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Le haoussa, la langue tchadique la plus parlée, est présente au Nigeria et au Niger, avec environ 77 millions de locuteurs. Aucune autre langue tchadique n'est parlée par plus de 200 000 personnes ; le bata et le mousgoum seraient parlés par plus de 100 000 personnes. Beaucoup de locuteurs de langues tchadiques adoptant aujourd'hui d'autres langues — principalement le haoussa — et les transmettant à leurs enfants, un grand nombre d'entre elles sont menacées d'extinction.
Classification
modifierL'appartenance des langues tchadiques à la famille afro-asiatiques fait consensus depuis les années 1960-1970[1] : entre autres traits communs, l'opposition sourd/sonore/glottalisé dans le système consonantique, le système pronominal, et la marque du féminin en -t. Les langues tchadiques ont notamment pour traits communs de n'avoir ni cas ni classes nominales, et peu de prépositions.
Les langues tchadiques sont réparties en quatre groupes significativement différents : les langues tchadiques occidentales, les langues biu-mandara (ou centrales), les langues tchadiques orientales et les langues masa [2],[3]. Toutefois, la séparation entre les langues masa et les langues centrales proposées par Paul Newman ne fait pas consensus[4].
On décompte plus de 140 langues tchadiques, principalement parlées dans quatre pays (Niger, Nigeria, Cameroun et Tchad)[3]. L'une des plus parlées est la langue haoussa, dont la pratique s'étend au détriment d'autres langues tchadiques[3]. On trouve également :
- langues tchadiques occidentales : haoussa, ankwé, angas, pero ;
- langues biu-mandara ou centrales : dugvor, gude, guidar, mafa, mbudum, Mofu-gudur, mousgoum, tera, tsuvan, zizilivakan, zulgo-guemzek ;
- langues tchadiques orientales : dangaléat, bidiyo, migaama, toumak, soumray, sokoro, saba ;
- langues masa :
- langues masa du Nord (marba, massa, moussey, zumaya) ;
- langues masa du Sud (herdé, mesmé, ngeté, pévé).
Emprunts
modifierLes langues tchadiques font de nombreux emprunts aux langues nilo-sahariennes, ce qui suggère une longue période de coexistence[5]. En revanche, malgré leur proximité géographique actuelle avec les langues adamaoua, les interactions entre ces deux groupes de langues sont limitées.
Notes et références
modifier- 195 selon Ethnologue, repris dans Bernard Caron, « Langues tchadiques », dans Emilio Bonvini, Joëlle Busuttil et Alain Peyraube, Dictionnaire des langues, Presses Universitaires de France, p. 261-263, 2011. halshs-00643958.
- ↑ Hayward 2004, p. 95-96.
- (en) Langues tchadiques sur l’Encyclopædia Britannica (consulté le 2 avril 2023)
- ↑ Voir notamment Tourneux, H., « Place du masa dans la famille tchadique », Proceedings of the Fifth International Hamito-Semitic congress 1987, H. G. Mukarovsky, 1: 249-260.
- ↑ (en) Ehret, Christopher, « The Nilo-Saharan background of Chadic », dans P. Newman et L. M. Hyman (éd.), West African linguistics: studies in honor of Russell G. Schuh, p. 56–66. Studies in African Linguistics Suppl. 11, Columbus, Ohio University Press, 2006
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Richard J. Hayward (trad. Henry Tourneux et Jeanne Zerner), « L'afroasiatique », dans Bernd Heine (dir.) et Derek Nurse (coll.), Les langues africaines, Karthala, , 468 p. (ISBN 2845865317 et 9782845865310, présentation en ligne, lire en ligne), p. 93-120.
Liens externes
modifier- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- W. Vycichl (Un. de Fribourg), « Les langues tchadiques et l'origine chamitique de leur vocabulaire »
- (en) Travaux de Russel G. Schuh (Université de Los Angeles) sur les langues tchadiques