Juan Gris
José Victoriano Carlos González-Pérez, connu sous le nom de Juan Gris, né le à Madrid et mort le à Boulogne-Billancourt, est un peintre espagnol proche du cubisme, qui vécut et travailla en France à partir de 1906.
Naissance | |
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Décès |
(à 40 ans) Boulogne-Billancourt ou Paris |
Sépulture | |
Nom de naissance |
José Victoriano Carlos González-Pérez |
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Activités |
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Genres artistiques | |
Influencé par |
Carafe et livre (d), Portrait de Pablo Picasso, La bouteille d'anis (d), Le Tapis bleu |
Biographie
modifierJuan Gris suit des études de dessin industriel à la Escuela de Artes y Manufacturas à Madrid, entre 1902 et 1904, période pendant laquelle il contribue par des dessins à des journaux locaux. En 1904 et 1905, il étudie la peinture avec l'artiste académique José Maria Carbonero.
En 1906, il s'installe à Paris où il devient l'ami d'Henri Matisse, Georges Braque et Fernand Léger. Il y retrouve et se lie d'amitié avec son compatriote Pablo Picasso. Son portrait de Picasso de 1912 est l'une des premières peintures cubistes réalisées par un autre peintre que Pablo Picasso ou Georges Braque. En 1915, il est peint par son ami Amedeo Modigliani.
Bien qu'il soumette des illustrations humoristiques à des journaux comme L'Assiette au beurre[1], Le Charivari, Le Témoin, et Le Cri de Paris, Juan Gris ne commence à peindre sérieusement qu'en 1910. Dès 1912, il a développé un style cubiste personnel.
Durant l'été 1913, il séjourne à Céret dans une maison faisant angle entre la place du Barri et le carrer Vell, face à la Porte de France. À la même époque, il rencontre sa compagne Josette, efficace coopératrice dans son art. Bien intégré et heureux à Céret, il y produisit dans cette période 5 tableaux : Un Toréador, Un Banquier, Une Guitare, Un Paysage, Un violon avec guitare !. Sa plus grande période se situe entre 1914 et 1918. Au début, il est sous l'influence du cubisme analytique, mais, après 1915, il commence sa conversion au cubisme synthétique duquel il devint un interprète persistant. Il revient à l'hôtel Garreta de Céret, moins enthousiaste, de l'automne 1921 au printemps 1922[2].
En 1922, le peintre peint les premiers décors et costumes pour Serge de Diaghilev.
Juan Gris articule la plupart de ses théories esthétiques entre 1924 et 1925. Il délivre sa lecture définitive, Des possibilités de la peinture, à la Sorbonne en 1924. Des expositions majeures ont lieu à la Galerie Simon à Paris et à la Galerie Flechtheim à Berlin en 1923, et à la Galerie Flechtheim à Düsseldorf en 1925.
Juan Gris meurt d'une urémie à Boulogne-Billancourt le à l'âge de 40 ans, laissant ainsi sa femme Josette et son fils Georges. Il est enterré au cimetière de l'Ouest (division 1) à Boulogne-Billancourt.
Bien qu'il regardât Picasso comme son maître, Gertrude Stein reconnaît que Juan Gris « était la seule personne que Picasso aurait volontairement éliminé de la carte ».
Salvador Dalí dit de lui : « Juan Gris est le plus grand des peintres cubistes, plus important que Picasso parce que plus vrai. Picasso était constamment tourmenté par le désir de comprendre la manière de Gris dont les tableaux étaient techniquement toujours aboutis, d'une homogénéité parfaite, alors qu'il ne parvenait jamais à remplir ses surfaces de façon satisfaisante, couvrant avec difficulté la toile d'une matière aigre. Il interrogeait sans cesse : « Qu'est-ce que tu mets là ? — De la térébenthine. » Il essayait le mélange, échouait, abandonnait aussitôt, passant à autre chose, divin impatient[3]. »
Œuvres
modifier- Le Livre, 1911, huile sur toile (55 × 46 cm) ;
- Juan Legua, 1911, huile sur toile, Metropolitan Museum of Art de New York
- Portrait de Pablo Picasso, 1912 ;
- Homme dans un café, 1912 ;
- Le Lavabo, 1912, bouts de miroirs collés ;
- Verre de bière et cartes à jouer, v. 1912 / 1913, huile sur toile (24 × 19 cm) des Beaux-Arts de Dijon ;
- La Guitare, 1913, huile et papier collé sur toile (61 × 50 cm) ;
- Nature morte à la guitare, 1913, huile sur toile, Metropolitan Museum of Art de New York
- Paysage et maisons à Céret, 1913, huile sur toile (100 × 65 cm) ;
- Le Fumeur, 1913 ;
- Nature morte au livre, 1913 ;
- Poires et raisins sur une table, 1913, Metropolitan Museum of Art de New York ;
- Violon et Verre, 1913 ;
- Violon et Cartes à jouer sur une table, 1913, Metropolitan Museum of Art de New York ;
- Le Papier à musique, 1913-1914 ;
- Le Paquet de Café, 1914 ;
- La Jalousie, 1914 ;
- Le Petit Déjeuner, 1914, musée des Beaux-Arts de Boston ;
- Guitare, 1915, collage ;
- Nature morte à la nappe à carreaux, 1915, Metropolitan Museum of Art de New York ;
- Un pot de Géranium, 1915, huile sur toile, collection privée (81 × 60 cm) ;
- Verre et Journal, 1916, huile sur toile (41 × 33 cm) ;
- Nature morte au journal, 1916, huile sur toile (74 × 60 cm) ;
- Nature morte sur une chaise, 1917, huile sur toile (100 × 73 cm) ;
- Nature morte à la plaque, 1917, huile sur toile (81 × 65 cm) ;
- Arlequin à la guitare, 1917, huile sur panneau (100 × 65 cm), Metropolitan Museum of Art ;
- Guitare et compotier sur une table, 1918 ;
- Arlequin assis à la guitare, 1919, huile sur toile (116 × 89 cm)[4] ;
- Le Verre à pied, 1919, aquarelle sur papier (28 × 20 cm), musée des Beaux-Arts de Dijon ;
- Guitare et clarinette, 1920, huile sur toile (73 × 92 cm), Kunstmuseum (Bâle) ;
- Le Canigou, 1921 ;
- La fenêtre ouverte, 1921, musée Reina Sofia, Madrid ;
- Guitare face à la mer, 1924, acrylique sur toile (50 × 60 cm) ;
- Le Compotier, 1924, huile sur toile (19 × 27 cm), musée des Beaux-Arts de Dijon ;
- Les Mots croisés, 1925, musée d'Art moderne de Fontevraud, Fontevraud-l'Abbaye ;
- Le Tapis bleu, 1925, Centre national d'art et de culture Georges-Pompidou, Paris ;
- Guitare et journal, 1925, musée Reina Sofía, Madrid ;
- Guitare et Compotier, 1926-1927[5] ;
- Femme à la guitare, 1926, Statens Museum for Kunst, Copenhague;
- Portrait de Max Jacob, 1916, crayon graphite sur papier vélin, 35,4 x 26,9 cm, musée des Beaux-Arts d’Orléans[6].
-
Portrait de Maurice Raynal (1911)
-
Portrait de Germaine Raynal (1912)
-
Autoportrait (1912)
-
Violin and Checkerboard (1913)
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La Bouteille de rhum et le journal (1913-1914)
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Bouteille de rhum et journal (1914)
-
Nature morte à la nappe à carreaux (1915)
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Les Cerises (1915)
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Portrait de Josette (1916)
-
Journal et fruits (1916)
-
Compotier et nappe à carreaux (1917)
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Pierrot (1919)
-
Nature morte avec fruits et mandoline (1919)
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Guitare et clarinette (1920)
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Pierrot (1921)
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Le Canigou (1921)
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Vue sur la baie (1921)
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Le Tapis bleu (1925)
Écrits
modifier- Juan Gris, Écrits, Éditions de la Nerthe, coll. « La petite classique », 2014, 35 p. (ISBN 978-2-916862-54-5).
Notes et références
modifier- « Buy and Sell Domain Names - Dan.com », sur assietteaubeurre.com (consulté le ).
- La Mecque du Cubisme, p. 160, 161, 163, 267 et 268.
- Dalí/Pauwels, Les Passions selon Dalí, Éditions Denoël, 2004, 240 p. (ISBN 2-207-25620-0)
- Musée national d'Art moderne, Centre Pompidou, Paris. Reproduction dans Parcours des arts no 27, juillet-août-septembre 2011, p. 50.
- (es) « Guitare et compotier », sur Fundación Telefónica
- Dominique Brême et Mehdi Korchane, Dessins français du musée des Beaux-Arts d’Orléans. Le Trait et l’Ombre, Orléans, musée des Beaux-Arts, (ISBN 9 788836 651320), n°186
Voir aussi
modifierLiens externes
modifier
- Ressources relatives aux beaux-arts :
- AGORHA
- Art Institute of Chicago
- Art UK
- Artists of the World Online
- Auckland Art Gallery
- Bénézit
- Bridgeman Art Library
- Collection de peintures de l'État de Bavière
- Fondation Maeght
- Galerie nationale de Finlande
- Grove Art Online
- Kunstindeks Danmark
- Musée d'art Nelson-Atkins
- Musée national centre d'art Reina Sofía
- Musée Thyssen-Bornemisza
- Museo Nacional de Artes Visuales
- Museum of Modern Art
- MutualArt
- National Gallery of Art
- RKDartists
- Tate
- Union List of Artist Names
- Ressources relatives à la musique :
- Ressource relative au spectacle :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Juan Gris, sur le site de la Réunion des musées nationaux.
- Analyse des œuvres le livre (1911) et le petit déjeuner (1915), sur le site du Centre Pompidou.