Jean d'Harcourt (explorateur)

Jean d'Harcourt
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Activités
Famille
Père
Mère
Aglaé Terray (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie
Bernard d'Harcourt (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfant
Eugène Harcourt (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Grade militaire
Distinction
Blason

Bruno Jean Marie, comte d'Harcourt (Paris, - Paris, ) est un navigateur français, explorateur de la Nouvelle-Calédonie qui est indirectement à l'origine de l’installation de la France dans l'archipel.

Biographie modifier

Fils d'Eugène d'Harcourt, il entre dans la Marine en 1827. Aspirant (), enseigne de vaisseau () puis lieutenant de vaisseau de 2e classe le , il commande en 1840-1841, le vapeur Fulton en Méditerranée.

Capitaine de frégate (), il est chargé en par le commandant de la station navale d'Océanie, Louis Adolphe Bonard, de trouver un site favorable en Nouvelle-Calédonie pour y installer une colonie pénitentiaire. L'île est alors encore très mal connue à cause de ses nombreux récifs et de sa population indigène hostile. Les missionnaires de Balade qui s'étaient installés en 1843 ont dû quitter l'île en 1847.

D'Harcourt part donc de Papeete le sur l'Alcmène, passe en juin à Anatom dans les Nouvelles-Hébrides puis à Sydney en juillet-août, port qu'il quitte le pour mouiller devant Kunié (île des Pins) où se sont réfugiés les missionnaires, le .

Dès le , il commence les recherches hydrographiques et en un mois relève de manière détaillée l'île des Pins. Il reprend ses relevés à partir de Canala où il est accueilli amicalement par le chef Kaï. Tandis qu'il cartographie, Auguste Bérard étudie la minéralogie et les productions et s'enfonce dans l'intérieur et le docteur Jean François Armand Proust s’intéresse au climat et aux maladies.

D'Harcourt relâche ensuite à Kouaoua et atteint l'île Hienghene le où le chef Bouarate (Bwaxat) accueille les voyageurs et leur parle des mines d'or de l'arrière pays. Le 27, l'Alcmène atteint la mission en ruine de Balade où Harcourt installe ses hommes. Il organise alors deux reconnaissances : dans la première l'enseigne Devarenne est chargé de dresser une hydrographie sommaire du nord de l'île et de trouver un passage vers la côte ouest en évitant le gros détour du récif; dans la seconde, Bérard, Proust et le frère Taragnat, sont chargés de traverser l'île et de rejoindre Devarenne à l'extrémité nord de celle-ci, au cap Tonnerre.

Devarenne part le en compagnie du lieutenant de Saint-Phalle et onze matelots avec dix jours de vivres, lève la baie d'Harcourt, s'arrête à Arama, découvre le canal qui porte son nom et reconnaît les îles Baaba et Yenghiébane. Malheureusement, le Saint-Phalle et Devarenne ainsi que huit matelots sont assassinés par les hommes du chef Dindi.

Bérard, qui est parti de Balade le , a, lui, franchi la chaîne côtière, parcouru la vallée du Diahot qu'il a descendue jusqu'à Tiary, prit contact avec le chef Boueone, traversé la vallée de la Nehoue, rencontré Bouarate à Koumac mais n'a pu trouver le cap Tonnerre. Après avoir laissé un message sur un promontoire, il fait demi-tour le et le 7 rejoint le navire.

Le , d'Harcourt commence à s'interroger sur le sort de Devarenne. Le 12, les restes des malheureux sont découverts et il parvient à délivrer les trois prisonniers. Il mène alors du 16 au une expédition punitive dans les îles Baaba et Yenghiébane où tout est ravagé et une trentaine d'indigènes tués. D'Harcourt renonce alors à explorer la côte ouest et regagne l'île des pins le où il dépose le frère Taragnat.

Parti pour Hobart le , le navire fait naufrage devant Whangaroa le . Tout l'équipage est heureusement sauvé puis rapatrié à Tahiti en août.

Le gouvernement français, à l’étude des rapports de Proust, Bérard et d'Harcourt, décide de l'occupation de la Nouvelle-Calédonie en 1853.

D'Harcourt devient capitaine de vaisseau le et entre au Conseil des prises le .

Récompenses et distinctions modifier

Bibliographie modifier

  • Numa Broc, Dictionnaire des Explorateurs français du XIXe siècle, T.4, Océanie, CTHS, 2003, p. 200-201  
  • Charles Girard, Lettres reçues d'Océanie par l'administration générale des pères maristes, vol.7 (1850), Karthala, 2009, p. 264

Notes et références modifier

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

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