Jacques Hogard (général)

militaire français

Jacques Hogard
Naissance
Beaune, France
Décès (à 80 ans)
Clamart, France
Origine Français
Allégeance Armée française
Arme Infanterie de marine
Grade Général de brigade
Années de service 19391976
Conflits Seconde Guerre mondiale, Guerre d'Indochine, Guerre d'Algérie, Guerre du Cameroun
Distinctions Commandeur de la Légion d'honneur
Famille Hogard

Jacques Hogard, né le à Beaune et mort le à Clamart, était un général français.

Biographie modifier

Issu d'une famille lorraine, Jacques Hogard est le fils du général Émile Hogard (1894-1990), Saint-cyrien de la Promotion De la Croix du Drapeau (1913-14), officier de l'Armée d'Afrique, qui s'est notamment illustré entre les deux guerres mondiales lors de la pacification du Maroc et qui sera l'adjoint puis le successeur du général Guillaume à la tête des goums marocains lors des campagnes d'Italie, de France et d'Allemagne.

Jacques Hogard sort second de Saint-Cyr, promotion « Amitié franco-britannique», en et choisit l'infanterie coloniale. Il participe aux durs combats de la Somme à la tête d'une section du 16e régiment de tirailleurs sénégalais dont il vantera l'abnégation et le courage héroïque. Il est fait prisonnier, trois fois évadé, trois fois repris et termine sa captivité à Colditz.

Officier d'infanterie de marine, il est volontaire pour l'Extrême Orient et sert comme lieutenant, puis capitaine, de 1945 à 1953, lors de trois séjours consécutifs pendant la guerre d'Indochine, d’abord au Tonkin avec le 2e régiment d'infanterie coloniale, puis au Laos et au Cambodge, avec le 6e bataillon de chasseurs laotiens (BCL) puis comme chef de corps du 4e bataillon de chasseurs cambodgiens (BCC) et enfin chef d'état-major de l'armée royale khmère (ARK). En 1951, il parvient à éliminer le général Nguyen Binh (1908-1951) chef de l’armée vietminh de Cochinchine. C'est à cette époque qu'il conçoit pour assurer la défense de villageois isolés un encadrement para- militaire.

De retour en France, il enseigne au Centre d’études asiatiques et africaines (CEAA), puis à l’École supérieure de guerre après en avoir lui-même suivi la scolarité et en être sorti major (69ème Promotion). Disciple de Charles Lacheroy, selon l'historien Paul Villatoux, auteur de La guerre et l'action psychologique en France (1945-1960) il est le vrai doctrinaire de la guerre révolutionnaire[1]. Pour Gérard Chaliand, il «appartient à ce groupe d'officiers français qui ont contribué à transmettre à l'Occident, et notamment aux États-Unis les conceptions des communistes en matière de guerre révolutionnaire».

Volontaire pour l'Algérie en 1957, il y met en œuvre ses théories forgées en Indochine et conceptualisées lors de son passage à l'école de guerre. Il pacifie avec un succès remarquable le secteur qui lui est confié dans le Constantinois. Chef de corps du 1er bataillon du 4e RIMa, il est basé à Philippeville (quartier de Saint-Charles) en Algérie en , lors du déclenchement du putsch, auquel il se rallie avec son unité. Il paiera ce choix d'une radiation du tableau d'avancement, de 60 jours d'arrêts de rigueur et d'un sensible ralentissement de carrière.

Après un séjour au Sénégal (1961-64), puis une affectation à l'état-major des armées, les évènements de 1968 et son rôle actif lors du début de panique qui affecte alors une partie de l'administration lui valent de rentrer en grâce. En , il est désigné pour prendre le commandement du 5e RIAOM à Djibouti (Territoire français des Afars et des Issas) qu'il exercera jusqu'en 1970 avant de rejoindre les Forces françaises en Allemagne comme sous-chef d'état-major "opérations".

Nommé général de brigade en 1973, il commande le groupement de l'instruction des Troupes de marine à Fréjus, de 1973 à 1975, puis termine sa carrière en 1976 après avoir dirigé l'École supérieure des officiers de réserve spécialistes état-major (ESORSEM).

Beau-frère du général Pierre de Bénouville dont il avait épousé la sœur en 1945, il est le père du colonel Jacques Hogard officier parachutiste de la Légion étrangère et du général Jean-François Hogard, ancien chef de corps du 3e RPIMa (2002-2004) et directeur de la DRSD entre 2014 et 2018[2],[3].

Décédé le , ce royaliste de tradition légitimiste, fervent catholique, qui connaissait cependant à merveille les arcanes du bouddhisme Hinayana, est inhumé dans le caveau familial à Xermaménil (54), berceau de la famille Hogard, où il existe aujourd'hui une "rue des Généraux-Hogard".

Le général Jacques Hogard fait l'objet d'un ouvrage publié en aux Éditions Économica, Général Jacques Hogard, stratège de la contre-insurrection, paru sous la signature du journaliste Mériadec Raffray et préfacé par le général d'armée Bertrand de Lapresle.

Décorations modifier

Articles et publications modifier

  • Guerre révolutionnaire ou révolution dans l’art de la guerre Revue de la défense nationale
  • L'armée française devant la guerre révolutionnaire Revue de la défense nationale
  • Guerre révolutionnaire et pacification Revue militaire d'Information
  • Le soldat dans la guerre révolutionnaire Revue de la Défense nationale
  • Tactique et stratégie dans la guerre révolutionnaire Revue militaire d'Information
  • Cette guerre de notre temps Revue de la Défense nationale août-
  • TTA 117 - instruction provisoire sur l'emploi de l'arme psychologique
  • Information sur la guerre révolutionnaire École supérieure de guerre - année 1958
  • La tentation du communisme Revue des forces terrestres -
  • Stratégie et tactique du communisme Revue des forces terrestres -

Références modifier

  1. Marie-Monique Robin, Escadrons de la mort, l'école française [détail des éditions], 2008, cité p. 141
  2. « Renseignement et sécurité de la Défense : 3 questions au général Hogard », sur Ministère de la Défense, (consulté le )
  3. « Le colonel français Jacques Hogard s'insurge contre la visite de Paul Kagamé à Paris », Réveil FM International- radio associative de Kinshasa,‎ (lire en ligne)

Sources modifier