Jacques Engerran-Deslandes

homme politique français

Jacques Engerran-Deslandes, né le à Saultchevreuil[1] et mort le à Avranches, est un homme politique de la Révolution française et du Consulat.

Jacques Engerran-Deslandes
Fonctions
Député de la Manche

(3 ans, 1 mois et 17 jours)
Gouvernement Convention nationale
Député au Conseil des Cinq-Cents

(4 ans, 2 mois et 13 jours)
Député au Corps législatif

(3 ans, 6 mois et 6 jours)
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Villedieu-les-Poêles (Manche)
Date de décès (à 92 ans)
Lieu de décès Avranches (Manche)
Nationalité Drapeau de la France Française
Parti politique Plaine
Modérés
Profession Avocat
députés de la Manche

Biographie modifier

En , Engerran-Deslandes, alors « homme de loi à Avranches », est élu député du département de la Manche, le dixième sur treize, à la Convention nationale[2]. Il siège sur les bancs de la Gironde. Lors du procès de Louis XVI, il se prononce pour la détention perpétuelle et vote en faveur de l'appel au peuple et du sursis. Il vote en faveur de la mise en accusation de Marat[3] qui le dénonce plus tard dans son journal comme membre de la « faction des hommes d’État »[4]. Il vote en faveur du rétablissement de la Commission des Douze[5].

Après le 9 thermidor an II () et la chute de Robespierre, il s'associa aux mesures de réaction, demanda le renvoi aux comités des propositions relatives aux taxes révolutionnaires imposées par Saint-Just et Le Bas ; accusa Lecointre de Versailles de s'être fait le pourvoyeur actif du tribunal révolutionnaire ; présenta le rapport sur l'acquittement des fermages, et prononça un discours où il s'attacha à démontrer le caractère utopique de l'impôt en nature ; déposa un l'apport sur la déclaration à exiger des débiteurs des corporations supprimées, des émigrés et des condamnés : la Convention rendit un décret conforme ; prépara le décret sur le mode de paiement du prix des baux à ferme ou à loyer, stipulé payable en grains ou en denrées. Le 21 vendémiaire an IV, il fut réélu par le département de la Manche au Conseil des Cinq-Cents, avec 241 voix sur 461 votants, et son mandat lui fut renouvelé le 26 germinal an VI. Il se mêla surtout dans cette Assemblée aux discussions des questions juridiques, telles que la situation des parents d'émigrés, la libération des comptables envers la République, les réclamations formées contre les représentants en mission, la législation des baux et loyers. Il s'occupa des moyens à rechercher pour relever le crédit des assignats, se prononça contre l'abrogation de la loi sur la déportation des prêtres, et combattit le projet consistant à donner une garde au Corps législatif. Il approuva le coup d'État du 18 brumaire et, le 4 nivôse an VIII, fut nommé par le Sénat conservateur membre du nouveau Corps législatif. Après cette législature, il quitta la vie politique.

Dans son ouvrage sur Avranches, Alphonse Osmond écrit au sujet de cet homme : « Esprit éclairé et cœur généreux, il profita toujours de l’influence dont le paraient son titre et l’estime de ses collègues pour adoucir les rigueurs de cette époque terrible. Vingt proscrits durent à son humanité la liberté ou la vie »[6].

Le même auteur ajoute que Jacques Enguerran-Deslandes « vit avec douleur le Premier Consul changer en sceptre la glorieuse épée de Marengo ». Sous l’Empire, il refuse toutes les fonctions qu’on lui propose, y compris un poste élevé dans l’administration de la Justice. Surpris, Napoléon lui dit un jour : « Vous êtes donc bien riche pour refuser tout emploi ! ». Et l’avocat manchois de répondre : « Assez pour vivre en philosophe, Sire ! »[6].

Engerran-Deslandes passe la fin de sa vie à l’ombre de ses arbres. Passionné d’arboriculture, il écrivit un gros ouvrage fort utile sur la culture des arbres forestiers[6].

Travaux législatifs modifier

Notes et références modifier

  1. René Gautier et al. (préf. Jean-François Le Grand, postface Danièle Polvé-Montmasson), 601 communes et lieux de vie de la Manche : Le dictionnaire incontournable de notre patrimoine, Bayeux, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits & Introuvables », , 704 p. (ISBN 978-2-35458-036-0), p. 618.
  2. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 52, p. 49.
  3. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 62, séance du 13 avril 1793, p. 63.
  4. Michel Pertué, Annales historiques de la Révolution française n°245, 1981, p. 385.
  5. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 65, séance du 28 mai 1793, p. 533.
  6. a b et c Alphonse Osmond, En flânant dans les rues d'une petite ville, Imprimerie Oberthur, Rennes, 1948

Voir aussi modifier

Sources modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier