Ismidon de Sassenage

évêque de Die
Ismidon de Sassenage
Fonctions
Évêque de Die
-
Chanoine
Chapitre de Saint-Jean
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SassenageVoir et modifier les données sur Wikidata
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Ismidon de Sassenage, mort vers 1115, est un saint catholique, un évêque de Die, de la fin XIe siècle et du début XIIe siècle. Il est célébré localement le et fêté le au martyrologe romain.

Biographie modifier

Origines modifier

Ismidon — que l'on trouve sous les formes Ismido, Ysmido, Ismeo, Ismio, Hismion, notamment dans le Regeste dauphinois — est originaire de Sassenage, en Dauphiné[1]. Il appartient à une noble famille, très probablement à la famille dauphinoise de Sassenage[2],[3]. Il serait le fils, selon Nicolas Chorier (1669)[4], d'Hector, seigneur de Sassenage, et de Cana. Informations reprises par les auteurs lui succédant, Gustave de Rivoire de La Bâtie (1867)[5] et Jules Chevalier (1888)[2]. Il est considéré comme le probable neveu d'Ismidon, prince de Royans[5].

Carrière ecclésiastique modifier

Ismidon commence une carrière ecclésiastique à Valence, auprès d'un oncle, avant de devenir chanoine de Saint-Jean de Lyon[2],[3], en 1072 (Vachet le nomme Ismion)[6].

Il est élu évêque de Die par le Chapitre Notre-Dame, en 1097[3]. Cette nomination, selon Jules Chevalier, peut être mise au compte de l'archevêque de Lyon, Hugues, ancien évêque de Die[2]. Le pape Urbain II, dans une lettre à l'archevêque Hugues, approuve l'élection du nouvel évêque de Die[2],[7]. Hugues de Flavigny, dans sa Chronique, souligne cette proximité entre les deux prélats[2]. Ismidon l'accompagne d'ailleurs en Terre sainte[3].

Ismidon participe à trois conciles[2],[8] : Rome, en 1099[9], Poitiers, en 1100[10], et Anse, en 1100[11].

Lorsqu'il se rend à Rome, en 1099, il est l'agent de l'archevêque de Lyon et il a pour mission de défendre la primatie de Lyon sur les autres archevêchés[2]. Une lettre du pape Urbain II à l'archevêque Hugues confirme le rôle et surtout l'habileté d'Ismidon[2],[12]. Présent à Rome, il participe au concile d'avril, comme légat de l'archevêque de Lyon[2],[9].

Le pape Pascal II, au cours de la période suivante (1099/1118), confirme les droits de l'archevêque de Vienne sur les sièges suffragants de la région, notamment Die[13],[14].

Il fait une donatio de l'église prieuriale Sainte Marie de Sinard, le , aux chanoines d'Oulx, en échange d'un cens annuel[2],[15]. Quelques mois plus tard, le , il participe au synode de Poitiers au cours duquel il défend l'évêque d'Autun, Norgaud, au nom de l'archevêque de Lyon[10]. Il se rend ensuite à celui d'Anse, à l'appel de l'archevêque de Lyon, qui se déroule dans le courant du mois de décembre[11].

Il réalise deux pèlerinages en Terre sainte, aux côtés d'Hugues de Lyon[2],[8]. Le premier se déroule en 1101[2],[16],[17]. Le , il est présent aux côtés de l'évêque de Grenoble, Hugues, lors d'une donation du comte d'Albon, Guigues le vieux[2],[18].

En 1106, il est témoin avec Hugues de Grenoble, auprès de l'archevêque de Lyon, dans un différend opposant les clercs de Besançon et l'abbé de Saint-Bénigne de Dijon[2],[19],[17]. L'année suivante, il est témoin, à Lyon, aux côtés des évêques Hugues de Grenoble et Robert de Langres[20] ; arbitre à Genoble, dans un différend qui oppose notamment l'épouse du comte d'Albon[20],[21], et désigné par le pape comme arbitre dans un différend entre deux abbayes[20],[22].

Il n'existe pas, à ce jour, de documents pour la période de son épiscopat, courant entre 1110 et 1113[20]. Jules Chevalier avance que cette carence pourrait s'expliquer par la seconde visite, non documentée, en Terre sainte, tout en soulignant l'absence de preuves[20].

En , il est mentionné comme arbitre[23]. La même année, il est signataire d'une charte de l'évêque de Langres, Joceran de Brancion[20].

Mort et succession modifier

Ismidon meurt le , selon le nécrologe de Lyon, probablement de l'année 1115[3],[24]. Le Regeste dauphinois mentionne un obit le 28 ou le 30 de ce mois[25]. On trouve parfois l'année 1120, considérée comme fausse puisqu'un acte de septembre 1116, mentionne son successeur, Pierre II[24],[26].

Il laisse au Chapitre de Saint-Jean de Lyon son anneau épiscopal[6], en or, enrichi d'une pierre précieuse[24],[25].

Selon la tradition, il laisse « le souvenir d’un pacificateur adroit et désintéressé »[3].

Célébration modifier

En raison de son action, les croyants l'acclame comme saint, avant d'être reconnu par l'Église[24]. Inscrit au Martyrologe romain, il est célébré le [24], dans le diocèse de Valence, Die et Saint-Paul-Trois-Châteaux[3]. Le site nominis.cef.fr donne le [27].

Jules Chevalier souligne, que bien qu'il soit mentionné dans la Vita sancti Petri Tarentasiensis episcopi de Geoffroy d'Auxerre (XIIe siècle), « rien ne saurait nous donner une plus haute idée des vertus de notre saint que les hymnes, les antiennes que le bréviaire de Die consacre à sa louange »[24].

Hommage modifier

L'église Saint-Pierre de Sassenage possède un vitrail où Ismidon est représenté avec une inscription en pied : « Saint Ismidon de Sassenage, mort évêque de Die en MCXX »[8]. L'inscription est erronée[8].

Le château de Sassenage possède, dans ses collections, une huile sur toile, datée du XVIIe siècle, intitulée Portrait de St. Ismidon (portrait en buste), dont l'auteur reste inconnu[28]. Le tableau a fait l'objet d'une restauration en 2016[28].

Notes et références modifier

  1. Aurelien Le Coq, Hugues de Châteauneuf, évêque de Grenoble (1080-1132). Réforme grégorienne et pouvoir épiscopal entre Rhône et Alpes, Paris, Histoire. Université Paris-Est, , 522 p. (lire en ligne), p. 225.
  2. a b c d e f g h i j k l m n et o Jules Chevalier, Essai historique sur l'église et la ville de Die. Tome Ier, Depuis les origines jusqu'en l'année 1276, t. 2, Montélimar, , 500 p. (lire en ligne), p. 177-183.
  3. a b c d e f et g « Histoire et saints du diocèse », sur le site du Diocèse de Valence - valence.cef.fr (consulté en ).
  4. Nicolas Chorier, Histoire généalogique de la maison de Sassenage, 1669, p. 20.
  5. a et b Gustave de Rivoire de La Bâtie, Armorial de Dauphiné contenant les armoiries figurées de toutes les familles nobles et notables de cette province, accompagnées de notices généalogiques complétant les nobiliaires de Chorier et de Guy Allard, Lyon, Imprimerie Louis Perrin (réimpr. 1969 (Allier - Grenoble)) (1re éd. 1867), 821 p. (lire en ligne), p. 684
  6. a et b Adolphe Vachet, Pierre Hector Coullié, Les anciens chanoines-comtes de Lyon, Lyon, impr. de E. Vitte, , 388 p. (lire en ligne), p. 154.
  7. Regeste dauphinois, p. 453, Tome 1, Fascicule 2, Acte no 2630 (lire en ligne).
  8. a b c et d Michelle Berger, Histoire des communes de l'Isère : Grenoble et son arrondissement, t. 4, Grenoble, Horvath, , 469 p. (ISBN 2-7171-0492-5), p. 184.
  9. a et b Regeste dauphinois, p. 456, Tome 1, Fascicule 2, Acte no 2649 (lire en ligne).
  10. a et b Regeste dauphinois, p. 477, Tome 1, Fascicule 2, Acte no 2778 (lire en ligne).
  11. a et b Regeste dauphinois, p. 477, Tome 1, Fascicule 2, Acte no 2780 (lire en ligne).
  12. Regeste dauphinois, p. 455, Tome 1, Fascicule 2, Acte no 2648 (lire en ligne).
  13. Regeste dauphinois, p. 459, Tome 1, Fascicule 2, Acte no 2661 (lire en ligne).
  14. Regeste dauphinois, p. 477, Tome 1, Fascicule 2, Acte no 2784 (lire en ligne).
  15. Regeste dauphinois, p. 477, Tome 1, Fascicule 2, Acte no 2775 (lire en ligne).
  16. Regeste dauphinois, p. 489, Tome 1, Fascicule 2, Acte no 2866 (lire en ligne).
  17. a et b Aurelien Le Coq, Hugues de Châteauneuf, évêque de Grenoble (1080-1132). Réforme grégorienne et pouvoir épiscopal entre Rhône et Alpes., Paris, Histoire. Université Paris-Est, , 522 p. (lire en ligne), p. 49
  18. Regeste dauphinois, p. 491, Tome 1, Fascicule 2, Acte no 2885 (lire en ligne).
  19. Regeste dauphinois, p. 501, Tome 1, Fascicule 2, Acte no 2934 (lire en ligne).
  20. a b c d e et f Jules Chevalier, Essai historique sur l'église et la ville de Die. Tome Ier, Depuis les origines jusqu'en l'année 1276, t. 2, Montélimar, , 500 p. (lire en ligne), p. 184-188.
  21. Regeste dauphinois, p. 504-505, Tome 1, Fascicule 2, Acte no 2956 (lire en ligne).
  22. Regeste dauphinois, p. 506, Tome 1, Fascicule 2, Acte no 2966 (lire en ligne).
  23. Regeste dauphinois, p. 531, Tome 1, Fascicule 2, Actes no 3104 et no 3105 (lire en ligne).
  24. a b c d e et f Jules Chevalier, Essai historique sur l'église et la ville de Die. Tome Ier, Depuis les origines jusqu'en l'année 1276, t. 2, Montélimar, , 500 p. (lire en ligne), p. 188-189.
  25. a et b Regeste dauphinois, p. 535, Tome 1, Fascicule 2, Acte no 3131 (lire en ligne).
  26. Regeste dauphinois, p. 536, Tome 1, Fascicule 2, Acte no 3135 (lire en ligne).
  27. « Saint Ismidon », sur le site nominis.cef.fr (consulté en ).
  28. a et b « Portrait de St Ismidon – Anonyme Évêque de Die », sur le site atelier-acquaviva.fr (consulté en ).

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • Ulysse Chevalier, Regeste dauphinois, ou Répertoire chronologique et analytique des documents imprimés et manuscrits relatifs à l'histoire du Dauphiné, des origines chrétiennes à l'année 1349 (Tome 1, Fascicule 2), Impr. valentinoise, (lire en ligne).  .
  • Nicolas Chorier, Histoire généalogique de la maison de Sassenage : branche des anciens comtes de Lyon et de Forez, Grenoble, J. Nicolas, , 542 p. (lire en ligne).  .

Articles connexes modifier

Liens externes modifier