Henri Marchand (médecin)

médecin et poète français
Henri Marchand
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Nom de naissance
Henri François André MarchandVoir et modifier les données sur Wikidata
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Faculté de médecine d'Alger (à partir de )Voir et modifier les données sur Wikidata
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Distinctions

Henri Marchand, né Henri François André Marchand, le à Lyon et décédé le à Villefranche-sur-Saône, est un médecin, physiologiste, anthropologiste et poète français, auteur d'ouvrages sur l'Afrique du Nord.

Membre de l'académie des sciences d'outre-mer, il est également l'auteur de poèmes, plusieurs fois récompensés par l'Académie française.

Biographie modifier

Famille modifier

Henri Marchand est le fils de Eugène Pierre Marchand et de Claudine Siméon Arthaud[1].

Il se marie le 12 août 1915 à Bron, avec Jeanne Marguerite Amélie Dressy.

Formation modifier

En 1913, Henri Marchand est élève de Raphaël Dubois. Il obtient son doctorat en sciences naturelles en 1917, suivi d'un doctorat en médecine à Alger en 1919[2],[3].

Carrière modifier

Engagé volontaire en 1914 lorsque la Grande Guerre éclate, il est réformé en 1918[3].

En 1919, il s'installe à Alger et devient professeur agrégé à la faculté de Médecine[3],[2].

Dès 1925, il occupe la fonction de médecin au sein des services d'hygiène et d'assistance de la ville d'Alger. Ses contributions scientifiques sont dirigées vers l'anthropologie et l'archéologie préhistorique de la région d'Alger et du Sahara. Ses travaux sur le terrain sont interrompus par les événements de la Seconde Guerre mondiale, l'incitant à se focaliser sur la sociologie en Afrique du Nord et les enjeux politiques musulmans[3],[2].

En 1947, il est fait officier de l'Instruction publique[3],[2] puis en 1948, il devient membre correspondant de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Lyon (classe des sciences). Il participe également à l'Institut international d'anthropologie, tout en assumant la présidence de la Société des Arts et des Lettres d'Algérie[3],[2].

En juin 1951, il est fait chevalier de la Légion d'honneur[4] puis en 1954, il est élevé au rang de commandeur du Nichan Iftikhar[3],[2].

En décembre 1951, il est élu membre correspondant de la 2e section de l'Académie des sciences coloniales puis devient membre libre en mars 1958[3],[2].

Également auteur de poèmes, il est récompensé par l'Académie française, qui lui attribue le prix Auguste-Capdeville en 1945, le prix Jean-Marc-Bernard en 1949, et le prix Paul-Verlaine en 1951. Ses réalisations sont également honorées par le Grand Prix littérature du gouvernement général de l'Algérie en 1946, ainsi que par le Grand Prix de la ville d'Alger en 1952[3],[2].

Il décède à Villefranche-sur-Saône le [5].

Les collections issues de ses fouilles et explorations sont léguées au Musée d'ethnographie et de préhistoire du Bardo à Alger[3].

Les mariages mixtes « franco-musulmans » modifier

Durant l'Algérie française, après la Seconde Guerre mondiale, Henri Marchand est « connu de ceux qui s'intéressent à l'islam et aux relations entre les deux communautés » françaises et musulmanes. Au milieu des années 1950, il publie après trois années de « réflexions, d'enquêtes » et de « recherches bibliographiques », un ouvrage sur les mariages franco-musulmans en Algérie[6] puis un article dans la revue des Annales juridiques, politiques, économiques et sociales. Selon lui, malgré quelques inévitables échecs, ces unions mixtes jouent un rôle essentiel en tant que lien politique et social entre les deux groupes ethniques, dont il faut reconnaître l'importance. De plus, les enfants issus de ces unions mixtes, les jeunes « Eurafricains », remplissent les critères du « croisement harmonique », et présentent généralement d'excellentes aptitudes tant physiques qu'intellectuelles. Il préconise de favoriser ces mariages au moyen d'une politique de soutien financier, en encourageant l'établissement de clubs et d'associations visant à rapprocher les communautés franco-musulmanes, tout en luttant contre toute manifestation de racisme latent[7].

Distinctions modifier

  • Prix Auguste-Capdeville (1945) pour Le manteau de Pourpre. Terre de Morérie. Le pays natal
  • Grand Prix littéraire de l'Algérie (1946)[8]
  • Prix Jean-Marc-Bernard (1949) pour La main tendue
  • Prix hors concours de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Lyon (1950)[9]

Décorations modifier

  • Chevalier de la Légion d'honneur (1951)[4]
  • Commandeur du Nichan-Iftikar (1954)
  • Officier de l'Instruction publique (1947)

Sources biographiques modifier

Publications modifier

Poèmes modifier

  • Le pays natal : poèmes, Alger, imprimerie la Typo-litho et imprimerie de J. Carbonel, 1941
  • Terre de Môrérie : poèmes, Alger, imprimerie la Typographie d'art, 1942
  • Le manteau de pourpre : poèmes, Alger, imprimerie de la typographie d'art, 1945
  • Le parfum des roses : sonnets, Alger, C. Vollot, 1946
  • La main tendue, Alger, C. Vollot, 1948

Ouvrages scientifiques et sociologiques modifier

  • Nouveaux documents anthropologiques et zoologiques recueillis aux dolmens des Beni-Messous, Alger, Imprimerie Minerva, 1931
  • Une coutume curieuse des prostituées arabes, Alger, 1934
  • Les documents humains de l'escargotière d'Aïn-Bahir, Constantine, Éditions Braham, 1934
  • Les industries préhistoriques littorales de la province d'Alger, Constantine, Editions Braham, 1936
  • En pays d'Islam , Alger, 1949. Préface de Léon Lehuraux
  • Désenchantés et désenchantées, Alger, Impr. C. Vollot, 1950
  • Mélanges d'anthropologie et de sociologie nord-africaine, Alger, Vollotn 1951
  • L'Islam avec nous !, Alger, Vollot, 1952
  • En relisant Loti, Alger, Vollot-Debacq, 1953
  • Les mariages franco-musulmans, Alger, Vollot-Debacq, 1954
  • Considérations sur les mariages Franco-musulmans in Le Mariage mixte franco-musulman, Annales juridiques, politiques, économiques et sociales, no. 3-4, Alger, Librairie Ferraris, 1956
  • La Musulmane algérienne, Rodez, Subervie, 1960
  • Le jardin secret, Pommiers, 1968

Notes et références modifier

  1. Registre matricule de Henri François André Marchand, Registre matricule n° matricules 1001-1500-Lyon Central.
  2. a b c d e f g et h Notice biographique de Henri Marchand, site du Comité des travaux historiques et scientifiques.
  3. a b c d e f g h i et j Notice biographique de Henri Marchand, site de l'Académie des sciences d'outre-mer.
  4. a et b « Au Djemila palace, le docteur Henri Marchand, chevalier de la Légion d’honneur. Hier après-midi, dans les salons du Djemila Palace, M. Berton, directeur des Beaux-Arts au Gouvernement général, remettait au docteur Henri Marchand, les insignes de chevalier de la Légion d’honneur. Cette distinction récompense à juste titre l’activité littéraire inlassable du docteur Marchand, grand prix littéraire d'Algérie et président de la Société des arts et des lettres d’Algérie. », Au Djemila palace, le docteur Henri Marchand, chevalier de la Légion d’honneur, L'Écho d'Alger, 3 juin 1951, p.7.
  5. Archives municipales de Lyon, 5e arrondissement, année 1889, acte de naissance no 228, avec mention marginale du décès
  6. Olivier Le Cour Grandmaison, Ennemis mortels, 2019, La Découverte, p.158
  7. « Ce numéro spécial nous offre d'abord, sous la signature de Marchand, des « considérations générales sur le mariage franco-musulman », qu'il ne convient plus de regarder comme une « curiosité romanesque », le nombre annuel s'en élevant actuellement à 400 environ. Malgré certains échecs inévitables, ces ménages, heureux dans l'ensemble, représentent, entre les deux groupes ethniques, un facteur de liaison politique et social, dont il ne faut pas sous-estimer l'importance. Leurs enfants remplissent les conditions dites du « croisement harmonique » et la forme physique et intellectuelle de ces jeunes « Eurafricains » est généralement excellente. Il y aurait donc lieu, selon M. d'encourager ces unions, par une politique d'aide financière, le développement de clubs et de sociétés de rapprochement franco- musulman et la lutte contre certains racismes latents. », Compte-rendu de Le mariage mixte franco-musulman, Annales juridiques, politiques, économiques et sociales, Librairie Ferraris, 1956 paru dans la revue Population, année 1957, 12-2, p.351
  8. Jean Déjeux, Grand Prix littéraire de l'Algérie (1921-1961), Revue d'Histoire littéraire de la France, Puf, 85e Année, No. 1 (Jan.-Feb., 1985), pp. 60-71.
  9. « C’est à l’occasion du 250me anniversaire de l’Académie des Sciences, Belles Lettres et Arts de Lyon que le docteur Henri Marchand, président de la Société Arts et Lettres d’Algérie, a obtenu le prix hors concours de cette ancienne Académie, pour l’ensemble de ses œuvres scientifiques et littéraires. », Le 250e anniversaire de l’Académie de Lyon, La Dépêche de Constantine, 13 octobre 1950, p.5.

Liens externes modifier