Haute-Volta (colonie)
La Haute-Volta était une colonie de l’Afrique-Occidentale française (AOF) établie le à partir des territoires qui formaient auparavant le Haut-Sénégal et Niger et la Côte d'Ivoire. C'est aussi l'année où la direction régionale Afrique occidentale de la Compagnie française pour le développement des fibres textiles (CFDFT), qui avait pour mission d’organiser au mieux la culture du coton, est installée à Bobo-Dioulasso.
1919–1932
1947–1958
Statut | Colonie (1919-1932) puis territoire d'outre-mer (1947-1958) français, territoire de l'Afrique-Occidentale française |
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Capitale | Ouagadougou |
Langue(s) | Français |
Superficie | 274 200 km2 |
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1er mars 1919 | Création de la colonie |
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5 septembre 1932 | Démembrement |
4 septembre 1947 | Reconstitution |
11 décembre 1958 | Gouvernement local |
5 août 1960 | Indépendance |
Entités précédentes :
Entités suivantes :
- Haute-Volta (1958-1984)
- Côte d'Ivoire (1932-1947)
- Soudan français (1932-1947)
- Colonie du Niger (1932-1947)
La colonie fut dissoute le et chacune de ses parties était administrée par la Côte-d’Ivoire, le Soudan français et le Niger.
Après la Seconde Guerre mondiale, le , la Haute-Volta fut recréée dans ses frontières initiales comme territoire d'outre-mer au sein de l'Union française. Le , elle fut reconstituée comme une république autonome sous le nom de République de Haute-Volta au sein de la Communauté française, pour enfin prendre son indépendance totale le . La Haute-Volta prend le nom de Burkina Faso le .
Toponymie
modifierLe nom de Haute-Volta vient de la Volta, le fleuve dont la partie supérieure coule dans la région.
Les habitants de la Haute-Volta sont les Voltaïques.
Histoire
modifierDu XIe au XIXe siècle, le territoire de la Haute-Volta était dominé par les Royaumes Mossi, qui s'y seraient installés après être partis du nord du Ghana. Pendant des siècles, les paysans mossis étaient à la fois soldats et fermiers, et les Mossis défendaient leurs croyances religieuses et leur structure sociale contre les tentatives de conversion à l'Islam par les musulmans qui venaient du nord-ouest.
Quand les Français sont arrivés et ont revendiqué la région en 1896, la résistance des Mossis prit fin par la capture de leur capitale, Ouagadougou.
Colonie de la Haute-Volta (1919-1932)
modifierUn décret du crée la colonie de la Haute-Volta, par partition de la colonie du Haut-Sénégal et Niger. Son territoire recouvre les cercles de Gaoua, Bobo-Dioulasso, Dédougou, Ouagadougou, Dori, Say et Fada N'Gourma. Son chef-lieu est Ouagadougou. Elle est administrée par un gouverneur, portant le titre de lieutenant-gouverneur, assisté d'un secrétaire général et d'un conseil d'administration.
En 1927, le cercle de Say est rattaché à la colonie du Niger.
Un décret du [1] supprime la colonie de la Haute-Volta et répartit son territoire entre les colonies du Niger, du Soudan français et de la Côte-d'Ivoire.
Les cercles de Tenkodogo, Kaya, Ouagadougou, Koudougou, Gaoua, Batié et Bobo-Dioulasso ainsi qu'une partie du cercle de Dédougou — boucle de la Volta Noire — sont incorporés à la colonie de la Côte-d'Ivoire (2 011 916 habitants sur 153 650 km2. Les cercles de Fada N'Gourma et Dori — moins le canton d’Aribinda — sont incorporés à la colonie du Niger (278 512 habitants sur 67 850 km2). Les cercles d'Ouahigouya — plus le canton d’Aribinda — et de Dédougou — subdivision de Tougan et rive gauche de la Volta Noire — sont incorporés à la colonie du Soudan français (708 501 habitants sur 50 700 km2).
Un décret du [2] crée la région de la Haute-Côte-d'Ivoire.
Territoire d'outre-mer de la Haute-Volta
modifierAprès la Seconde Guerre mondiale, les Mossi renouvelèrent leur pression pour avoir un statut territorial séparé.
Le , la Haute-Volta devint à nouveau un territoire ouest-africain.
La population indigène est fortement discriminée. Par exemple, les enfants africains n'ont pas le droit d'utiliser une bicyclette ou de cueillir des fruits aux arbres, "privilèges" réservés aux enfants des colons. Contrevenir à ces règlements pouvait mener les parents en prison[3].
Une révision de l'organisation des territoires français d'outre-mer commença par le passage de la loi cadre du dite « loi Deferre ». Cette loi fut suivie par des mesures ré-organisationnelles approuvées par le Parlement français en 1957 et qui assuraient un large degré d'autonomie à chaque territoire. Le territoire devint ainsi une République autonome au sein de la Communauté française le : la République de Haute-Volta.
Elle accède finalement à l'indépendance le . Le premier président, Maurice Yaméogo, était à la tête de la section locale du Rassemblement démocratique africain.
Le , sous l'impulsion de Thomas Sankara, la Haute-Volta change de nom pour Burkina Faso[4].
Gouverneurs coloniaux
modifierGouverneurs adjoints (1919-1932)
modifier- Édouard Hesling ( - )
- Robert Arnaud ( - )
- Albéric Fournier ( - )
- Gabriel Descemet ( - )
Gouverneurs (1947-1958)
modifier- Gaston Mourgues ( - )
- Albert Mouragues ( - )
- Salvador Jean Étcheber ( - )
- Yvon Bourges ( - )
- Max Berthet ( - )
Articles connexes
modifierArzouma Michel Ouédraogo, premier commandant voltaïque de la compagnie républicaine de sécurité (CRS) du 27 janvier 1961 au 18 novembre 1964.
Notes et références
modifier- Décret 5 septembre 1932 portant suppression de la colonie de la Haute-Volta et répartition de son territoire entre les colonies du Niger, du Soudan français et de la Côte-d'Ivoire, publié au Journal officiel de la République française du 10 septembre 1932.
- Décret du 13 juillet 1937 créant en Afrique occidentale française une région administrative dite région de la Haute-Côte-d'Ivoire, publiée au Journal officiel de la République française du 21 juillet 1937, p. 8273, suivi d'un rectificatif publié au Journal officiel de la République française du 30 juillet 1937, p. 8611.
- Saïd Bouamama, Figures de la révolution africaine, La Découverte, , p. 272
- Chronologie succincte de l’histoire du Burkina Faso (ex Haute Volta).
Bibliographie
modifier- Hien (Pierre Claver), Le jeu des frontières en Afrique occidentale, cent ans de situations conflictuelles au Burkina Faso actuel (1886-1986), , 496 p. (présentation en ligne) - thèse d'histoire sous la direction de Jean-Pierre Chrétien, Paris I