Grandesse d'Espagne

titre le plus haut de la noblesse espagnole

La grandesse d'Espagne est l'échelon le plus haut de la noblesse espagnole, immédiatement inférieur à celui des infants, les enfants du souverain. Les enfants des infants d'Espagne bénéficient des honneurs de grands d'Espagne.

Grandesse d'Espagne
Image illustrative de l’article Grandesse d'Espagne
Couronne des Grands d'Espagne

Création 1520
Statut Titre honorifique
Siège Espagne
Grand maître Roi d'Espagne
Ornements extérieurs des armoiries des Grands d'Espagne

Historique modifier

La dignité de grand d'Espagne a été créée par Charles Quint en 1520, qui, lors des cérémonies de son couronnement comme empereur romain germanique, établit une distinction parmi les nobles espagnols entre les Títulos (les détenteurs d'un titre de noblesse) et les Grandes, successeurs des rico-hombres[réf. nécessaire] de l'époque de la Reconquista (un concept créé par les historiens espagnols au xixe siècle[1]).

Ces Grands bénéficient de privilèges dont le plus important est celui de rester couvert en présence du roi, qui les appelle primo ou cousin. Ils se considèrent tous comme égaux et timbrent leurs armes de la couronne ducale.

Les Grands de la première classe s'adressaient au roi et l'écoutaient tête couverte, ceux de la seconde classe lui parlaient tête nue et se couvraient pour écouter le roi parler, enfin ceux de la troisième et dernière classe ne se couvraient qu'après invitation du roi[2].

En 1520, vingt-cinq nobles reçurent la « grandesse » et se situèrent ainsi à l'origine de la première classe de celle ci ; cette dignité pouvait être associée à un titre de duc, de marquis ou de comte ou bien rester personnelle sans aucun titre.

À partir du XIXe siècle, tous les ducs reçurent la dignité de grand d'Espagne.

Parmi les grands d'Espagne les plus anciens figurent le duc de Medinaceli, le duc d'Albe, le duc del Infantado, le duc d'Osuna, le duc d'Alburquerque, le duc de Segorbe, le duc de Medina Sidonia, le duc de Nájera, le duc d'Escalona-Marquis de Villena, le duc de Frías, le duc de Peñaranda, le marquis d'Aguilar de Campoo, le marquis d'Astorga, le marquis de Priego, le comte-duc de Benavente, le comte de Cabra ou le comte de Lemos.

« (...) en Espagne, les hommes, soit d'origine roturière ou noble, qui épousent des femmes de la noblesse titrée ont le droit de porter le titre de leur épouse. C'est le cas des titres de duc les plus importants d'Espagne. Car ni le duc d'Albe, ni le duc de Médinaceli, ni celui d'Osuna, ni ceux de Lerma et de Medina Sidonia, ne sont ducs par leur naissance. Ils le sont par leur épouse. Ils sont, selon les termes de la loi, des ducs consorts[3]. »

Le nombre de grands d'Espagne augmenta de manière importante sous la monarchie espagnole, qui récompensait par là ses serviteurs les plus importants. On peut citer l'exemple des Français faits grands d'Espagne par le roi Philippe V d'Espagne, petit-fils de Louis XIV, dont Saint-Simon ou Paul de Beauvilliers, duc de Saint-Aignan, son gouverneur (titre passé à son petit-neveu Charles Paul François de Beauvilliers en 1765).

Plusieurs membres des familles princières belges de Croÿ, de Merode et de Ligne ont aussi été faits grands d'Espagne.

De nos jours, le nombre de grands d'Espagne s'élève à 417, selon les chiffres officiels de la Députation permanente et Conseil de la Grandesse d'Espagne.

Les grands d'Espagne, leurs consorts et leurs héritiers immédiats ont droit au prédicat d'excellence et le roi s'adresse à eux en les appelant « cousin » (Primo).

Titulaires modifier

* marque les grandesses appartenant à l'actuel duc d'Albe

Notes et références modifier

  1. (es) Diario de Burgos, «La reconquista es un mito», sur Diario de Burgos, (consulté le )
  2. Dictionnaire encyclopédique Quillet, édition de 1934, page 2025.
  3. Luisa Isabel Álvarez de Toledo y Maura, duchesse de Medina Sidonia, citée par José Luis de Vilallonga, dans Gold Gotha, Seuil-Le Livre de Poche, 1972, p. 141.

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

  • Pair de France, qui peut offrir une comparaison[Selon qui ?], bien que le nombre de pairs de France ait toujours été plus réduit que celui des grands d'Espagne.

Liens externes modifier