Gamaa al-Islamiya (Égypte)

Al-Gama'a al-Islamiyya (arabe : الجماعة الإسلامية al-jamāʻah al-islāmīyah, également translittéré en El Gama'a El Islamiyya ou Gamaat Islamiya, appelé aussi « Groupes islamiques » (al Jamaat al Islamiya), est un mouvement sunnite égyptien islamiste. Il est considéré comme une organisation terroriste par les États-Unis et l'Union européenne[1]. Le groupe est (ou fut) consacré au renversement du gouvernement égyptien et à son remplacement par un État islamique. Cette organisation était dirigée par le cheikh Omar Abdel Rahman, mort en prison aux Etats-Unis en février 2017 après 24 années d'emprisonnement.

Gama al-Islamiya
Présentation
Chef Omar Abdel Rahman
Fondation 1970
Idéologie Islamisme
Panislamisme

Histoire

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Origines universitaires

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Cheikh Omar Abdel-Rahman

Al-Gama'a al-Islamiyya débute comme une organisation chapeautant des mouvements égyptiens estudiantins militants constitués, tels que le Djihad islamique égyptien, après la renonciation des Frères musulmans à la violence en 1970 et la perte de leur leadership[2].

En 1970, le gouvernement égyptien a libéré un certain nombre de membres du mouvement des Frères Musulmans emprisonnés[3]. Le Président Sadate voulait contrebalancer l'influence des Soviétiques et du communisme, ce qui a eu lieu. Un nouveau groupe, Al Gamaa al Islamiya voit le jour, conseillés par d'anciens professeurs de l'Université al-Azhar. Selon Ahmed Chaaban, leader étudiant de gauche à l'Université du Caire, les militants du nouveau groupe islamiste bénéficiaient de l'aide et de la protection des membres de la Sécurité d'État égyptienne[4].

L'inspiration vient du plan de Sayyid Qutb dont ils réalisent les deux premières étapes. Ils vont prier dans la mosquée du Campus et s'affairent à recruter et à former des étudiants.

Les dirigeants

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Le premier dirigeant est le cheikh Omar Abdel Rahman.

Développement territorial

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Le mouvement organise, une fois par an, des séminaires nationaux. Le mouvement va s'étendre au Soudan, à la Tunisie, au Yémen, à la Syrie, à l'Irak, au Liban et à d'autres pays voisins.

La chute

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Membres d'al-Gamma al-Islamiya

En , une lutte brutale et sectaire entre musulmans et Coptes éclate dans le quartier pauvre d'al-Zawaiyya Al Hamra au Caire : « Femmes et hommes sont assassinés ; des enfants sont jetés par les fenêtres, leurs corps s'écrasant sur les chaussées ; il y eut du pillage, des tueries et des incendies criminels »[5], « les Groupes islamiques furent accusés d'avoir participé aux incidents et, en , un mois après l'assassinat de Sadate, les al-Gama'a al-Islamiyya furent dissoutes par l'État (bien que n'ayant jamais été légalement déclarées et enregistrées à leur fondation), leurs infrastructures furent détruites et leurs dirigeants arrêtés[6]. » Le gouvernement favorise le départ des militants vers l'Afghanistan[4].

Situation actuelle

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L'organisation est placée sur la liste officielle des organisations terroristes du Canada, des États-Unis, de l'Union européenne et du Royaume-Uni.

Désignant dans les années 1970 les associations islamistes étudiantes, le groupe prend la suite du Jihad islamique égyptien au début des années 1990 en s'attaquant à l'état égyptien, aux coptes et aux touristes. Son principal attentat est le massacre de Louxor, que condamnent pourtant les dirigeants du groupe[7].

Dans les années 1990, le mouvement était bien implanté aux États-Unis via des mosquées en guise de cellules. Ils complotaient régulièrement au sein de la mouvance islamiste afin d'organiser des actions terroristes contre des cibles israéliennes et américaines comme le World Trade Center en 1993.

En 2003, les dirigeants emprisonnés du groupe ont renoncé à la violence.

Le , le groupe a obtenu l'annulation par la Cour de justice de l'Union européenne de son inscription sur la liste noire anti-terroriste de l'UE, notamment en raison des motifs, jugés trop anciens et purement formels, c'est-à-dire non prouvés d'un point de vue matériel[8].

Implication en politique

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Le mouvement s'est converti à la politique à la suite de la révolution égyptienne de 2011 et a remporté une dizaine de sièges aux élections de 2011-2012 de la chambre basse du parlement égyptien. En , à la suite de la grève des policiers en Égypte, l'organisation a tenté de former des milices de maintien de l'ordre dans certaines villes, en particulier dans la ville d'Assiout[9].

Sources

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Bibliographie

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  • Mark A. Gabriel (trad. de l'anglais), Islam et Terrorisme : Ce que le Coran dit sur le Christianisme, la violence et la guerre sainte [« Islam and terrorism »], Romanel-sur-Lausanne/Lyon, Editions Ourania (Romanel-sur-Lausanne, Suisse), , 2e éd. (1re éd. 2006), 254 p., poche (ISBN 978-2-940335-05-3)

Notes et références

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  1. LE CONSEIL DE L'UNION EUROPEENNE, DECISION DU CONSEIL du 21 décembre 2005 sur des mesures restrictives spécifiques contre certaines personnes ou entités en vue de combattre le terrorisme
  2. Kepel, Gilles. Muslim Extremism in Egypt; the Prophet and Pharoh, Gilles Kepel, p. 129
  3. op. cit. Mark A. Gabriel (2007) p. 153-154
  4. a et b caine972, « Arte: Les pharaons de l'Égypte moderne 2/3 Sadate », (consulté le )
  5. Gilles Kepel, Muslim Extremism in Egypt: The Prophet and Pharaoh, p. 166 et p. 129
  6. Gilles Kepel, op. cit., p. 129.
  7. « Des islamistes aux zapatistes, la révolte des « marginaux de la terre » », Le Monde diplomatique,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. « Le Gama’a al-Islamiyya (groupe islamique) égyptien réussit à faire condamner l’UE. Son inscription sur liste noire jugée illégale », sur Bruxelles2.eu,
  9. « Des milices islamistes apparaissent en Égypte », Le Figaro, 15 mars 2013.

Liens externes

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