Emile Wendling

résistant français alsacien et batelier du Rhin
Emile Wendling
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Service historique de la Défense (AC 21 P 550 279)[1]
Service historique de la Défense - site de Vincennes (d) (GR 16 P 602426)[2]Voir et modifier les données sur Wikidata

Emile Wendling, né le à Rockerhausen et guillotiné le 27 septembre 1943 à la prison Roter Ochse de Halle-an-der-Saale , est un résistant français batelier du Rhin.


Biographie modifier

Il est le fils d' Emile Wendling, batelier alsacien et de Marie Klaus. Il quitte la péniche familiale pour une école primaire à Reims où il est logé chez des amis à ses parents. Il revient à bord pour faire son apprentissage de batelier, jusqu'en . Puis il a la responsabilité de différentes péniches pour plusieurs sociétés de navigation fluviale[3],[4],[5].

De 1932 à 1935, il effectue sont service militaire à bord du destroyer Tornade. Il est basé à Toulon[3],[4].

En 1936, Emile épouse Jeanne Lieby, née le à Kembs, elle est la sœur de Charles Lieby. Ils auront une fille prénommée Jeanne[3],[4],[5].

Lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate, il est mobilisé à Toulon. À sa démobilisation, il rentre en Alsace annexée de fait et travaille à bord de la péniche La Pierre pour la compagnie de navigation fluviale Vongerichten à Illkirch-Graffenstaden. Il effectue régulièrement des trajets entre Strasbourg et Bâle sur le Rhin mais aussi entre Strasbourg et Sarrebruck par les différents canaux.

Résistance modifier

Il participe à une filière d'évasion de prisonniers de guerre (PG) en les transportant dans sa péniche en Suisse[3],[6].

En 1942, il fait la connaissance de Lucien Jacob qui travaille pour un agent des renseignements britannique à Bâle. Afin de vérifier l'efficacité des bombardements alliés, il lui demande de recueillir des données sur les destructions subies par les voies de communication et les usines d'armement en Alsace et en Sarre[4],[5]. En août de la même année, lors d'une escale à Bâle, il demande à son beau-frère, Charles Lieby de l'aider dans cette tâche[3].

Fin août, à son arrivée à Sarrebruck, il assiste au bombardement de la ville par l'aviation alliée. À la mi-septembre, cela lui permet de remettre un rapport détaillé à Lucien Jacob à Strasbourg[3],[4],[5].

Arrestation, jugement modifier

Le , à la suite d'une dénonciation, Emile Wendling est arrêté au Port du Rhin à Strasbourg en même temps que tout le groupe de Lucien Jacob : Joseph-Louis Metzger, Charles Lieby, Berthe Schenck et Georgette Schenck. Il est incarcéré à la prison de Kehl puis transféré à la prison de Alt Moabit de Berlin[3].

Les 26 et , le groupe comparait, pour espionnage, devant le 4ème Sénat du Reichskriegsgericht, présidé par le juge Biron. Emile Wendling, comme les trois autres bateliers, est condamné à la peine de mort pour « intelligence avec l'ennemi et haute trahison »[7], ainsi qu'au paiement de 800 Reichsmarks et 40 Francs suisses devant servir à récompenser le ou les dénonciateurs. Le , le recours en grâce rejeté[3],[4],[5].

Le , il est guillotiné, par le bourreau Ernst Reindel, à la prison Roter Ochse de Halle-an-der-Saale en même temps que ses trois camarades[5].

Il est incinéré le . L'urne est déposée au cimetière Sainte-Gertrude de Halle-an-der-Saale[4],[5]. Elle est rapatriée en France le [3].

Jeanne Wendling est arrêtée en même temps que son mari. Elle est emprisonnée à la prison de Kehl où elle est interrogée et torturée. Ne connaissant rien des activités clandestines de son époux, elle ne parle pas et elle est libérée le [3],[4].

Reconnaissance modifier

Le , Emile Wendling est cité à l'ordre du corps d'armée avec cette citation suivante[4] :

« Fervent patriote, a fait partie d'une importante filière de rapatriements de prisonniers évadés. S'est occupé particulièrement de leur passage de la frontière suisse sur son bateau.

Arrêté le 29. 10. 1942, a été condamné à mort par le Reichskriegsgericht de Berlin pour haute trahison et exécuté le 27. 09. 1943 à Halle-sur-Saale.

Par son patriotisme, son intelligence et son dévouement de tous les instants, a bien servi la cause de la Résistance. »

Distinctions modifier

Il est déclaré « Mort en déportation »[8].

Notes et références modifier

  1. « https://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/fr/ark:/40699/m005eb008d3502f9 »
  2. « https://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/fr/ark:/40699/m005a291190386cb »
  3. a b c d e f g h i et j Auguste Gerhards, Tribunal de guerre du IIIe Reich : des centaines de Français fusillés ou déportés : résistants et héros inconnus, 1940-1945, (ISBN 978-2-7491-2009-6 et 2-7491-2009-8, OCLC 896816152, lire en ligne)
  4. a b c d e f g h et i Éric Le Normand, Association pour l'Etude de la Résistance en Alsace (AERIA) (ill. Christophe Clavel), La résistance des Alsaciens, copyright 2016 (ISBN 978-2-915742-32-9 et 2-915742-32-4, OCLC 1152172696, lire en ligne)
  5. a b c d e f et g « WENDLING Émile - Maitron », sur fusilles-40-44.maitron.fr (consulté le )
  6. Auguste Gerhards, Fédération des sociétés d'histoire et d'archéologie d'Alsace, Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne., t. 48, Gresswiller, Imprimerie Girold, (ISBN 2-85759-048-2 et 978-2-85759-048-4, OCLC 494241793, lire en ligne), « Wendling Emile »
  7. Pour les nazis, les Alsaciens sont considérés comme étant Allemands. Leur région est annexée de fait au début de la guerre et les résistants alsaciens sont considérés comme des traitres.
  8. « Base des morts en déportation (1939-1945) - Mémoire des hommes », sur www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr (consulté le )
  9. « Base des médaillés de la résistance - Mémoire des hommes », sur www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr (consulté le )

Voir aussi modifier

  : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Bibliographie modifier

  • Léon Strauss, Association pour des études sur la Résistance intérieure des Alsaciens (AERIA) (ill. Christophe Clavel), « Emile Wendling », dans Eric Le Normand, La résistance des Alsaciens, Fondation de France, département AERI, (ISBN 978-2-915742-32-9).  
  • Auguste Gerhards, Tribunal de guerre du IIIe Reich : des centaines de Français fusillés ou déportés: Résistants et héros inconnus 1939-1945, Le Cherche midi, (ISBN 9782749120676, lire en ligne), « Wendling Emile ».  
  • Auguste Gerhards, Fédération des Sociétés d'Histoire et d'Archéologie d'Alsace, « Wendling Emile », dans Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne, t. 48, Gresswiller, Imprimerie Girold, .

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