Annexion de l'Alsace (1940)

annexion de l'Alsace par le Troisième Reich à la suite de la victoire sur la France en 1940

L'Alsace est annexée par l'Allemagne nazie en 1940, à la suite de la bataille de France, en violation de la convention d'armistice du 22 juin 1940, signée par la France et l'Allemagne.

Origines de l'annexion modifier

Les Nazis veulent regrouper les territoires de langue allemande ou considérés comme tels, donc les Sudètes, l'Autriche, le Luxembourg, la Prusse-Occidentale et bien sûr l'Alsace-Moselle.

L'annexion se fait de facto et non de jure, donc au mépris du droit international. L’Alsace est annexée de facto[1], le [2], au territoire allemand, par un décret de Hitler dont la publication fut interdite[2], pour former le Reichsgau Oberrhein[2] (Rhin supérieur)[2] (Alsace et Bade).

L'Allemagne nazie fait une distinction entre l'Alsace-Moselle de tradition germanique et le reste de la France. L'Alsace est donc le seul territoire français à avoir accueilli un camp de concentration nazi, celui de Natzweiler-Struthof. Les jeunes Alsaciens-Mosellans sont incorporés de force dans la Wehrmacht, devenant ainsi des Malgré-nous. L'usage de la langue française est interdit, les prénoms, toponymes et patronymes d'origine romane systématiquement germanisés[3]. Ces différentes circonstances spécifiques à l'Alsace-Moselle n'ont pas inspiré la sympathie de la population locale.

L'annexion se termine en 1944, lorsque les troupes alliées ont libéré la France. Le , le serment de Koufra est respecté, avec les couleurs françaises hissées en haut de la flèche de la cathédrale de Strasbourg.

Aspects administratifs modifier

Contrairement à l'annexion de 1871-1918, l'Alsace et la Moselle n'ont pas été administrativement réunies en 1940, mais séparées : l'Alsace devint le CdZ-Gebiet Elsass, et associée au Gau de Bade, forma le Gau Oberrhein, le « Gau du Rhin Supérieur ». De son côté, la Moselle, devenue le CdZ-Gebiet Lothringen, a été rattachée à la Sarre et au Palatinat pour former le Gau Westmark, le « Gau de la Marche de l'Ouest ».

Notes et références modifier

  1. Eberhard Jäckel, La France dans l'Europe de Hitler, op. cit., chap. « L'annexion déguisée », p. 124.
  2. a b c et d Eberhard Jäckel, La France dans l'Europe de Hitler, op. cit., chap. « L'annexion déguisée », p. 123
  3. Anstett, Marlène, Gommées de l'histoire : des Françaises incorporées de force dans le Service du travail féminin du IIIe Reich, Strasbourg, Éditions du Signe, cop. 2015 (ISBN 978-2-7468-3329-6 et 2746833298)

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • Bertrand Merle, Association pour des études sur la Résistance intérieure des Alsaciens (AERIA) (préf. Victor Convert, intro. Marie-Claire Vitoux), « Annexion de fait », dans 50 mots pour comprendre la Résistance alsacienne, Strasbourg, Éditions du Signe, , 196 p. (ISBN 978-2-7468-4334-9)
  • Claude Leclerc, Association pour des études sur la Résistance intérieure des Alsaciens (AERIA) (ill. Christophe Clavel), « La nazification de l'Alsace », dans Eric Le Normand, La résistance des Alsaciens, Fondation de la Résistance, département AERI, (ISBN 978-2-915742-32-9) DVD pédagogique.
  • Jean-Laurent Vonau (ill. Luc Heinrich), L'Alsace annexée (1940-1945), Strasbourg, Éditions du Signe, , 511 p. (ISBN 978-2-7468-4242-7)

Articles connexes modifier