Dominique Antoine Magaud

peintre français
Dominique Antoine Magaud
Dominique Antoine Magaud photographié par Étienne Carjat entre 1865 et 1870.
Fonctions
Président de l'Académie de Marseille
Directeur
École supérieure d'art et de design Marseille-Méditerranée
à partir de
Biographie
Naissance
Décès
(à 82 ans)
Marseille
Nationalité
Drapeau de la France France
Formation
Activité
Peintre
Autres informations
Membre de
Maître
Élève
Distinction

Dominique Antoine Magaud est un peintre français, né à Marseille le , et mort dans la même ville le .

Biographie modifier

Issu d'une famille bourgeoise, Dominique Antoine Magaud commence sa carrière comme peseur juré. Admis à l'école des beaux-arts de Marseille le , il suit les cours d'Aubert, puis complète ses études à Paris où il devient l'assistant de Léon Cogniet. À la sortie de l'École des beaux-arts de Paris, il demeure à Paris et reste proche du cercle de Cogniet.

De retour à Marseille, il réalise à partir de 1853 le décor des grands cafés marseillais très à la mode à cette époque. La commande du décor du plafond du célèbre café des Mille-Colonnes fait de Magaud un peintre renommé. Sur ce plafond, aujourd'hui disparu, étaient représentés Le Triomphe d'Amphitrite et L'Éducation de Bacchus. Il peint La France offrant des couronnes aux hommes qui l'ont illustrée en 1853 pour le café de France situé sur la Canebière[1]. En 1858, il compose Marseille recevant les produits des différentes nations du globe et leur offrant les siens en échange pour le café des Deux Mondes et, en 1860, Cybèle sur un char trainé par des lions pour le Grand Hôtel. Toutes ces œuvres ont disparu[2].

Les jésuites qui dirigent le Cercle religieux font appel à Magaud pour décorer la grande salle de réunion de leur cercle. Ce Cercle religieux, situé au no 7 rue de la Mission-de-France, occupait les anciens locaux créés en 1643 par les prêtres de la congrégation de Saint-Vincent de Paul connus sous le nom de Messieurs de la Mission de France. Ces religieux étaient aumôniers des galères et s'occupaient du rachat des captifs[3]. Après une location aux Clarisses, ces locaux sont donc occupés par les jésuites qui font réaliser par l'architecte Pascal Coste une chapelle et une salle de réunion (26 × 8,50 m) connue sous le nom de galerie historique. Cette salle de réunion sera décorée de quinze grandes toiles de Magaud, réalisées de 1856 à 1864, représentant le rôle civilisateur du catholicisme. La lecture de ce cycle de peinture devait se faire à partir d'une grande toile marouflée au plafond, aujourd'hui disparue, représentant la Vierge dans les cieux entourées d'anges.

Magaud obtient ensuite une importante commande du préfet Maupas pour le décor de la préfecture des Bouches-du-Rhône en cours de construction. De 1865 à 1873, il réalise huit plafonds à sujets allégoriques et trente deux sujets divers dans les appartements. En 1866, la chambre de commerce lui passe commande de la décoration du plafond du palais de la Bourse ; cette peinture, détruite au cours des bombardements de la ville en pour sa libération, représentait L'Apothéose des grands hommes de Provence[4].

En 1869, il devient directeur de l'école des beaux-arts de Marseille et lui donne une nouvelle impulsion. À partir de 1873, date de l'achèvement du décor du palais de la Bourse, il se consacre presque entièrement à la direction de l'école. Durant les vingt-sept ans de sa direction le nombre de professeurs passe de trois à son arrivée à dix-huit à son départ. Il forme de nombreux artistes dont Jean-Baptiste Olive. Parmi les étudiants, deux peintres et cinq sculpteurs obtiennent un prix de Rome[5]. Il réalise en 1894 la décoration de la salle des fêtes de l'école des beaux-arts située à l'époque au palais des Arts.

Le , il est nommé membre de l'Académie de Marseille[6]. Son buste sculpté par Émile Aldebert est conservé dans le hall du conservatoire de musique au Palais des Arts à Marseille.

Distinctions et hommages modifier

Par décret du , Dominique Magaud est nommé chevalier de la Légion d'honneur[7]. Une rue du 7e arrondissement de Marseille porte son nom[8].

Œuvres dans les collections publiques modifier

  • Marseille, musée des beaux-arts :
    • Portrait de l'artiste, 94 × 74 cm[9] ;
    • Portrait de Mademoiselle Eugénie Armand, 155 × 120 cm[10] ;
    • Portrait de Monsieur Amédée Armand, président de la chambre de commerce de Marseille, 155 × 120 cm[11] ;
    • Portrait du pape Pie IX, 215 × 130 cm[12] ;
    • Un Baiser à la glace, 92 × 73 cm[13] ;
    • Quinze tableaux réalisés pour la Mission de France :
      • La Peinture : Fra Angelico de Fiesole contemple la céleste beauté de la sainte Vierge ;
      • La Théologie : Saint Bonaventure et saint Thomas d'Aquin, an 1254 ;
      • Les Lettres : Charlemagne et Alcuin ou l'école palatine ;
      • La Législation : saint Louis rendant la justice sous le chêne de Vincennes ;
      • L'Éloquence : saint Bernard à Vézelay prêchant la deuxième croisade, an 1148 ;
      • La Poésie : Virgile, Dante et le Stace ;
      • La Navigation : Christophe Colomb aborde le Nouveau Monde en 1492 ;
      • L'Architecture : Michel-Ange présente à Paul III son plan de Saint-Pierre en 1546 ;
      • La Musique : Palestrina offre à Pie IV sa messe dite de Marcel II, an 1563 ;
      • L'Agriculture : Les réductions du Paraguay, an 1586-1767 ;
      • Le Courage Militaire : Le Grand Condé à la bataille de Rocroi, an 1645 ;
      • Le Courage Civil : La peste de 1720 à Marseille ;
      • La Philosophie : Saint Justin confondant le philosophe Tryphon, an 150 ;
      • L'Histoire : Bossuet instruisant le Dauphin, an 1675 ;
      • Les Sciences : Volta, avec l'autorité de la science, affermit Silvio Pellico dans la foi, an 1819.

Élèves modifier

Iconographie modifier

Galerie modifier

Notes et références modifier

  1. Adrien Blès, La Canebière dans le temps et dans l'espace, Marseille, Éd. Jeanna Laffitte, 1994, p. 34 (ISBN 2-86276-250-4).
  2. Bruno Wuillequiey, Denise Jasmin, Luc Georget, Bénédicte Ottinger, Florence Dagousset et Gilles Mihière, Régis Bertrand, Marseille au XIXe, rêves et triomphes, [exposition du 16 novembre 1991 au 15 février 1992], Musées de Marseille, p. 257 (ISBN 2-7118-2487-X).
  3. Adrien Blés, Dictionnaire historique des rues de Marseille, Éd. Jeanne Laffitte, Marseille, 1989, p. 243-244, (ISBN 2-86276-195-8).
  4. Bruno Wuillequiey, Denise Jasmin, Luc Georget, Bénédicte Ottinger, Florence Dagousset, Gilles Mihière, Régis Bertrand, op. cit., p. 266-267.
  5. Paul Masson (dir.), Encyclopédie départementale des Bouches-du-Rhône, 17 volumes, tome XI, Marseille, Archives départementales des Bouches-du-Rhône, 1913 à 1937, p. 311.
  6. Louis Toussaint Dassy, L’académie de Marseille, ses origines, ses publications, ses archives, ses membres, Marseille, Barlatier-Feissat éditeur, 1877, p. 606.
  7. « Cote LH/1684/17 », base Léonore, ministère français de la Culture
  8. Adrien Blés, Dictionnaire historique des rues de Marseille, Marseille, Éditions Jeanne Laffitte, , 441 p. (ISBN 2-86276-195-8), p. 222
  9. Notice no 000PE013876, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture
  10. Notice no 000PE013872, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture
  11. Notice no 000PE013873, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture
  12. Notice no 000PE013871, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture
  13. Notice no 000PE013877, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture

Annexes modifier

Bibliographie modifier

  • Étienne-Antoine Parrocel, Annales de la peinture, Ch. Albessard et Bérard, , 614 p. (BNF 31061682, lire en ligne), p. 450.
  • Bruno Wuillequiey, Denise Jasmin, Luc Georget, Bénédicte Ottinger, Florence Dagousset et Gilles Mihière, Régis Bertrand, Marseille au XIXe, rêves et triomphes, [exposition du au ], Musées de Marseille, p. 256-267 (ISBN 2-7118-2487-X).
  • Académie de Marseille, Dictionnaire des marseillais, Marseille, Édisud, 2001, p. 211 (ISBN 2-7449-0254-3).
  • Paul Masson (dir.), Encyclopédie départementale des Bouches-du-Rhône, 17 volumes, tome XI, Marseille, Archives départementales des Bouches-du-Rhône, 1913 à 1937, p. 311-312.
  • Ferdinand Servian, Magaud : l'artiste, le chef d'école, l'homme, Paris, Plon-Nourrit et Cie, , 195 p. (BNF 31356545).
  • Denise Jasmin, La préfecture des Bouches-du-Rhône, Marseille, Jeanne Laffitte, , 159 p. (ISBN 2-86276-307-1, BNF 35857259).
  • André Alauzen et Laurent Noet, Dictionnaire des peintres et sculpteurs de Provence-Alpes-Côte d'Azur, Marseille, Jeanne Laffitte, (1re éd. 1986), 473 p. (ISBN 978-2-86276-441-2, OCLC 920790818, BNF 40961988), p. 295-296

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