Discours de Constantine

Les discours de Constantine désignent plusieurs discours politiques effectués à Constantine, en Algérie pendant la période coloniale, par différents hommes politiques, dont les plus connus sont les deux discours de de Gaulle.

  • le discours de Constantine d'Albert Sarraut, ministre de l'Intérieur du gouvernement Poincaré, du , qui considérait le colonialisme comme un « enrichissement universel »[1].
  • le premier discours de Constantine de de Gaulle, prononcé le , alors qu'il est le chef du gouvernement provisoire, annonce l'octroi de la citoyenneté française à plusieurs dizaines de milliers de musulmans (60 000) et promet des réformes.
  • le second discours de Constantine de de Gaulle, le , trace les grandes lignes de la politique que De Gaulle compte appliquer en Algérie à son retour au pouvoir.

Albert Sarraut modifier

Charles de Gaulle modifier

Le 12 décembre 1943, Charles De Gaulle proclame à Constantine l'égalité des droits et des devoirs entre les citoyens Français et les Algériens colonisés :

« Après un examen approfondi de ce qui est souhaitable et de ce qui est actuellement possible, le Comité de la Libération a décidé d’abord d’attribuer immédiatement à plusieurs dizaines de milliers de Musulmans français d’Algérie leurs droits entiers de citoyens, sans admettre que l’exercice de ces droits puisse être empêché, ni limité par des objections fondées sur le statut personnel. En même temps va être augmentée la proportion des Musulmans français d’Algérie dans les diverses assemblées qui traitent des intérêts locaux. »[2]

Ce discours s'inscrit dans la continuité de la conférence de Brazzaville. De Gaulle promet de renouveler les relations de la France avec ses sujets coloniaux, dont la France Libre est dépendante pour s'opposer à la France de Vichy en métropole.

Analyse modifier

Ce discours tranche singulièrement avec le discours de Dakar[réf. nécessaire], prononcé la même année. Cela ne l'a pas empêché d'être vertement critiqué pour « démagogie » par l'historien Olivier Le Cour Grandmaison[3].

Notes et références modifier

  1. Cela a fait l'objet d'un sujet au bac au Sénégal (concours général sénégalais) en 2006.
  2. AGERON Charles-Robert, « Livre IV - Forces politiques et évolution politique de l’Algérie 1939-1954 », dans : , Histoire de l'Algérie contemporaine. 1871 - 1954, sous la direction de AGERON Charles-Robert. Paris cedex 14, Presses Universitaires de France, « Hors collection », 1979, p. 545-622. URL : https://www.cairn.info/histoire-de-l-algerie-contemporaine-2--9782130356448-page-545.htm#s2n8
  3. Olivier Le Cour Grandmaison, « Sur le discours de Constantine », Jeune Afrique, no 2452,‎ (résumé) :

    « C’est à l’aune de cette politique extérieure mercantile, que nulle rupture n’est venue réformer, qu’il faut interpréter les déclarations de Constantine. Elles ne sont que des moyens cyniquement mis au service d’une fin : la promotion de l’industrie nationale à quoi s’ajoute le désir de rehausser le prestige d’un président-voyageur représentant de commerce supposé être au service du pays, de ses entreprises et des Français.


    (...) Nicolas Sarkozy pense ce qu’il a déclaré et prétend faire ce qu’il dit ? Qu’il le prouve en demandant à son diaphane premier ministre et à sa majorité soumise d’abroger cette législation scélérate. »