Cyriaque Gillain

général belge

Cyriaque Gillain (Biesme le - Uccle le 16 août 1931) est un général belge, ancien chef d'état-major de l'armée belge qui a pris une part importante à la Première Guerre mondiale.

 Cyriaque Gillain
Cyriaque Gillain
Cyriaque Gillain en 1918.

Surnom Kabalu au Congo belge[1]
Nom de naissance Cyriaque Cyprien Victor Gillain
Naissance
Biesme-la-Colonoise (Namur, Belgique)
Décès (à 74 ans)
Uccle (Brabant, Belgique)
Allégeance Drapeau de la Belgique Belgique
Arme Cavalerie
Grade Lieutenant-général
Commandement District de Lualaba
4e lanciers
1e brigade de cavalerie
Conflits Première Guerre mondiale
Faits d'armes Bataille de Haelen
Bataille de la Lys
Distinctions Grand cordon de l'ordre de Léopold
Commandeur de la Légion d'honneur
Autres fonctions Secrétaire général de l'Union coloniale belge
Premier président de l’Université coloniale d'Anvers

Biographie

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Enfance et famille

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Cyriaque Cyprien Victor Gillain, fils d'Adolphe Gillain et de Virginie Alexandre, est né le 11 août 1857 à Biesme dans la Province de Namur. Après son retour du Congo belge, il se marie le 26 septembre 1896 à Marchienne-au-Pont dans l'entité de Charleroi avec Adèle Ménétrier avec qui il a une fille. Son épouse décède le 5 janvier 1908. Le 9 avril 1910[2], il se remarie à Marchienne-au-Pont avec sa sœur Eugénie qui se charge de l'éducation de sa fille orpheline[3]. Dans le privé, il est amateur du jeu de balle-pelote dont il encourage la pratique dans l'armée.

Carrière militaire

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Engagé volontaire à l'âge de 18 ans auprès du 4e régiment d'artillerie, il entre à l'École militaire en 1878. Il en sort en 1880 avec le grade de sous-lieutenant d'artillerie. En septembre 1883 Il est transféré à sa demande dans la cavalerie au 2e régiment des Guides[4].

Lieutenant en 1886, il est admis à l'École de guerre. Il en sort en 1888 avec le brevet d'état-major.

À peine sorti de l'École de guerre, il répond à l'appel du roi Léopold II et débarque à Boma au Congo belge le 7 janvier 1889. Promu capitaine de la Force publique, il reste au Congo jusqu'en 1896 et prend part à toutes les grandes opérations contre les esclavagistes. Il prend part à l'expédition Le Marinel de 1890 pour explorer le Lomami et réorganise le camp de Lusambo. Il revient en Belgique de février 1892 à mars 1893 avant de revenir au Congo comme commissaire de district et de collaborer avec Francis Dhanis. À la suite d'un désaccord après la prise de Kasongo, ce dernier demande son retour à Lusambo, ce qui est fait en avril 1894. À la suite de fièvres dysentériques, il retourne définitivement en Belgique le 12 février 1896. Il reprend alors son service à l'armée métropolitaine comme capitaine du 1er régiment de Lanciers.

En 1890, il est capitaine-commandant. Il devient aide de camp du général Mallet et, en 1904, du général Mersch à la division de cavalerie. Il est promu major en 1906, puis lieutenant-colonel chef d'état-major adjoint au 3e régiment de Lanciers en 1909. En 1913, il est colonel et commande le 4e régiment de Lanciers.

Première Guerre mondiale

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Au tout début de la Première Guerre mondiale, son régiment se distingue à la bataille de Haelen le 12 août 1914 qui voit la cavalerie belge défaire la 4e division de cavalerie allemande. Lors du siège d'Anvers, il combat avec son régiment à Werchter, Aerschot, aux environs de Pellenberg près de Louvain et dans la région d'Alost. Le 12 octobre 1914, il est désigné pour commander la 1re brigade de cavalerie qui contribue à protéger le flanc de l'armée belge en retraite vers l'Yser. Avec la cavalerie anglaise et française, la 1ère brigade participe aux combats le 17 octobre 1914 dans la forêt de Houthulst. Il est promu général-major le 11 février 1915[4]. Le 6 janvier 1917, il est nommé lieutenant-général et remplace à cette date le lieutenant-général Ruquoy à la tête de la 5e division d'armée. Le 11 avril 1918, il succède à ce dernier comme chef d'état-major général de l'armée belge, le roi Albert Ier ayant porté son choix sur lui parce qu'il avait la réputation d'épargner la vie des hommes[3].

Son action aux côtés du souverain s'avère en particulier déterminante à deux reprises. Lors de la bataille de la Lys, l'armée belge brise dans son secteur la grande offensive allemande en avril 1918. A cette occasion, il ordonne « de se cramponner jusqu'à la dernière extrémité au territoire national et au camp retranché de l'Yser » . Le 17 avril, les 3e et 4e division belges remportent la victoire de Merckem. De même, l'offensive des Flandres du 28 septembre 1918 amènera les alliés belges, français et anglais du Groupe d'armées des Flandres (GAF) à la victoire. Sous la direction du général Gillain, l'état-major organise l'engagement des forces belges disponibles et la nécessaire coopération avec les armées française et anglaise. À la suite de ces victoires décisives pour le cours de la guerre, il est cité à l'ordre du jour de l'armée française le 30 juin 1918 et de l'armée belge le 21 décembre 1918. Selon cette dernière citation: « A mérité la reconnaissance de l'Armée et du Pays pour l'habilité et la maîtrise avec lesquelles il dirigea d'après les ordres du Roi, l'offensive victorieuse de l'Armée belge  »[5].

 
Metz, en 1918 en compagnie de Foch, Joffre, Albricci, Pershing, Józef Haller et Haig.

Entre-deux-guerres

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Il demande à être démis de son commandement en février 1920 en raison de son mauvais état de santé dû aux fièvres contractées en Afrique.

Il continue toutefois à manifester un vif intérêt pour l'armée. Le , il est élu sénateur coopté. Il participe à ce titre aux débats parlementaires et est vice-président de la Commission sénatoriale de la Défense nationale[3]. Il est aussi un des signataires de la proposition de loi visant à créer une université flamande.

Il garde un vif intérêt pour la colonie belge du Congo. Il est le fondateur du Cercle africain en 1920 et est le secrétaire général de l'Union coloniale de 1920 à 1930[4]. Il accepte également la présidence de l'Université coloniale de Belgique créée à Anvers en 1920 et la dote d'une organisation modèle.

Décorations[6]

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Décorations belges

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Décorations étrangères

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Honneurs

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Il refuse le titre de baron le justifiant ainsi à ses proches: « Je suis Gillain, je resterai Gillain »[3].

Le 22 août 1931, il a droit à des funérailles nationales. Il a été inhumé au cimetière de Marchienne-au-Pont dans l'entité de Charleroi.

Une rue a été baptisée rue du lieutenant-général Gillain à Marchienne-au-Pont et un monument en pierre a été érigé le 11 novembre 1968 à sa mémoire, à celle des militaires et des déportés à Biesme.

Notes et références

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  1. biographie sur le site de l'Académie Royale.
  2. Acte de mariage établi à Assebroek (arrondissement de Bruges) en date du 9 avril 1910
  3. a b c et d Thierry Grobois, Nouvelle biographie nationale - volume 3, Bruxelles, Académie Royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique,
  4. a b c et d Major L. Tasnier, « Le général Gillain est mort », Le Soir,‎ , p. 3
  5. « Les funérailles nationales du lieutenant-général Gillain, un des pionniers de notre Empire africain et l'organisateur de l'offensive victorieuse de 1918 », Le XXème siècle,‎ , p. 1-2
  6. « Nécrologie », Le Soir,‎ , p. 6

Voir aussi

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Bibliographie

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  • « Le lieutenant-général Gillain, chef d'état-major général de l'armée belge », in Le Pays de France, no 213, 14 novembre 1918, p. 5  

Lien externe

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