Chartreuse de Sainte-Paule-de-la-Porte-du-Mont

monastère en Suisse

La chartreuse de Sainte-Paule-de-la-Porte-du-Mont ou de Sainte-Paule de Thorberg [note 1] , Sancta Paula Portæ Montis en latin, appelée communément chartreuse de Berne, était un monastère de chartreux situé à Krauchthal à douze kilomètres de Berne, en Suisse.

Chartreuse de Sainte-Paule-de-la-Porte-du-Mont
Domus Sancta Paula Portæ Montis
Château de Thorberg
Château de Thorberg
Existence et aspect du monastère
Identité ecclésiale
Culte Catholique
Diocèse Lausanne
Présentation monastique
Fondateur Pierre de Thorberg
Ordre Chartreux
Province cartusienne Rhin (1440)
Patronage Sainte-Paule
Historique
Date(s) de la fondation 1397
Fermeture 1528
Architecture
Protection Inventaire suisse des biens culturels d'importance régionale
Localisation
Pays Drapeau de la Suisse Suisse
canton Berne
Commune Krauchthal

Histoire modifier

La chartreuse de Sainte-Paule-de-la-Porte-du-Mont, près de Berne, est fondée par Pierre de Thorberg en 1397. Les bâtiments conventuels sont édifiés à la place du château de Thorberg, sur le sommet d'un énorme rocher isolé, qui avait été assiégé pendant la bataille de Sempach en 1386.

En 1399, la chartreuse conclut un traité de combourgeoisie avec Berne, avec l'assurance de la protection de la cité, et avec l'exemption de presque tous les impôts, avec Soleure en 1399 et avec Thoune en 1472. L'empereur Sigismond qui vient à Berne en 1414, ratifie tous les privilèges accordés à cette maison.

La Chartreuse est sur le point d'être détruite, en 1476, pendant la guerre de Bourgogne, les Lucernois accusent les chartreux d’être favorables aux bourguignons. Les conseillers de Berne prennent le parti des religieux et parviennent à faire comprendre que ceux-ci avaient simplement rempli leur devoir de reconnaissance envers un de leurs bienfaiteurs[note 2].

En 1520, elle est ravagée par la peste. En 1528, la chartreuse est supprimée par le canton de Berne passé au protestantisme. Les religieux, à part deux défections, restent fidèles à l'Église catholique et à l'Ordre dont ils sont les membres, la plupart se réfugient à la Chartreuse d'Ittingen à Warth, près de Frauenfeld.

 
Thorberg en 2008

La chartreuse est sécularisée en 1528, ses biens sont inventoriés en 1529, puis rachetés aux moines et aux frères. Berne établit une intendance pour administrer les possessions de la chartreuse. Les cellules sont transformées en hospice de vieillards, . Entre 1738 et 1763, les bâtiments délabrés sont remplacés par de nouvelles constructions. De 1798 à 1848, L'hospice se transforme peu à peu en établissement pour marginaux malades ou délinquants, et sert de lieu d'enfermement dès 1807, lieu de surveillance en 1826, asile d'aliénés en 1844, maison de correction pour hommes, femmes et enfants en 1848, avant de devenir un pénitencier pour hommes avec la construction d'un bâtiment cellulaire en 1891.

Prieurs modifier

Le prieur est le supérieur d'une chartreuse, élu par ses comprofès ou désigné par les supérieurs majeurs.

Vestiges des bâtiments du monastère modifier

Du monastère des chartreux, il reste la maison d'hôtes des femmes et la chapelle, datant de 1510-15, dont les fresques montrent l'adoration des mages et l'adoration des bergers. Une figure de l'Homme de douleurs du sculpteur Erhart Küng (de), maître d'œuvre de la Collégiale Saint-Vincent de Berne est aujourd'hui conservée au Musée d'histoire de Berne.

Bibliographie modifier

  • Lefebvre, F.A., Saint Bruno et l’Ordre des chartreux, t. 2, Paris, Librairie catholique internationale, , 682 p. (lire en ligne), p. 327.
  • Nicklès, abbé, « L'Ancienne Chartreuse de Thorberg », Fribourg, 1894.
  • Anonyme, Maisons de l'Ordre des Chartreux : Vues et notices, t. 4, Parminster, Sussex, Chartreuse de Saint-Hugues, , 318 p. (lire en ligne), p. 91-93.
  • (de) Schmid, Bernhard, « Die Kartause Thorberg (Bern). Einleitung und Erläuterung zu einen Aufsatz zu einen unbekannten Grundrissplan vom Jahre 1672», Berner Zeitschrift für Geschichte und Heimatkunde, 10, 1944, pp. 81-111.
  • (de) Brucner, Albert, « Die Kartause Thorberg (Bern) », Scriptoria medii ævi Helvetica, Genève, 1964, t. 10, pp. 129-135.
  • (de) Baeriswyl, Armand, « Burg, Kartause, Zuchthaus. Die archäologischen Rettungsgrabungen auf dem Thorberg », Mittelalter. Zeitschrift des Schweizerischen Burgenvereins, 1996/4, pp. 70-76. [lire en ligne].
  • (de) Bernhard Schmid, « Die Kartause Torberg. Einleitung und Erläuterung zu einem unbekannten Grundrissplan vom Jahre 167 2», Berner Zeitschrift für Geschichte und Heimatkunde, vol. 6 (1944), pp. 81–111, (ISBN 3-7272-1220-9).

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. située sur le sommet d'un énorme rocher, isolé et placé comme un poste de sentinelles pour surveiller deux vallées. Son nom allemand de Thorberg, signifie Porte-du-Mont
  2. Charles le Hardi, Duc de Bourgogne avait largement coopéré à la fondation de Bois-le-Duc et d'autres Maisons

Références modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier

Sur les autres projets Wikimedia :