Catastrophe du Lutin

catastrophe maritime

Catastrophe du Lutin
Le Lutin déposé au fond d'un bassin de radoub en octobre 1906
Le Lutin déposé au fond d'un bassin de radoub en octobre 1906

Type Catastrophe maritime
Coordonnées 37° 09′ 37″ nord, 9° 49′ 01″ est
Date
Bilan
Morts 16

Géolocalisation sur la carte : Tunisie
(Voir situation sur carte : Tunisie)
Catastrophe du Lutin

Lutin
illustration de Catastrophe du Lutin
Le Lutin sortant du port de La Pallice-Rochelle.

Type sous-marin de classe Farfadet (1901-1913)
Histoire
A servi dans  Marine nationale
Constructeur selon plans de Gabriel Maugas
Chantier naval Rochefort-sur-Mer
Commandé
Lancement
Mise en service
Statut Retiré le
Équipage
Commandant Oscar Fépoux
Équipage 14+2
Caractéristiques techniques
Longueur 41,49 m
Maître-bau 2,90 m
Tirant d'eau 2,68 m
Tonnage 184,97 tonnes en surface
202,47 tonnes en plongée
Propulsion
  • 2 moteurs électriques Sautter-Harlé de 300 ch
  • 2 hélices à pales orientables
Puissance 600 ch (électrique)
Vitesse 6,10 nœuds en surface
4,20 nœuds en plongée
Profondeur 35 m immersion de sécurité
Caractéristiques militaires
Blindage Sous-marin de défense à coque unique en acier
Armement 4 tubes à torpilles de 450 mm
Carrière
Indicatif Q10

La catastrophe du Lutin, sous-marin sister-ship du Farfadet, est une catastrophe maritime survenue dans la lagune de Bizerte en Tunisie, le . Le naufrage coûta la vie à 16 membres de l'équipage[1].

Déroulement modifier

Le , le Lutin appareille et quitte Sidi-Abdallah pour une sortie d'exercice. Il sombre à 10 h 30 à un mille (1 852 m) de la passe Est. La raison du naufrage est un caillou qui aurait gêné la fermeture d'une vanne et entraîné l'éclatement d'un ballast. Le remorqueur accompagnateur Ichkeul donne immédiatement l'alerte. Ce dernier doit d'abord identifier l'endroit précis où se trouve le submersible. Les remorqueurs français Polyphène et Dromadaire quittent aussitôt Toulon avec du matériel de sauvetage. Les Britanniques dépêchent sur les lieux du sinistre, le HMS Implacable, le HMS Carnarvon et le HMS Albatross (en). Le 16, une houle importante sur le lac de Bizerte rend les manœuvres de dragage difficiles. Des chaloupes britanniques arrivent en renfort le 17 ainsi que le navire de sauvetage danois et ses scaphandriers chevronnés, le Switzer. Une drague touche un objet par 36 mètres de fond. Le scaphandrier français Sigonio localise définitivement l'épave. Le , le ministre de la Marine française, Gaston Thomson ayant voyagé sur la Jeanne d'Arc, débarque, comme il l'avait fait lors de la catastrophe du Farfadet à l'arsenal de Bizerte. Il est accompagné d'une commission d'enquête présidée par le concepteur de la classe Farfadet, Gabriel Maugas. Un scaphandrier aperçoit les deux premiers corps à travers le capot entrouvert. Le ministre accompagné de Maugas effectue une plongée avec le Korrigan et repart le soir même à bord du Jeanne d'Arc. Le , après sept tentatives, le sous-marin est arrimé sous un dock flottant comme le fut le Farfadet, et est transporté vers un bassin de radoub. Les cadavres des 16 membres d'équipage sont extraits de la coque le .

Obsèques modifier

 
Obsèques d'Eugène Fortain
Les obsèques officielles des seize marins ont lieu à Sidi-Abdallah, le , elles sont présidées par l'évêque de Carthage, Barthélemy Combes.

Liste des victimes modifier

Devenir du Lutin modifier

Le Lutin, à la suite de son naufrage survenu le est déclassé à Toulon le et y est vendu, le .

Reconnaissances modifier

 
Inauguration du monument aux victimes du Farfadet et du Lutin par les équipages du Korrigan et du Gnôme (les deux seuls navires de la classe Farfadet n'ayant pas fait naufrage), à Ferryville, le

.

  • Un monument aux morts, dédié également aux victimes du Farfadet, est inauguré sur une place de Ferryville le . Il est en bronze et est dû au sculpteur Émile Gaudissard. En 1961, il est déménagé puis est rapatrié à l'arsenal de Toulon où il reste quelques années puis à celui de Lorient. Enfin, à la suite d'une demande expresse de la ville, il est adopté par la commune de Mourenx qui ne disposait pas jusqu'alors de monument aux morts. Il y est inauguré le .
  • Une cérémonie officielle s'est déroulée à Mourenx le pour marquer le centenaire du naufrage.
  • Depuis, tous les premiers dimanches d'octobre, une cérémonie d'hommage se déroule face au monument à Mourenx.

Presse d'époque modifier

La classe Farfadet (1901-1913) modifier

La classe Farfadet comptait 4 sous-marins.

  • Farfadet puis Follet (Q 7) (1901 - 1913)
  • Gnôme (Q9) (1902 - 1906)
  • Korrigan (Q8) (1902 - 1906)
  • Lutin (Q10) (1903 - 1907) sombre au même endroit que le Farfadet, le avec 16 personnes à son bord.

Notes et références modifier

  1. Henri Le Masson, Du "Nautilus", 1800, au "Redoutable" : histoire critique du sous-marin dans la marine française., Paris, Presses de la Cité, , 459 p. (OCLC 460212779), p. 459

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier