Camp préhistorique de Chassey-le-Camp

oppidum à Chassey-le-Camp (Saône-et-Loire)
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Camp préhistorique de Chassey
Image illustrative de l’article Camp préhistorique de Chassey-le-Camp
Localisation
Pays Drapeau de la France France
Département Saône-et-Loire
Commune Chassey-le-Camp
Protection Classement MH (1932)
Coordonnées 46° 53′ 01″ nord, 4° 41′ 21″ est
Superficie 9 ha
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Camp préhistorique de Chassey
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Camp préhistorique de Chassey
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Camp préhistorique de Chassey
Camp préhistorique de Chassey
Histoire
Époque du Chasséen au premier âge du fer

Le camp préhistorique de Chassey est un site archéologique situé à l'emplacement d'un village fortifié du IVe millénaire av. J.-C. Situé sur le territoire de la commune de Chassey-le-Camp, il a donné son nom à la civilisation néolithique dite du Chasséen mais fut occupé, de manière sporadique, jusqu'au Moyen Âge. Le camp préhistorique fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques par arrêté du 14 juin 1932[1].

Situation et accès modifier

Le camp préhistorique de Chassey est situé sur un plateau incliné vers l'est d'une superficie d'environ 9 ha[2], mesurant un peu plus de 750 m de longueur pour une largeur maximale de 230 m[3]. Il a l'aspect d'un éperon barré, les barres rocheuses du relief naturel étant complétées par des remparts de terre et de pierres sèches[3].

Le camp est traversé par le GR7 et sillonné par un sentier équipé de panneaux touristiques[4].

Fouilles archéologiques modifier

Le site est découvert en 1865 par Édouard Flouet. Entre 1866 et 1880, E. Loydreau y collecte plusieurs milliers d'objets en silex[2]. Le site est de nouveau fouillé de 1925 à 1927 et en 1953]. À partir de 1969 des études utilisant les techniques de stratigraphie modernes y sont entreprises, en particulier par Jean-Paul Thévenot[5].

Les traces d'occupation les plus anciennes relevées durant les fouilles remontent au Chasséen, mais le site reste occupé durant les périodes du Néolithique moyen bourguignon, du Néolithique final, l'âge du bronze final puis au premier âge du fer, époque ou l'on pense qu'il joua un rôle politique important. À cette dernière période, le site est fortifié par des constructions à ses deux extrémités, dénommées par commodité « le château » au nord et « la redoute » au sud[3].

 
Silex taillé, coll. François Chabas.

Au Néolithique moyen, le site est occupé par un important habitat qui a livré de nombreux objets céramiques décorés d'une ornementation géométrique gravée, notamment des « vases-supports » caractéristiques du Chasséen. Les Chasséens furent les premiers occupants du site. Ils occupèrent la frange orientale du plateau où ils laissèrent de nombreux foyers, des rognons de chaille et leurs déchets courantS[3]. Des preuves de pratique de l'apiculture ont récemment été retrouvées en analysant les poteries[6].

L'occupation du site se poursuit ponctuellement à la période mérovingienne et au Moyen Âge, puis le site est abandonné. Au XIXe siècle il est cultivé par les habitants de la commune[7].

Collections modifier

La collection d'objets en silex rassemblée lors de la campagne de fouilles Loydreau est conservée au musée Rolin d'Autun[2]. D'autres séries d'objets sont visibles au musée Denon de Chalon-sur-Saône, ainsi qu'au musée Régnier de Mont-Saint-Vincent[8].

Centre d'interprétation modifier

Le Centre d'interprétation archéologique de Chassey-le-Camp (CIACC) est inauguré le 16 juin 2018. Il présente de nombreux objets et artéfacts authentiques provenant du musée Denon de Chalon-sur-Saône et du musée Rolin d’Autun.

Trois vitrines y mettent en valeur le Néolithique moyen et final. Une vitrine est consacrée au Chasséen, les deux autres aux âges du Bronze et du Fer, à l’époque gallo-romaine et à la période mérovingienne. Plusieurs panneaux présentent le site de Chassey : le Chasséen et ses origines, des clichés montrant les fouilles et divers personnages, l’occupation du site (de la Protohistoire à l’époque mérovingienne).

Ont notamment pris part à ce projet Yves Pautrat, du Service régional d’archéologie à la direction régionale des Affaires culturelles de Dijon, et Jean-Paul Thévenot, archéologue.

Références modifier

  1. « Camp préhistorique de Chassey-le-Camp », notice no PA00113205, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  2. a b et c Linton, Affolter et Sestier 2008
  3. a b c et d Guilaine 1980.
  4. « Panneaux et Sentiers Touristiques »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur auberge-du-camp-romain.com.
  5. Thévenot 2005.
  6. [Roffet-Salque et al. 2015] (en) Mélanie Roffet-Salque, Martine Regert, Richard Evershed et al., « Widespread exploitation of the honeybee by early Neolithic farmers », Nature, vol. 527, no 7577,‎ , p. 226-230 (DOI 10.1038/nature15757, lire en ligne [sur researchgate.net], consulté en ).
    Voir aussi Erik Stokstad, « Humans have been using bees for at least 9000 years », Plants & Animals, (consulté en ).
  7. [Flouest 1869] Édouard Flouest, Notice archéologique sur le camp de Chassey (Saône et-Loire), Chalon-sur-Saône, impr. J.. Dejussieu, , 101 p., sur books.google.fr (lire en ligne).
  8. Jean-Paul Labourdette, Dominique Auzias, Dominique Auzias, Petit Futé Bourgogne 2010-2011 sur Google Livres, p. 387.

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Voir Aussi modifier

Bibliographie modifier

  • [Guilaine 1980] Jean Guilaine, La France d'avant la France, Paris, Hachette, , 349 p. (ISBN 978-2-01-011134-1), p. 115-116.  
  • [Linton, Affolter & Sestier 2008] Jimmy Linton, Jehanne Affolter et Claude Sestier, « Des lames en silex rubané tertiaire de la collection des fouilles anciennes du camp de Chassey (Saône-et-Loire) », Revue archéologique de l'Est, t. 57,‎ (lire en ligne [sur rae.revues.org]).  
  • [Marcantoni 2017] Dominique Marcantoni, « Visite du site de Chassey et ses environs lors du congrès d'Autun en août 1907 », Images de Saône-et-Loire, no 192,‎ , p. 22-23.
  • [Marcantoni 2019] Dominique Marcantoni, « Un centre d'interprétation archéologique à Chassey-le-Camp », Images de Saône-et-Loire, no 198,‎ , p. 22-23.
  • [Thévenot 2005] Jean-Paul Thévenot, « Le camp de Chassey (Chassey-le-Camp, Saône-et-Loire) : les niveaux néolithiques du rempart de « la Redoute » » (463 p.), Revue archéologique de l'Est, vol. 22e supplément,‎ (ISBN 2-915544-03-4, ISSN 1773-6773, lire en ligne [sur rae.revues.org]).