Bataille du chameau
Date | / 10 joumada awwal 36 AH |
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Lieu | Bassorah, en Irak |
Casus belli | Officiellement : Refus d'Ali d'appliquer immédiatement la loi du talion aux assassins d'Othmân ibn Affân qui avaient pris de l'influence à Médine |
Issue | Victoire tactique des partisans d’Ali Ibn Abi Talib et stratégiquement indécise |
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| Forces d'Aïcha et des Omeyyades
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Ali Malik al-Achtar Hassan Hussein Ammar ibn Yassir Muhammad ibn Abou Bakr (en) Abd al-Rahman ibn Abou Bakr (en) Moslim ibn Aghil Harith ibn Rab'i (en) Jabir ibn Abdullah Muhammad ibn al-Hanafiya Abou Ayyoub Al Ansari (en) Abou Qatada ibn Rab'i Qays ibn Sa'd Qathm ibn Abbas Jondab-e-Asadi (en) | Aïcha Talha † Muhammad ibn Talha (en) † Zubayr † Kaab ibn Sour † Abd Allah ibn az-Zubayr Marwan (c) Al-Walid ibn Oqba (en) (c) Abdullah ibn Safwan ibn Umayya ibn Khalaf |
20 000 hommes[6] | 30 000 hommes[6] |
5 000 morts[7],[8] | 13 000 morts[7],[8] |
Batailles
Coordonnées 30° 30′ nord, 47° 49′ estLa bataille du chameau est une des batailles entre les premiers musulmans, opposant le clan des Quraychites à La Mecque aux fidèles d'Ali. Elle a lieu le [9] près de Bassorah.
À l'issue de cette bataille, Ali est vivant et les deux chefs de l'insurrection morts.
HistoireModifier
Aïcha n'intervint en aucune sorte pour que son père Abû Bakr soit le premier calife. Mais Ali ne prêta jamais allégeance au nouveau calife.
Ali est cependant proclamé calife après l'assassinat de `Uthman. Deux quraychites, Talha et Zoubayr, contestent cette nomination au titre de calife. Ils prennent Bassora et exterminent tous ceux qui sont soupçonnés d'avoir participé à l'assassinat d'Uthman. Ils envoient un message à Mu`awîya pour l'avertir qu'ils se disposaient à marcher contre `Alî qui campe aux environs avec une armée qui attend le soutien des habitants de Bassora[10].
La batailleModifier
Après des tractations qui ont duré plusieurs jours, un petit matin de [11] les armées d'Alî passent à l'attaque. Vers midi, Talha est atteint par une flèche[12]. Selon certains c'est Marwân qui aurait tiré cette flèche mortelle[13]. Talha meurt d'une hémorragie. Ali dit à Zoubayr un présage du prophète de l'islam qui mentionnait leur injuste confrontation. Se souvenant de ces propos, il quitte la bataille et, sur son chemin à Médine, est poignardé alors qu'il priait. Aïcha assiste à la bataille depuis sa litière posée sur son chameau, dont les rênes sont tenues par un certain K'ab :
« Ali remarqua avec inquiétude que les ennemis reformaient leurs lignes de bataille. Cependant ses compagnons lancèrent une grêle de traits sur la litière d'Aïcha, laquelle litière, hérissée d'un grand nombre de traits, dont aucun ne pénétra à l'intérieur, ressemblait à une cannaie. Le frère de Ka'b, fils de Sour, tenait la bride du chameau. `Ali, ayant fait mander Mâlik, lui dit :
« Aussi longtemps que ces hommes verront ce chameau debout, ils ne reculeront pas. Cherche à saisir la bride et à l'entraîner de ce côté du champ de bataille. »
Mâlik, à la tête d'une nombreuse troupe, livra un assaut et, d'un coup de sabre, coupa la main du frère de Ka'b. Un autre frère de celui-ci s'approcha et saisit la bride, en disant à Aïcha :
« C'est moi, le frère de Ka'b ! »
Aïcha répliqua : « Qu'Allah te récompense ! »
Quand lui aussi eut la main coupée, de même que tous ceux qui, au nombre de soixante et dix, avaient, après lui, successivement saisi la bride, et que le chameau eut résisté à tous les efforts que l'on fit pour l'emmener, `Ali donna l'ordre de lui couper les jarrets. Lorsque l'armée de Bassorah vit le chameau tomber, elle se mit à fuir, et Aïcha, dans la litière renversée à terre, s'écria :
« Père de Hasan, tu es le maître ; sois clément ! »
`Ali ne répondit pas. Il fit appeler Muhammad, fils d'Abu Bakr, et lui ordonna de ramener sa sœur à la ville. Muhammad s'étant approché, sa main, qu'il mit sous les rideaux de la litière vint toucher la poitrine d'Aïcha, qui s'écria :
« Qui est-ce qui ose toucher mon corps, qui n'a jamais senti le contact d'une autre main que celle du prophète d'Allah ? »
« C'est moi, ton frère », répondit Muhammad ; « ne crains rien. »
Aïcha se rassura et rendit grâces à Allah. Muhammad la ramena à Bassorah et la fit recevoir dans la maison d'Abdallah, fils de Khalaf, le Khozâ`ite, l'un des notables de la ville. `Ali demeura sur le champ de bataille jusqu'à la nuit. Un grand nombre de ses compagnons avaient trouvé la mort[14]. »
Après la bataille, `Alî fait enterrer les morts et rassembler tous les objets trouvés sur le champ de bataille pour que les propriétaires puissent reprendre leurs biens[15].
Notes et référencesModifier
- Madelung 1997, pg. 168
- Madelung 1997, pg. 166
- Madelung 1997, pg. 176-177
- Madelung 1997, pg. 167-8
- Crone 1980, pg. 108
- (en) Richard Holmes et Martin Marix Evans, A Guide to Battles : Decisive Conflicts in History, , 448 p. (ISBN 978-0-19-150117-3, lire en ligne), p. 472.
- Jibouri, Yasin T. Kerbalā and Beyond. Bloomington, IN: Authorhouse, 2011. Print. (ISBN 1467026131) Pgs. 30
- Muraj al-Thahab Vol. 5, Pg. 177
- Joumada al-Thani 36 A.H.
- Tabari 2001, La journée du chameau, p. 354.
- 10 Joumada al-Thani 36 A.H.
- Tabari, op. cit., « La journée du chameau », p. 366.
- (en) « The Battle of Basra (the battle of Camel) », sur Al-Islam.org.
- Tabari 2001, La journée du chameau, p. 366-367.
- Tabari 2001, La journée du chameau, p. 368
AnnexesModifier
Liens externesModifier
- (en) « The Battle of Basra (the battle of Camel) », sur Al-Islam.org (Ahlul Bayt Digital Islamic Library Project).
BibliographieModifier
- Le Coran.
- Tabari (trad. du persan par Hermann Zotenberg), La Chronique. Histoire des prophètes et des rois, vol. II, Actes Sud / Sindbad, coll. « Thésaurus », (ISBN 978-2-742-73318-7), « Les quatre premiers califes / `Ali fils d'Abou-Tâlib ».
- (en) Wilferd Madelung, The succession to Muḥammad : a study of the early Caliphate, Cambridge, Cambridge University Press, , 413 p. (ISBN 978-0-521-64696-3, lire en ligne)