Bataille de Tinzawatène (2024)

La bataille de Tinzawatène (ou Tin Zaouatine) a lieu du au lors de la guerre du Mali. Elle oppose les rebelles touaregs du CSP-DPA, aidés du Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans au Groupe Wagner, accompagné de membres des Forces armées maliennes.

Bataille de Tinzawatène

Informations générales
Date -
Lieu Tinzawatène
Issue Victoire du CSP-DPA
Belligérants
Drapeau du Mali Mali
Drapeau de la Russie Groupe Wagner
CSP-DPA
Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans
Forces en présence
Inconnues Inconnues
Pertes
Plusieurs dizaines de morts et de prisonniers[1] 7 morts[2]
12 blessés[2]

Guerre du Mali

Batailles

Coordonnées 19° 57′ 46″ nord, 2° 52′ 58″ est
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Bataille de Tinzawatène
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Bataille de Tinzawatène

À l'issue de la bataille, les combattants russo-maliens subissent une défaite, des véhicules sont détruits ou capturés et plusieurs dizaines de soldats tués ou faits prisonniers[3].

Contexte

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En octobre 2023, à la suite de la rupture de l'accord d'Alger, les Forces armées maliennes (FAMa) et le Groupe Wagner lancent une offensive sur la région de Kidal, alors contrôlée par les rebelles du Cadre stratégique permanent (CSP), à dominante touarègue[4]. Le , la ville de Kidal est prise par les forces russo-maliennes après de vifs combats[5].

La nuit du 21 au , une frappe de drone de l'armée malienne tue cinq rebelles à Tinzawatène, dont le colonel Hassan Ag Fagaga, figure des rébellions touarègues[6]. Le camp militaire de la ville est alors abandonné par le CSP[7].

Après quelques mois sans affrontements[7], les forces russo-maliennes repartent à l'offensive à l'été 2024. Fin juin 2024, elles atteignent Abeïbara, où au moins 60 à 70 civils touaregs sont massacrés[8]. Le , elles entrent dans la localité d'Inafarak, sur la frontière algérienne, près d'In Khalil. Elles s'en retirent le même jour, mais y renvoient le lendemain un convoi d'une vingtaine de véhicules qui fait étape à Boghassa[9].

Déroulement

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Le 25 juillet, les FAMa et le Groupe Wagner atteignent la petite ville de Tinzawatène, sur la frontière avec l'Algérie. Cette fois, les rebelles opposent une résistance, et des combats éclatent vers 15 h dans la localité d'Achibrich, aux abords de la ville. Les forces russo-maliennes parviennent à progresser jusqu'à proximité du camp militaire, mais sans y accéder, et les combats s'achèvent à la tombée de la nuit. Le CSP revendique alors la destruction de quatre véhicules, dont deux blindés[7].

Les combats reprennent le 27 juillet, aux environs de Zakak, sur la route de Kidal. Les affrontements tournent à l'avantage des rebelles et le CSP annonce que « l'ennemi est en débandade ». Le CSP revendique également la destruction d'un hélicoptère malien. L'armée malienne déclare quant à elle qu'un Mi-24 a rencontré des « difficultés techniques » et a été endommagé lors d'un « atterrissage d'urgence », sans faire de victimes[10].

Après trois jours d'affrontements, l'armée malienne annonce avoir volontairement quitté le secteur de Tinzawatène[11]. Les rebelles se lancent cependant à la poursuite des troupes russo-maliennes et les combats se déplacent vers Abeïbara[1].

Au cours de la retraite, les militaires maliens et les mercenaires russes tombent dans une embuscade des djihadistes du Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans sur la route entre Tinzawatène et Kidal[12].

Le 26 juillet, l'armée malienne publie une communiqué où elle déclare avoir perdu deux soldats, tandis que les « terroristes » ont eu « plus de vingt personnes tuées »[11]. Ce bilan est démenti par le CSP qui diffuse des images prises sur terrain, où gisent de nombreux cadavres de militaires maliens et de mercenaires russes[11],[1]. Elle affirme que « le bilan provisoire révèle la mort, et la capture de plusieurs dizaines d’ennemis en face »[11]. Le CSP annonce également le 28 juillet que ses pertes sont de sept morts et douze blessés[2].

Un ancien travailleur de la mission de l'ONU à Kidal déclare à l'AFP qu'au moins 15 mercenaires russes de Wagner ont été tués ou faits prisonniers[1]. Un élu local évoque au moins 17 morts[1].

Le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans revendique quant à lui la mort de 50 mercenaires russes de Wagner et de 10 soldats maliens[12].

Références

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  1. a b c d et e « Mali : revers et lourdes pertes de l'armée malienne et de ses alliés russes », sur Le Figaro, (consulté le )
  2. a b et c Communiqué du CSP-DPA du 28 juillet 2024
  3. « Revers et lourdes pertes de l'armée malienne et de ses alliés russes dans le nord du Mali », sur France 24, (consulté le )
  4. Manon Laplace et Benjamin Roger, « Mali : ce que l’on sait de la colonne de l’armée qui avance vers Kidal », Jeune Afrique, (consulté le )
  5. Cyril Bensimon, « Au Mali, Kidal, bastion de la rébellion, reconquis par l’armée », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. David Baché, Mali: le Jnim frappe l'armée à Dinangourou, un cadre du CSP tué par l'armée à Tinzaouatène, RFI, 22 décembre 2023.
  7. a b et c « Mali: combats entre l'armée et les rebelles du CSP près de Tinzaouatène », sur RFI, (consulté le )
  8. David Baché, Mali: une soixantaine de corps retrouvés près d’Abeibara, dans la région de Kidal, RFI, 5 juillet 2024.
  9. David Baché, « L'armée malienne arrive à Inafarak, près de la frontière algérienne », sur RFI, (consulté le )
  10. « Reprise des affrontements entre l'armée et des séparatistes dans le nord du Mali », sur Voice of America, (consulté le )
  11. a b c et d « Mali: lourdes pertes pour l'armée et ses alliés russes lors de combats face aux rebelles du CSP », sur RFI, (consulté le )
  12. a et b « Mali : plusieurs instructeurs russes tués dans le nord », sur APAnews - Agence de Presse Africaine, (consulté le )