Banteay Srei
Banteay Srei | ||
Le mandapa | ||
Présentation | ||
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Culte | Hindouisme | |
Début de la construction | Xe siècle | |
Géographie | ||
Pays | ![]() |
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Ville | Siem Reap | |
Coordonnées | 13° 35′ 56″ nord, 103° 57′ 46″ est | |
Géolocalisation sur la carte : Cambodge
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Le temple de Banteay Srei (la citadelle des femmes, ou de la fortune ou de Lakshmi les deux mots sanskrits strī et śrī devenant homonymes en khmer) est situé sur le site de l'ancienne ville d'Iśvarapura (la cité du seigneur, c'est-à-dire la cité de Shiva) à 20 km au nord-est d'Angkor au Cambodge.
HistoireModifier
Il a été construit au Xe siècle dans du grès rose et de la latérite, et probablement consacré en 967, sous le règne de Jayavarman V et dédié à Tribhuvanamaheśvara (le Seigneur des Trois Mondes).
Il fut découvert et dégagé tardivement en 1924 par les archéologues de l'École française d'Extrême-Orient qui mirent en valeur l'exceptionnel état de fraîcheur de ses décorations.
En 1923, cherchant à dérober des bas-reliefs et autres éléments du site encore peu connu, André Malraux, sa femme Clara et son ami Louis Chevasson furent pris en flagrant délit de pillage à leur retour à Phnom Penh[1]. Les sculptures découpées par Malraux furent déposées au musée national de Phnom Penh avant d'être intégrées dans la restauration du monument conduite par Henri Marchal. C'est à l'issue de cette restauration exemplaire qu'il fut décidé de protéger deux frontons dans des musées. Le premier a été envoyé au musée national de Phnom Penh, le second, a été offert à la France en témoignage de la restauration et est conservé, depuis 1936, au musée Guimet, à Paris[2].
C'est sur ce site qu'à partir de 1931, l'équipe de l'EFEO dirigée par Henri Marchal mit au point la restauration par anastylose qui a permis de redonner tout leur lustre à plusieurs autres monuments d'Angkor (Baphuon, Terrasse du Roi lépreux notamment). Fortement dégradé par le ruissellement, le pillage et le vandalisme, le temple a été restauré de 2001 à 2006 par une équipe suisse de l’Université de Genève et de l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne, financée par la Direction du développement et de la coopération (DDC), ainsi que par le gouvernement cambodgien.
DescriptionModifier
Ceinturé par des douves extérieures à la seconde enceinte, Banteay Srei est un temple plat. Son plan d'ensemble a la forme générale d'une raquette.
- La troisième enceinte, la plus extérieure, mesure 95 m au plus large sur 110 m de long, pour une hauteur moyenne de 2 m. Le gopura est se compose de deux porches sur piliers, d'une salle centrale cruciforme avec fenêtres et de deux vestibules-passages au nord et au sud, accolés au mur d'enceinte.
- La deuxième enceinte de 38 m de large sur 42 m de long présente des gopuras l'est et à l'ouest, aux frontons magnifiquement décorés.
- La première enceinte, très dégradée, de 24 m de côté est construite en brique, contrairement aux autres. On la franchit par deux portes situées à l'est et à l'ouest. Cette enceinte contient les « bibliothèques », le sanctuaire central et les sanctuaires annexes.
Les multiples gopuras de ses trois enceintes en briques et latérite, la finesse des sculptures des frontons à scènes, notamment ceux des « bibliothèques » nord et sud, la belle couleur de son grès rose, la qualité exceptionnelle de sa décoration et de ses sculptures, ses proportions réduites évoquant une maquette, font que ce temple est bien un des joyaux de l'art khmer.
Les linteaux, très nombreux, portent des sculptures tirées de la mythologie indienne avec de nombreuses représentations de Vishnu, Indra et autres scènes du Mahabharata et du Ramayana.
Actuellement, devant l'afflux de touristes, il n'est plus possible de visiter le sanctuaire central, du fait de sa petite taille.
GalerieModifier
Gopura Est, représentation de Shiva Natara.
Notes et référencesModifier
- Bruno Philip, « André Malraux au Cambodge : le pilleur de Banteay Srei », sur lemonde.fr, (consulté le 2 juillet 2018).
- Musée national des arts asiatiques-Guimet, « Fronton : Epoque angkorienne, Style de Banteay Srei, vers 967 », sur guimet.fr (consulté le 2 juillet 2018).
Baptiste Pierre et Zéphir Thierry, L'art khmer dans les collections du musée Guimet, Réunion des musées nationaux, Paris, 2008
BibliographieModifier
- André Malraux, La Voie royale, Prix Interallié 1930
- Raphaël Aubert: "Cambodge : l'affaire d'Angkor" in : Dictionnaire Malraux, Paris, CNRS Éditions, 2011, p. 131-138
- Saveros Lewitz, La toponymie khmère, BEFEO (Bulletin de l'École française d'Extrême-Orient) 53, 2, 1967, p. 377-450.
- Saveros Pou, Dictionnaire vieux khmer-français-anglais. An Old Khmer-French-English Dictionary, L'Harmattan, 2004, 2e édition augmentée, 732 p.