Angry white male

stéréotype utilisé principalement aux États-Unis pour évoquer le point de vue conservateur

Angry white male (littéralement « homme blanc en colère ») ou angry white man est un terme péjoratif utilisé pour décrire un homme blanc aux opinions conservatrices voire réactionnaires en politique américaine, généralement opposé aux politiques anti-discriminatoires, dont la discrimination positive, au féminisme, à ce qui est dénoncé comme du « politiquement correct »[1],[2]. Les Angry white males sont décrits comme des hommes blancs plus vieux que la moyenne, qui ont également tendance à éprouver une animosité envers les jeunes ou les personnes appartenant aux minorités ethniques[3].

Historique modifier

États-Unis modifier

Le terme se popularise au début des années 1990, en référence à un bloc d'électeurs percevant des injustices à l'encontre des hommes blancs dans le cadre de la mise en place de la discrimination positive et de quotas dans le milieu du travail. Le terme prend de l'ampleur lors des élections fédérales de 1994 des États-Unis, lors desquelles un nombre important d'électeurs blancs et néo-conservateurs participent. Ce nouveau bloc de votants permet ainsi d'imposer une majorité républicaine au Congrès.

Les partisans de Donald Trump, pour ceux qui sont blancs et masculin, ont été décrits par certains comme des « angry white men » ou des « angry white males »[4],[5],[6],[7].

Australie modifier

La figure du angry white male est également apparue en Australie au cours des élections fédérales australiennes de 1998[8]. En soutien à un mouvement masculiniste mené par des pères, de nouveaux partis politiques apparaissent lors de cette élection, comme le Abolish Family Support ou Family Court Party, et le Family Law Reform Party (en). De la même manière qu'aux États-Unis, les angry white males australiens sont opposés à ce qu'ils perçoivent comme un programme féministe. Ils affirment que « Les féministes se sont établies dans des positions de pouvoir et d'influence au sein du gouvernement et elles utilisent leur pouvoir afin de persécuter les hommes. »

Culture populaire modifier

Ce terme a été utilisé de manière rétroactive pour désigner le stéréotype similaire de l'homme opposé au mouvement des droits civiques et à la seconde vague du féminisme.

Les films Joe, c'est aussi l'Amérique[9], Un justicier dans la ville, Chute libre, Taxi Driver, God Bless America, et certains films de Clint Eastwood comme la série Dirty Harry ou le film Gran Torino ont été décrits comme des explorations de la figure du angry white male[Information douteuse][10],[11],[12]. En particulier, le protagoniste de Chute libre, un homme divorcé, qui descend dans une spirale de rage et de violence, a été largement décrit comme représentant ce stéréotype[13].

Le personnage d'Archie Bunker des sitcoms All in family et Archie Bunker's Place (en) « ont tourné les angry white males en icône culturelle », selon CBS News[14],[15].

Références modifier

  1. « Oxford English Dictionary »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur http://www.oed.com, Oxford University Press,
  2. (en) Grant Reeher et Joseph Cammarano, Midterm : The Elections of 1994 in Context, Boulder, CO, Westview Press, , 125–36 p. (ISBN 978-0-8133-2818-8), « In Search of the Angry White Male »
  3. Michael S. Kimmel, Angry White Men : American Masculinity and the End of an Era,
  4. (en) Bloomberg, « The beginning of the end of angry white males », chicagotribune.com,‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. (en) « Donald Trump's vote bank: Angry white males with no college degrees - The Economic Times », The Economic Times,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. (en) « How ‘Angry White Male’ Wayne Allyn Root Knows That Trump Has Deep Support Among Black Voters | Right Wing Watch », Right Wing Watch,‎ (lire en ligne, consulté le )
  7. (en) Dana Schwartz, « Why Angry White Men Love Calling People "Cucks" », GQ,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. Marian Sawer, « EMILY'S LIST and angry white men: Gender wars in the nineties », Journal of Australian Studies, vol. 23, no 62,‎ , p. 1-9 (DOI 10.1080/14443059909387494, lire en ligne)
  9. George Packer, "Poor, White, and Republican", The New Yorker, February 14, 2012.
  10. Jonathan Romney, "Gran Torino, Clint Eastwood: The screen legend plays an angry old man at war with the city of Detroit", The Independent on Sunday, February 22, 2009.
  11. Ryan Senaga, "Angry white man: Clint Eastwood channels ghosts from past films in Gran Torino", Honolulu Weekly (en), January 14, 2009.
  12. « Angry white men on film: Seven times cinema got to the Trump vote before us | Cambridge Day » (consulté le )
  13. (en) Carl Scott Gutiérrez-Jones, Critical race narratives : A Study of Race, Rhetoric, and Injury, , 61–5 p. (ISBN 978-0-8147-3145-1, lire en ligne)
  14. Farewell Archie.
  15. « Angry White Man - TV Tropes », sur tvtropes.org (consulté le )

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • Stiffed: The Betrayal of the American Man (1999), Susan Faludi, New York: William Morrow and Company, (ISBN 0-688-12299-X).
  • Angry White Men: American Masculinity at the End of an Era (2014), Michael Kimmel, New York: Nation Books, (ISBN 1-568-58696-5).
  • Angry White Male – How the Donald Trump Phenomenon is Changing America—and What We Can All Do to Save the Middle Class (August 2016), Wayne Allyn Root, Roger Stone (Foreword), Skyhorse Publishing, (ISBN 1510718427).

Articles connexes modifier