Affaire Bruno Cholet

Affaire criminelle française

L'affaire Bruno Cholet est une affaire criminelle française dans laquelle Susanna Zetterberg, une étudiante suédoise âgée de 19 ans, a été enlevée le à Paris et tuée par Bruno Cholet, criminel multirécidiviste français.

Affaire Cholet
Titre Affaire Bruno Cholet
Fait reproché Homicide
Pays Drapeau de la France France
Ville Paris
Type d'arme Arme à feu et arme blanche
Date
Nombre de victimes 1 : Susanna Zetterberg
Jugement
Statut Affaire jugée
Tribunal cour d'assises de Paris
Date du jugement
Recours En appel le à la cour d'assises de Seine-et-Marne à Melun

Biographies modifier

Bruno Cholet est né le à Épernay dans la Marne, de père inconnu, et d’une mère aide-soignante dans une clinique privée, devenue serveuse. Comme il le rappelle à l’enquêteur social, son enfance n'a pas été facile. Très vite, il enchaîne vols, violences et fugues[1],[2].

Alors qu'il est âgé d'onze ans, les psychologues de l’Institut médico-pédagogique (IMP) de Senlis eurent un désagréable pressentiment à son égard et le notèrent dans leur rapport. Deux ans plus tard, il est placé à plusieurs reprises en maison d’enfants, chez une nourrice puis en service neuropsychiatrique, dans un institut de rééducation spécialisé[1].

Dès , alors qu’il n’avait que vingt ans et est apprenti coiffeur, il est condamné une première fois par les tribunaux. Lors de son arrestation en 2008, son casier judiciaire portera la mention de onze condamnations dont neuf fois à des peines correctionnelles variant de trois mois à trois ans d’emprisonnement, principalement pour des vols aggravés et des escroqueries. Mais il a surtout été condamné par des cours d'assises pour viol[1].

Ainsi, les assises des Yvelines le condamnent une première fois en 1978 à six ans d’emprisonnement pour viol et vols aggravés sur une jeune femme de vingt-six ans[1].

En 1989, la même cour d’assises lui inflige une seconde fois dix-huit ans de réclusion criminelle assortie d’une période de sûreté de douze ans pour avoir violé deux fois une adolescente qu’il avait enlevée sous la menace d’une arme[1].

Il était surnommé le faux taxi. Le 14 septembre 2012, Bruno Cholet est condamné par la cour d'assises de Paris à la réclusion criminelle à perpétuité.

Déjà condamné en 1978 pour le viol d'une jeune femme de 26 ans mais jamais suivi psychologiquement, l'homme n'en est pas à sa première agression dans son faux taxi. En 2014, lors du procès en appel de Cholet, la jeune Héléna Perez, 32 ans, racontera avoir eu la peur de sa vie après être montée dans la voiture de Cholet : « Il avait un pic à glace dans la main, il avait des gants noirs. C'était la panique. Il a verrouillé les portes et on a fait le tour de Paris. Je me suis dit qu'au moins il resterait mon ADN si je disparaissais. »[3]

Affaire Bruno Cholet, course vers la mort en faux taxi modifier

Susanna Zetterberg, surnommée « Sanna » par ses proches, est suédoise et étudiante à la Sorbonne. Elle travaille comme baby-sitter tout en étant serveuse à l'Alto Café. Elle est jugée jolie, dynamique, sympathique, intelligente et gentille.

Le , à la sortie de « La Scala », une boîte de nuit de la rue de Rivoli à Paris, peu avant cinq heures du matin, Susanna Zetterberg est prise en charge par un faux taxi conduit par Bruno Cholet[4],[5].

Le corps de la jeune femme, à demi calciné, est découvert quelques heures plus tard en bordure de la forêt de Chantilly dans l'Oise, avec quatre balles dans la tête et les mains menottées. L'état de son cadavre n'a pas permis d'établir si la victime a subi des violences sexuelles[4].

Bruno Cholet, alors âgé de 51 ans, est interpellé six jours après le meurtre aux abords du Bois de Boulogne[6], où les policiers qui le suivent l'ont vu pénétrer et récupérer un sac plastique[7]. Des images de vidéosurveillance l'ayant enregistré en train de tenter de retirer de l'argent à un distributeur avec une carte bancaire de la victime le matin de sa disparition, et ses précédentes condamnations pour exercice illégal de l'activité de taxi ont en effet conduit les enquêteurs jusqu'à lui[4].

Un sac plastique portant la mention « Susanna 377 » et contenant des menottes et un pistolet de calibre 22, avec des traces d'ADN correspondant à celui de la victime sont retrouvés lors de la perquisition de son monospace blanc[4].

Les experts qualifient Cholet de « pervers » et de « psychopathe » ne souffrant cependant pas de maladie psychique. Cholet dit qu'il est victime d'un complot fomenté par des policiers, car il aurait refusé de leur servir d'indicateur[4].

Procès et condamnation modifier

Le , le procès de Bruno Cholet débute à la cour d'assises de Paris. Sa défense est assurée par les avocats Luc Ravaz et Aurélie Cerceau.

Le , Cholet est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d'une période de sûreté de 22 ans. Il fait appel de cette décision[8],[9].

Le , le procès en appel de Bruno Cholet débute à la cour d'assises de Seine-et-Marne à Melun[10].

Héléna Perez témoigne avoir été prise en charge par inadvertance en par le faux taxi de Bruno Cholet. Celui-ci avait alors verrouillé les portières de son véhicule lorsque sa passagère s'était aperçue qu'il ne possédait pas de compteur horokilométrique. L'homme qui portait, selon la jeune femme, des gants noirs et était en possession d'un pic à glace, relâcha cette dernière saine et sauve, mais néanmoins effrayée, à Vincennes, après avoir effectué avec elle le tour de la capitale. Cholet prétendra par la suite que Héléna Perez avait probablement confondu un pic à glace avec un stylet informatique qu'il utilisait pour son GPS[5].

Le , Cholet est condamné à la même peine qu'au premier procès : la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une période de sûreté de 22 ans[4],[11].

En 2018, Bruno Cholet a passé plus de la moitié de sa vie en prison[12]. Il est décédé a l'hôpital et non en prison le à Pierre Bénite.

Articles de presse modifier

Documentaires télévisés modifier

Émission radiophonique modifier

Notes et références modifier

  1. a b c d et e « Bruno Cholet, "un être un peu pervers" » Article de Sandrine Briclot publié le 2 septembre 2011 dans France-Soir
  2. « Le parcours criminel du faux chauffeur de taxi Bruno Cholet » Article de Jamila Aridj publié le 4 septembre 2012 dans Le Point
  3. Bruno Bertherat, « La mort en vitrine à la morgue à Paris au XIXe siècle (1804-1907) », dans Les narrations de la mort, Presses universitaires de Provence (lire en ligne), p. 181–196
  4. a b c d e et f « Le faux taxi Bruno Cholet condamné en appel à la perpétuité », sur Le Figaro, (consulté le )
  5. a et b « Procès du faux taxi Bruno Cholet : "J'ai eu la peur de ma vie", confie une cliente », Le Parisien,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. « Perpétuité pour le "faux taxi" Bruno Cholet », sur lepoint.fr, .
  7. « Procès Cholet: l'inscription "SUSANA 377" ne livre pas ses secrets », sur lepoint.fr, .
  8. « Bruno Cholet va faire appel, selon ses avocats » Article publié le 14 septembre 2012 dans Le Nouvel observateur
  9. « Condamné à la perpétuité, le "faux taxi" Bruno Cholet va faire appel » Article publié le 14 septembre 2012 dans Le Monde
  10. « Meurtre de l'étudiante suédoise : le faux taxi rejugé en appel » Article publié le 13 mai 2014 dans Le Parisien
  11. « Meurtre d'une jeune Suédoise : le faux taxi Bruno Cholet condamné à perpétuité » Article publié le 22 mai 2014 dans Le Parisien
  12. « Faites entrer l'accusé Bruno Cholet, le faux taxi » [vidéo], sur france.tv (consulté le ).

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier