Abbaye de Lulworth

ancien monastère en Angleterre

L'abbaye de Lulworth est une ancienne abbaye trappiste. Elle est fondée en 1796 pour accueillir des moines chassés de France par la Révolution.

Abbaye de Lulworth
image de l'abbaye
Article à illustrer
Nom local Holy Cross abbey
Diocèse Salisbury
Fondation 1796
Début construction 1796
Dissolution 1817
Congrégation Trappistes
Coordonnées 50° 37′ 06″ N, 2° 14′ 27″ O[1]
Pays Drapeau de l'Angleterre Angleterre
Comté Dorset
District East Dorset
Paroisse civile East Lulworth
Géolocalisation sur la carte : Dorset
(Voir situation sur carte : Dorset)
Abbaye de Lulworth
Géolocalisation sur la carte : Royaume-Uni
(Voir situation sur carte : Royaume-Uni)
Abbaye de Lulworth

Elle se développe sous l'impulsion du père abbé Jean-Baptiste Desnoyers (de) et grâce au soutien de Thomas Weld (en), seigneur de château de Lulworth.

En 1817, la Restauration permet le retour en France des religieux en exil. Les moines de Lulworth quittent alors leur abbaye provisoire et se réinstallent à l'abbaye de Melleray près de Nantes.

Histoire modifier

Accueil modifier

En 1794, plusieurs groupes de religieux trappistes quittent la chartreuse de La Valsainte où ils s'étaient réfugiés. Le groupe conduit par Jean-Baptiste Desnoyers (de), un disciple d'Augustin de Lestrange, s'embarque pour Londres, où il est accueilli par des catholiques français et anglais. Un seigneur catholique anglais, Thomas Weld (en), bâtisseur du premier édifice catholique depuis la Réforme anglaise, accueille les moines dans une dépendance du château de Lulworth[2],[3],[4].

Nouvel édifice modifier

 
Le site de l'abbaye, en arrière et à gauche du cap fermant Lulworth Cove à l'arrière-plan.

Pendant que les moines demeurent à proximité du château, un nouvel édifice leur est construit à proximité immédiate de la mer, immédiatement à l'est de Lulworth Cove[1].

Les moines s'y installent le . Toutefois les bonnes relations entre les religieux et Thomas Weld se dégradent peu à peu, notamment du fait de Jean-Baptiste Desnoyers, dont le caractère heurte la sensibilité britannique. Cette hostilité est notamment provoquée par la presse locale qui n'apprécie pas la présence des religieux français, et notamment le fait que ces moines catholiques aient été autorisés à prier pour le roi anglican George III[2],[5],[6].

Fin du séjour anglais modifier

En 1817, la Restauration autorise le retour en France des religieux, et la communauté quitte alors Lulworth pour Melleray[7].

Abbés modifier

La brièveté de la présence trappiste à Lulworth fait que cette communauté ne connaît que trois abbés : Jean-Baptiste Desnoyers de mars 1796 à mai 1802, Bernard Benoist, ancien moine de Darfeld, à partir de mai 1802, enfin Antoine Saulnier de Beauregard, qui procède au rapatriement en France en 1817[5].

Architecture modifier

L'abbaye de Lulworth est située à proximité de l'ancienne abbaye de Bindon détruite trois siècles auparavant lors de la dissolution des monastères. Cette proximité explique le surnom de Petit Bindon donnée à Luworth[8].

Notes et références modifier

  1. a et b (it) Luigi Zanoni, « Little Bindon », sur Certosa di Firenze (consulté le ).
  2. a et b Marie de la Trinité Kervingant 1989, Les implantations nouvelles — La fondation en Angleterre, p. 217 & 218.
  3. (de) Luigi Zanoni, « Jean-Baptiste Desnoyers », sur Zisterzienser Lexikon, (consulté le ).
  4. « Essai de fondations cisterciennes au XIXe siècle en Périgord », sur Abbaye de Cadouin, (consulté le ).
  5. a et b Éric Délaissé, « Le crâne de Dom Jean-Baptiste Desnoyers à l’abbaye de Cîteaux », sur ARCCIS (consulté le ).
  6. (en + es) Louis Lekai (en), The Cistercians : ideals and reality, Kent, Université d'État de Kent, , 524 p. (ISBN 9780873382014, OCLC 794963953, lire en ligne), chap. 14 (« La restauración del siglo XIX: los Trapenses »).
  7. Éric Délaissé, « L'abbaye Notre-Dame de Melleray après la Révolution », sur Infobretagne (consulté le ).
  8. (de) « Lulworth », sur Biographia Cistercensis, (consulté le ).

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Bibliographie modifier

  • [Jérôme du Halgouët 1967] Jérôme du Halgouët, « Pierres d'attente pour une histoire de l'Ordre dans la première moitié du XIXe siècle — Un havre de paix dans la tourmente : Lulworth », Commentarii Cistercienses,‎ (ISSN 0774-4919, OCLC 1286214384, lire en ligne)
  • [Marie de la Trinité Kervingant 1989] Marie de la Trinité Kervingant, Des moniales face à la Révolution française : aux origines des Cisterciennes-Trappistines, Paris, Éditions Beauchesne, coll. « Religions, société, politique » (no 14), , 408 p. (ISBN 9782701011820, OCLC 20234091, lire en ligne), chap. II (« Les implantations nouvelles — La fondation en Angleterre »), p. 217-218
  • [Roland Jousselin 2010] Roland Jousselin, La double vocation de Jean-Baptiste Desnoyers : 1768-1849, Paris, Éditions du Cerf, coll. « Cahiers cisterciens. Des lieux et des temps » (no 5), , 137 p. (ISBN 9782855897059, OCLC 401488723)

Liens externes modifier