Équation de Liapounov

En théorie du contrôle, l'équation discrète de Liapounov (également connue sous le nom d'équation de Stein ) est une équation de la forme

,

est une matrice hermitienne et est la matrice adjointe de .

L'équation continue de Liapounov est de la forme

.

L'équation de Liapounov apparaît dans de nombreuses branches de la théorie du contrôle, telles que la stabilité de Liapounov et la commande optimale. Cette équation et des équations associées portent le nom du mathématicien russe Alexandre Liapounov[1],[2].

Application à la stabilité

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Dans les énoncés suivants  , et   et   sont des matrices symétriques. La notation   signifie que la matrice   est définie positive.

Théorème (version temps continu) — Étant donné  , il existe un unique   satisfaisant

 

si et seulement si le système linéaire   est globalement asymptotiquement stable.

La fonction quadratique   est une fonction de Liapounov qui peut être utilisée pour vérifier la stabilité.

Théorème (version en temps discret) — Étant donné  , il existe un unique   satisfaisant

 

si et seulement si le système linéaire   est globalement asymptotiquement stable.

Comme ci-dessus,   est une fonction de Liapounov.

Calcul numérique de la solution

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L'équation de Liapounov est linéaire, et donc si   est de taille  , il peut être calculé en temps   en utilisant les méthodes standard de factorisation matricielle.

Cependant, la structure spécifique de l'équation de Liapounov permet l'usage d'algorithmes beaucoup plus rapides. Dans le cas discret, la méthode de Schur de Kitagawa est souvent utilisée[3]. Dans le cas de l'équation de Liapounov continue, l'algorithme de Bartels-Stewart peut être utilisé[4].

Solution analytique

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On considère l'opérateur de vectorisation   qui empile les colonnes d'une matrice  , et on note   le produit de Kronecker de   et de  . Les équations de Liapounov en temps continu et en temps discret peuvent être exprimées comme des solutions d'une équation matricielle. De plus, si la matrice   est stable, la solution peut également être exprimée sous la forme d'une intégrale (cas du temps continu) ou d'une somme infinie (cas du temps discret).

Temps discret

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En utilisant le fait que  , on a

 ,

  est la matrice identité de taille   et   est la matrice adjointe de  [5]. On peut alors résoudre   par inversion ou en résolvant les équations linéaires. Pour obtenir  , il suffit de recomposer la matrice depuis  .

De plus, si   est stable, la solution   peut aussi s'écrire sous la forme

  .

À titre d'exemple, considérons le cas unidimensionnel, où la formule dit simplement que la solution de   est la fraction

  .

Temps continu

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En utilisant à nouveau le produit de Kronecker et l'opérateur de vectorisation, on a l'équation matricielle

 

  est la matrice adjointe de  .

Comme dans le cas discret, si   est stable, la solution   peut aussi s'écrire comme

  .

À titre d'exemple, considérons le cas unidimensionnel ; l'expression dit simplement que la solution de   est

  .

Relation entre les équations de Liapounov discrètes et continues

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On considère la dynamique linéaire en temps continu :

  .

On la discrétise en :

 ,

  indique un petit déplacement dans le temps. En explicitant l'équation et en mélangeant les termes, on obtient une équation en temps discret pour   :

 

  . Maintenant, on peut utiliser l'équation de Liapounov en temps discret pour   :

 .

Avec la définition de  , on a :

 .

En développant cette expression, on obtient :

 .

Comme   est petit, si   tend zéro, on s'approche de plus en plus d'une dynamique continue, et c'est ce qu'on obtient à la limite. On peut également récupérer les équations de Lyapounov en temps continu à la limite. Pour cela, on divise par   des deux côtés, puis quand  , on trouve que :

 

qui est l'équation de Liapounov en temps continu, comme indiqué.

Articles liés

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Références

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  1. P. C. Parks, « A. M. Lyapunov's stability theory — 100 years on », IMA Journal of Mathematical Control and Information, vol. 9, no 4,‎ , p. 275–303 (DOI 10.1093/imamci/9.4.275, lire en ligne).
  2. Valeria Simoncini, « Computational Methods for Linear Matrix Equations », SIAM Review, vol. 58, no 3,‎ , p. 377–441 (DOI 10.1137/130912839, hdl 11585/586011, lire en ligne).
  3. G. Kitagawa, « An Algorithm for Solving the Matrix Equation X = F X F' + S », International Journal of Control, vol. 25, no 5,‎ , p. 745–753 (DOI 10.1080/00207177708922266).
  4. R. H. Bartels et G. W. Stewart, « Algorithm 432: Solution of the matrix equation AX + XB = C », Comm. ACM, vol. 15, no 9,‎ , p. 820–826 (DOI 10.1145/361573.361582).
  5. J. Hamilton, Time Series Analysis, Princeton University Press, (ISBN 0-691-04289-6).