Zara (vêtements)
Zara est la principale marque de vêtements de mode pour enfants et pour adultes de la société espagnole Inditex, qui possède aussi les marques Zara Home, Massimo Dutti, Bershka, Pull and Bear, Stradivarius, Uterqüe ou Oysho.
Zara | |
Logo de Zara. | |
Magasin de l'enseigne Zara, à Columbus aux États-Unis. | |
Création | 1975 |
---|---|
Fondateurs | Amancio Ortega Gaona Rosalia Mera |
Forme juridique | Marque de la société Inditex |
Siège social | La Corogne, Galice Espagne |
Actionnaires | voir tableau détaillé |
Activité | Industrie textile |
Produits | Vêtements et accessoires |
Société mère | Inditex |
Effectif | 171 839 personnes fin 2018 |
Site web | zara.com |
Capitalisation | 136 milliard d'€ (2023) [1] |
Chiffre d'affaires | 36 milliards d'€ (2023) [2] |
Résultat net | 5,38 milliard d'€ (2023) [3] 4,13 milliard d'€ (2022) |
modifier - modifier le code - voir Wikidata |
L'entreprise Zara a son siège social à La Corogne en Espagne et a été fondée en 1975 par Amancio Ortega et son épouse Rosalía Mera.
La société Inditex (abréviation de Industria de Diseño Textil) est cotée en bourse.
Devenu le « leader de la fast fashion », Zara, est à partir du milieu des années 2010, pointée du doigt pour son mauvais impact social et environnemental et fait l'objet de plusieurs controverses.
Histoire
modifierAu commencement, un atelier de confection ouvert en 1963 à La Corogne (Galice) par Amancio Ortega qui avec sa femme Rosalia Mera, son frère Antonio et sa belle-sœur Franca, se spécialise dans la confection de pyjamas et de robes de chambre[4].
Il ouvre sa première boutique Zara en 1975[5], toujours à La Corogne et le premier magasin hors d’Espagne à Porto (Portugal) en 1988, suivi de New York en 1989[6].
C'est sous le nom de Zara que sont lancées, en 1999, la ligne de parfums Zara Fragrances et celle de cosmétiques Zara Textures. En une vingtaine d’années, Zara s’est implanté dans plus de 33 pays.
La marque arrive en France en 1990. Le , Amancio Ortega quitte ses fonctions de président (mais reste l'actionnaire majoritaire). Pablo Isla, qui était vice-président, est alors nommé président par l'assemblée générale.
La vente par Internet a été lancée en [7].
Un nouveau siège social agrandi ouvre à Arteixo en , avec 5 000 employés dont 300 stylistes[8]. Depuis le début des années 2020, Zara réduit son nombre de boutiques, préférant ouvrir quelques magasins de taille importante (« flagships »[8] ; mais le chiffre d'affaires progresse malgré tout année après année, aidé en cela par le commerce en ligne en perpétuelle évolution et qui représente plus d'un quart des 20 milliard d'euros de ventes en 2022[8].
Marketing
modifierLe concept marketing de Zara est de mettre en vente à des prix typiques du milieu de gamme, des articles de cette même gamme dans un environnement ressemblant aux boutiques haut de gamme[9]. Afin d'être testés, les premiers produits sont fabriqués en toute petite série, puis adaptés en fonction de la demande : ceci permet de proposer également des nouveautés chaque semaine[8]. La proximité avec les confectionneurs/fabricants engendre une réactivité rapide[8].
La marque ne fait peu ou pas de publicité, choisssant d'investir par exemple dans le commerce en ligne[8]. Kate Middleton, l'épouse de William de Cambridge porte régulièrement la marque Zara[10].
Collections
modifierZara est une marque qui s'est largement exportée.
Les collections sont renouvelées quasiment tous les mois. Cette stratégie est la résultante de la volonté première de Amancio Ortega qui est de toujours s'adapter aux toutes dernières tendances[11]. Ainsi, en renouvelant sans cesse ses modèles et en ne réapprovisionnant jamais ses collections, l'enseigne estime qu'elle peut toujours proposer au client les dernières tendances[12]. Les collections, si elles sont nombreuses, sont cependant principalement uniformes sur l'ensemble du globe.
Zara s'est notamment distinguée pour avoir su introduire l'élasthanne dans le vêtement moulant[13].
En 2021, la marque se lance dans l'industrie du maquillage avec une collection diversifiée et colorée[14].
Zara en France
modifierZara est enregistrée en tant que SARL depuis le . La marque possède un siège social en France et compte 113 points de vente sur le territoire[15].
Depuis 2003, la marque s'est lancée dans la décoration intérieure avec Zara Home[16].
Controverses
modifierLiens supposés avec le travail forcé
modifierSelon un rapport publié en par l'Institut australien de stratégie politique, ASPI, Australian Strategic Policy Institute, think tank créé par l'État australien, les usines ayant recours au travail forcé des Ouïghours au Xinjiang, région au nord-ouest de la Chine, font partie de la chaîne de production de 83 marques internationales[17]. Les Ouïghours sont une minorité musulmane persécutée en Chine.
En 2020, Zara est accusée de contribuer à l'exploitation et la torture des esclaves Ouïghours[18] dans des camps d'internement au Xinjiang en Chine[19]. En , des ONG portent plainte en France contre « quatre multinationales de l’habillement, accusées de tirer profit du travail forcé imposé aux Ouïghours »[20] ; à la suite de cette plainte, le Parquet national antiterroriste (PNAT) ouvre une enquête en juin 2021 « notamment contre Zara, Uniqlo, Maje, Sandro et Claudie Pierlot, pour recel de crimes contre l’humanité »[21]. En , cette affaire judiciaire en cours est invoquée pour refuser à l'enseigne l'extension de l'un de ses magasins à Bordeaux[22]. De son côté, Inditex ne commente pas ce point[8].
Mauvais impact social et environnemental
modifierOutre la copie des modèles de grandes maisons, Zara est accusée, en Espagne, de se « servir » dans les créations de certains blogueurs ou de certains dessinateurs[23] et en France dans celle d'au moins deux blogueuses[24].
Souvent surnommée le « leader de la fast fashion »[25] et présentée comme un modèle au début des années 2010[26], Zara doit faire face, comme d'autres géants du textile, à de nombreuses accusations depuis le milieu de la décennie : conditions de travail déplorables dans les ateliers des fournisseurs[27],[28], pollution due à l'utilisation massive de la viscose[29], production exponentielle (65 000 nouvelles pièces par an, soit 200 par jour en 2021[30]), profilage racial des clients[31].
Inditex, le groupe ayant la propriété de Zara utilise un processus de fabrication à forte intensité de capital et travaille avec des fournisseurs ODM (Original design manufacturer) géographiquement plus proche des bureaux principaux espagnols pour la main d'œuvre et la fabrication des vêtements[32]. Une des usines qui sous-traitent les vêtements et les fabriquent se trouve tout près du siège social du groupe Inditex. La proximité du lieu de fabrication permet une production beaucoup plus rapide par rapport à ses concurrents[33]. Bien que l'utilisation des fournisseurs locaux permette une plus grande efficacité et rapidité, elle coûte beaucoup plus chère que les fournisseurs asiatiques[32]. Toutefois, Zara prend recours aux services de la main d'œuvre internationale pour la confection des vêtements dans la catégorie « basique »[32]. Si près de la moitié des vêtements sont traités et fabriqués en Espagne et ses pays voisines, 35 % sont fabriqués dans les pays asiatiques comme Chine et le Bangladesh. Puis, 14 % sont confectionnés dans les pays à l'Est de l'Espagne, donc l'Italie, la Roumanie, la Bulgarie et la Turquie[34].
En 2019, le propriétaire du groupe espagnol Pablo Isla s'est défendu contre les accusations de l'impact nocif de son entreprise sur l'environnement en affirmant mettre à disposition un faible niveau d'inventaire afin de réduire la quantité de déchets de l’entreprise[33].
Campagne controversée
modifierZara lance une campagne publicitaire en pour sa nouvelle collection, mettant en scène des mannequins au cœur d'une zone de construction, recouverts de draps blancs. À la suite du lancement de cette campagne, des critiques émergent, soulignant des similitudes avec des images de la situation dans la bande de Gaza. Zara affirme alors que la campagne a été réalisée en juillet 2023, soit avant le déclenchement du conflit. La compagnie a, par la suite, retiré les images[35].
Références
modifier- https://www.tradingsat.com/actualites/informations-societes/la-crise-du-pret-a-porter-n-ebranle-pas-la-maison-mere-de-zara-qui-annonce-des-resultats-historiques-1109567.html.
- [1], https://investir.lesechos.fr/.
- https://www.usinenouvelle.com/article/inditex-zara-affiche-un-benefice-annuel-en-hausse-de-30-3-.N2209787.
- « Zara : comment Amancio Ortega Gaona est devenu le roi du monde », sur Entreprendre,
- « Zara », sur tendances-de-mode.com, (consulté le ).
- « ZARA », sur So Trendy
- Bertille Bayard, Zara ou les secrets de la méthode Inditex, Le Figaro, .
- Laure Croiset, « Zara s'ajuste avec succès », Challenges, no 764, , p. 76-77 (ISSN 0751-4417)
- « Le Marketing de Zara », sur marketing-etudiant.fr (consulté le )
- (en) Reuters, « The reclusive billionaire: secret life of Zara boss Amancio Ortega and his 'fast fashion' empire », The Sydney Morning Herald, (consulté le ).
- « ZARA », sur Bible des marques,
- « ZARA », sur COSMOPOLITAN
- « ZARA », sur so-trendy.fr (consulté le )
- « Zara Beauty : les secrets de l’immense gamme de maquillage lancée par Zara », sur ELLE
- liste établissements, sur Infogreffe.fr.
- « Saga de marque : Zara », sur VOICI,
- « Apple, Volkswagen, Nike associés au travail forcé de la minorité ouïghour en Chine », sur Les Echos, (consulté le )
- « Internement des Ouïghours : le témoignage glaçant d'une enseignante », sur Les Inrockuptibles, (consulté le )
- Camille Hanot, « Zara accusé de continuer d'exploiter les Ouïghours », sur Flair.be, (consulté le )
- Agence France-Presse, « Travail forcé des Ouïghours: plainte en France contre quatre multin... », sur Mediapart (consulté le )
- « Travail forcé des Ouïgours : en portant plainte contre des géants du textile, des associations espèrent l’émergence d’une jurisprudence », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- « Travail forcé des Ouïghours : l'extension d'un Zara retoquée à Bordeaux », sur LEFIGARO, (consulté le )
- (es) « Una dibujante denuncia a Zara por un presunto plagio », El Mundo, (consulté le ).
- Betty.
- Estelle Delpech, « Comment Zara est devenue le leadeur de la fast-fashion ? », sur Marie Claire (consulté le )
- Bertille Bayart, « Zara ou les secrets de la méthode Inditex », sur LEFIGARO, (consulté le )
- « Zara accusé d'esclavage au Brésil », sur 18 AOUT 2011
- « La note désespérée d'ouvriers travaillant pour un fournisseur de Zara », sur Le Point, (consulté le )
- Marine Corviole, « Usines de viscose polluantes: H&M, Zara et Asos pointés du doigt », sur LExpress.fr, (consulté le )
- Hugo Roux, « Sur Arte, le linge sale de la fast fashion », sur Libération, (consulté le )
- Sarah Belhadi, « Discrimination : l'enseigne Zara accusée de profilage racial ? », sur La Tribune, (consulté le )
- Md Afzalul Aftab, Qin Yuanjian, Nadia Kabir et Zapan Barua, « Super Responsive Supply Chain: The Case of Spanish Fast Fashion Retailer Inditex-Zara », International Journal of Business and Management, vol. 13, no 5, , p. 212 (ISSN 1833-8119 et 1833-3850, DOI 10.5539/ijbm.v13n5p212, lire en ligne, consulté le )
- « A la découverte de Zara, la marque qui a changé la mode », sur BBC News Afrique, (consulté le )
- « Zara, leader incontesté de la "fast fashion" », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- « Zara retire une publicité controversée », La Presse, (lire en ligne, consulté le )
Liens externes
modifier
- (en) Site officiel
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- (en) Zara's Secret for Fast Fashion, Harvard Business School.
- Franck Gintrand, « Les magasins Zara, indicateurs de bonne santé des villes françaises », Slate, (consulté le ).