William G. Walker

diplomate américain, né en 1935
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William Graham Walker, né le 1er juin 1935, est un diplomate américain du Service extérieur des États-Unis ayant servi en tant qu'ambassadeur des États-Unis au Salvador, et en tant que chef de la Mission de vérification au Kosovo (en) (MVK)[1].

William Walker
Fonctions
Représentant spécial du secrétaire général de l'ONU
depuis
Ambassadeur des États-Unis au Salvador (en)
-
Edwin G. Corr (en)
Peter F. Romero (en)
Biographie
Naissance
Voir et modifier les données sur Wikidata (88 ans)
KearnyVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
Autres informations
A travaillé pour
Distinctions
Médaille de la gratitude (en) ()
Golden Medal of Freedom (d) ()Voir et modifier les données sur Wikidata

Carrière politique modifier

Walker est né à Kearny, dans le New Jersey[2]. Il a étudié l'architecture et les sciences politiques à l'université de Californie du Sud et à l'université de Californie à Los Angeles (UCLA)[3]. Il obtient un Master of Arts en études latino-américaines l'UCLA en 1969[3].

En tant qu'agent du service extérieur, il sert principalement en Amérique latine, notamment en Bolivie, au Brésil, au Salvador, au Honduras et au Pérou[4]. Au niveau national, il a travaillé au bureau de l'Argentine du département d'État américain et à l'Environmental Protection Agency à San Francisco[3]. Il a été inspecteur du service extérieur au Bureau de l'Inspecteur Général de 1978 à 1980 et membre du département d'État au Council on Foreign Relations à New York de 1977 à 1988[3].

De 1985 à 1988, il est secrétaire d'État adjoint au Bureau des affaires interaméricaines (en)[2], chargé des relations avec l'Amérique centrale et le Panama[3]. Par coïncidence, il partage son nom avec un flibustier qui, au XIXe siècle, a tenté de conquérir des parties de l'Amérique centrale, avant d'être exécuté[4]. De 1988 à 1992, il sert en tant qu'ambassadeur au Salvador[5]. Il a été vice-président de la National Defense University à Washington entre 1994 et 1997[1].

Rôle dans les Balkans modifier

En août 1997, Walker est nommé représentant spécial du secrétaire général et est chargé de diriger l'Administration transitoire des Nations unies pour la Slavonie orientale, la Baranja et le Srem occidental (ATNUSO)[1]. Il dirige une mission composée de quelque 800 civils et 2 500 militaires des Nations unies chargés du maintien de la paix et de l'administration[1]. La mission était chargée de superviser la réintégration pacifique de cette région de l'est de la Croatie contrôlée par les Serbes après la fin de la guerre de Croatie[6].

Walker est ensuite nommé à la tête de la Mission de vérification au Kosovo (en), où il dirige, entre octobre 1998 et juin 1999, quelque 1 400 membres du personnel international et 1 500 membres du personnel local, aux côtés du général de division britannique John Drewienkiewicz (en), conseiller militaire de Walker[7]. Il s'agissait d'une mission de maintien de l'ordre montée par l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) pour tenter de mettre un terme à la violence au Kosovo en vérifiant que les forces yougoslaves respectaient les résolutions de l'ONU[8].

À la suite du massacre de Račak, où 45 Albanais du Kosovo trouvent la mort en janvier 1999, Walker se rend sur place et qualifie ce massacre d'« atrocité inqualifiable » et de « crime contre l'humanité »[9]. Le 18 janvier 1999, le gouvernement de la république fédérale de Yougoslavie l'accuse de « dépasser largement son mandat » et de « mener une campagne de désinformation contre la Serbie », le déclarant persona non grata et lui ordonnant de quitter le pays[10]. Une semaine plus tard, sur l'intervention du Conseil européen et de la fédération de Russie, le Premier ministre yougoslave (en) Momir Bulatović suspend la décision[11]. Le massacre de Račak est un incident majeur qui a poussé l'OTAN à lancer sa campagne de bombardements contre la Yougoslavie[12]. La mission de l'OSCE a été interrompue après la fin de la guerre du Kosovo en juin 1999. Dans une interview de 2008, Helena Ranta, la pathologiste finlandaise chargée d'enquêter sur le massacre de Račak, a accusé Walker d'avoir fait pression sur elle pour qu'elle proclame que les forces de sécurité serbes étaient responsables du massacre dans son rapport, alors que cela ne faisait pas partie de son travail[13].

Le 24 novembre 2008, il se voit remettre le titre de citoyen honoraire de la république d'Albanie. En janvier 2017, une statue de Walker est érigée dans le village de Račak[14].

Lors des élections législatives kosovares de 2010, Walker a soutenu et fait campagne pour le nationaliste et radical albanais Albin Kurti[15]. Walker a critiqué à plusieurs reprises l'ancien président du Kosovo Hashim Thaçi de corruption[16]. En 2020, Walker est engagé en tant que consultant par Thaçi. L'accord de cinq mois est signé par Thaçi et la Fondation Walker, une association créée par ce dernier[16].

En janvier 2023, le président albanais Bajram Begaj décerne à Walker l'une des plus hautes distinctions de la nation, le titre de chevalier de l'ordre du Drapeau[17].

Vie privée modifier

Walker est marié et a quatre enfants[2]. Il parle couramment espagnol et portugais[3].

Références modifier

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « William G. Walker » (voir la liste des auteurs).
  1. a b c et d « Ambassador William G. Walker » [archive du ], Hand of Hope Board of Trustees biographies (consulté le )
  2. a b et c (en) « Nomination of William Graham Walker To Be United States Ambassador to El Salvador », sur www.presidency.ucsb.edu, The American Presidency Project (Archives), .
  3. a b c d e et f « Secretary-General Appoints William G. Walker as Head of UNTAES », sur un.org, United Nations,
  4. a et b « Tighter Protection Due for Diplomats Here and Abroad », The Washington Post,‎ (lire en ligne)
  5. « Expelled head of peace mission is a veteran US diplomat », The Irish Times,‎ (lire en ligne)
  6. Mladen Klemenčić et Clive Schofield, « War and Peace on the Danube: The Evolution of the Croatia-Serbia Boundary », Durham University, vol. 3, no 3,‎ , p. 42 (lire en ligne)
  7. Bill Neely, « Serbs rewrite history of Racak massacre », The Independent, Independent Print Limited,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. « OSCE deploys Kosovo Verification Mission », sur reliefweb.int,
  9. Barry James, « U.S. and EU Denounce Massacre in Kosovo as NATO Ponders Next Move », The New York Times, International Herald Tribune,‎ (lire en ligne)
  10. « Yugoslavia denounces OSCE claims », BBC News,‎ (lire en ligne)
  11. (sr) « Presudili ruski predsednik i premijer », arhiva.glas-javnosti.rs,‎ (lire en ligne, consulté le )
  12. Perparim Isufi, « Kosovo Commemorates Massacre that Prompted NATO Bombing », sur Balkan Insight,
  13. « Ranta speaks out about "Račak massacre" », sur B92.net,
  14. Die Morina, « Kosovo Massacre Village Honours OSCE Chief With Statue », sur Balkan Insight,
  15. « Former US diplomat backs Albanian nationalist in Kosovo elections », The Guardian,‎ (lire en ligne)
  16. a et b Taulant Osmani, « Kosovo President Thaci Hires US Diplomat as Consultant », sur Balkan Insight,
  17. (en-US) « President Begaj grants the “Knight of the Order of the Flag” award to Ambassador William G. Walker », sur Presidenti i Republikës së Shqipërisë, (consulté le )

Liens externes modifier