Wikipédia:Lumière sur/Charles Van Hulthem

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Portrait de Charles van Hulthem.
Portrait de Charles van Hulthem.

Charles Van Hulthem, né le à Gand (Belgique) et mort le dans la même ville, est un bibliophile belge et un homme politique français, parlementaire sous le Consulat et le Premier Empire. Sa bibliothèque, composée de plusieurs dizaines de milliers d'ouvrages, est acquise, après sa mort, par le gouvernement belge pour former une partie de la collection de la Bibliothèque royale de Belgique, qui voit le jour en 1837.

Après des études de droit et une jeunesse tournée vers la littérature et les livres, Charles Van Hulthem entre en politique dans sa ville natale comme échevin. La période est marquée par une instabilité politique, notamment la révolution brabançonne, la restauration des Pays-Bas autrichiens, suivie par la reprise de Gand par la France en 1794. Charles Van Hulthem est nommé secrétaire général de la ville l'année suivante et devient membre du jury temporaire des arts et sciences et du jury d'instruction publique du département de l'Escaut. Il occupe alors le poste de bibliothécaire de l'école centrale du département. Il contribue largement à la mise en avant des artistes flamands et à la création d'un musée et d'un jardin botanique qui, au fil des ans, deviendra l'un des plus beaux de France après celui de Paris.

En 1797, il est élu député et rejoint le conseil des Cinq-Cents, poste qu'il occupe jusqu'en 1799. Il y prend principalement la parole à propos des élections, de diverses taxes et l'imposition de la noblesse belge. S'il reprend son rôle de bibliothécaire en 1800, il est rappelé à Paris en 1802, étant nommé membre, contre sa volonté, du Tribunat. Il occupe ce poste jusqu'en 1808, avant, l'année suivante, de devenir recteur de l'académie et école de droit de Bruxelles. Durant sa vie à Paris, il ne manque pas de célébrer les savants et artistes belges.

En 1815, il accueille favorablement la création du royaume des Pays-Bas, étant proche des milieux artistiques et scientifiques hollandais. Il devient greffier de la Seconde Chambre des États généraux et secrétaire provisoire, et puis perpétuel, de l'Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique, jusqu'en 1821. Il est alors élu à la Seconde Chambre des États généraux.

Lors de la révolution belge, ses appartements situés non loin du parc de Bruxelles sont saccagés et une grande partie de sa collection, comprenant des dizaines de milliers d'ouvrages, est détruite par les balles et les boulets de canon. Il retourne alors à Gand avec le reste de la bibliothèque et s'isole totalement de la vie publique. Il meurt peu après, laissant un héritage colossal, ayant accumulé d'innombrables ouvrages dont de nombreux incunables.