Walter Stürm

délinquant multirécidiviste suisse, surnommé le roi de l'évasion

Walter Stürm, né le à Goldach et mort le à Frauenfeld, est un délinquant multirécidiviste suisse, surnommé le roi de l'évasion et s'étant investi pour améliorer les conditions de détention dans les prisons.

Walter Stürm
Braqueur
Information
Nom de naissance Walter Niklaus Stürm
Naissance
Goldach
Décès (à 57 ans)
Frauenfeld
Cause du décès suicide
Nationalité suisse
Surnom roi de l'évasion
Actions criminelles Attaque à main armée, brigandage, prise d'otage
Avocat Thomas Burgener

Biographie

modifier

Origines et formation

modifier

Walter Niklaus Stürm naît le [1] à Goldach, dans le canton de Saint-Gall[2]. Il grandit à Rorschach[3], dans une riche famille d'entrepreneurs de l'industrie[2].

Il arrête l'école trois semaines avant la fin de sa scolarité obligatoire[4] et fait un apprentissage de carrossier[3].

Délits, condamnations et évasions

modifier

Il est condamné pour la première fois à l'âge de 22 ans, à trois ans de prison ferme, pour la revente en Italie de voitures volées[3],[5]. Il s'évade peu après. Surnommé le roi de l'évasion[5], il s'évade au total à huit reprises de prison[3], parfois en ne revenant simplement pas après une permission de sortie. Il commet plusieurs centaines de délits, en particulier des cambriolages[6].

Condamné à huit ans de prison en 1972 pour une attaque à main armée et placé à l'isolement à la fin des années 1970, il devient un symbole des méthodes répressives de l'État pour la gauche[3],[5]. Des appels sont lancés pour sa libération en été 1980 notamment par le réalisateur Rolf Lyssy, la conseillère nationale socialiste Lilian Uchtenhagen et l'écrivain Niklaus Meienberg et une manifestation est organisée en devant le pénitencier de Regensdorf. Walter Stürm s'évade une nouvelle fois quelques mois plus tard, le lundi de Pâques ; il scie ses barreaux et laisse un message disant qu'il est parti à la chasse aux œufs. Il est arrêté cinq mois plus tard en France[3].

Placé en secteur sécurisé en , il fait la grève de la faim et obtient après un peu plus de 100 jours[6] une détention en régime commun[7]. Il s'évade en lors d'une sortie à l'Hôpital universitaire de Zurich. Il est en cavale pendant seize mois avant d'être arrêté sur l'île de La Gomera, aux Canaries[3].

En , il fait une tentative de suicide à la prison de Brigue, suivie d'une nouvelle grève de la faim pour dénoncer le retard pris pour l'ouverture de son procès. Il est condamné à la même année à douze ans de prison, réduits à dix ans en appel[6]. Son avocat est alors le futur conseiller d'État socialiste Thomas Burgener[5]. Il s'évade une dernière fois en 1995, en ne revenant pas au pénitencier de Bochuz après une sortie accordée pour assister à un procès pour atteinte à l'honneur qu'il avait intenté contre un journaliste du Blick. Il est arrêté quatre mois plus tard en Alsace[3]. Il obtient en 1996 une condamnation de la Suisse devant la Cour européenne des droits de l'homme pour sa trop longue détention provisoire en Valais[3].

Il bénéficie d'une libération conditionnelle du pénitencier de La Stampa en [3], mais est arrêté en pour avoir braqué une banque avec Hugo Portmann (de) à Horn, dans le canton de Thurgovie[3]. Il est placé en détention provisoire à Frauenfeld[6].

Il se suicide le , à l'âge de 57 ans, en s'étouffant avec un sac dans sa cellule à Frauenfeld[5].

Filmographie

modifier

Bibliographie

modifier

Notes et références

modifier
  1. (de) Stefan Marolf, « Walter-Stürm-Einbrüche: Spurensuche mit Ex-Polizist im Thurgau »  , Sankt Galler Tagblatt, (consulté le )
  2. a et b (de) Stefan Hohler, « Schweizer «Ausbrecherkönig» als Kinostar », Tages-Anzeiger, (consulté le )
  3. a b c d e f g h i j et k (de) Peter Blunschi, « Ein Ausbrecher als schräger Volksheld: Wie Walter Stürm die Schweiz bewegte », sur Watson (site d'information), (consulté le )
  4. Laurent Nicolet, « Walter Stürm : « J'ai vécu des choses extraordinaires. Je ne regrette rien » », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  5. a b c d et e Denis Masmejan, « Walter Stürm a mis fin à une vie de cavales », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  6. a b c et d Agence télégraphique suisse, « Le "roi de l'évasion" Walter Stürm s'est suicidé il y a 20 ans », sur Swissinfo, (consulté le )
  7. (de) « «Ich muss gar nichts zugeben» », Facts (de),‎ , p. 38 (lire en ligne)

Liens externes

modifier