WASP-12 b

exoplanète

WASP-12b
Tailles comparées de Jupiter et WASP-12b.
Tailles comparées de Jupiter et WASP-12b.
Étoile
Nom WASP-12
Constellation Cocher
Ascension droite 06h 30m 32,794s
Déclinaison +29° 40′ 20,29″
Type spectral G0

Localisation dans la constellation : Cocher

(Voir situation dans la constellation : Cocher)
Planète
Type Jupiter très chaud[1]
Caractéristiques orbitales
Demi-grand axe (a) 0,022 93 ± 0,000 78  UA  [2]
Excentricité (e) 0,049 ± 0,015
Période (P) 26,194 15  h
Inclinaison (i) 86 ± 3°  [2]
Argument du périastre (ω) −74+13
−10
°
Caractéristiques physiques
Masse (m) 1,404 ± 0,099 MJ [2]
Rayon (R) 1,736 ± 0,092  RJ  [2]
Masse volumique (ρ) 0,326  g/cm3
Température (T) 2 525  K
Découverte
Découvreurs Cameron et al.
Programme SuperWASP
Méthode Transit
Date 1er avril 2008[3]
Statut Confirmée[4]

WASP-12b est une exoplanète de type Jupiter chaud qui orbite en 1,09 jour autour de l'étoile WASP-12, située à environ 870 années-lumière[3] (270 pc) du Soleil, dans la constellation du Cocher.

En , des chercheurs ayant utilisé le télescope spatial Hubble annoncent que WASP-12b a un albédo inférieur à 0,064 (à 97,5 % de confiance), c'est-à-dire qu'elle absorbe plus de 94 % de la lumière incidente.

Caractéristiques modifier

 
Vue d'artiste représentant WASP-12b étirée et aspirée par WASP-12[5].

Il s'agit d'une géante gazeuse d'environ 1,4 masse jovienne et 1,8 rayon jovien, d'où une masse volumique inférieure à 0,33 gramme par centimètre cube. Elle possède un albédo géométrique particulièrement faible, probablement inférieur à 0,064 de 290 à 570 nm[6].

Cette densité particulièrement faible s'explique par sa température élevée, d'environ 2 525 K (2 250 °C), due à la fois aux forces de marée et à la grande proximité de l'étoile : WASP-12b orbite en effet entre 0,021 8 et 0,024 UA (de 3,26 à 3,6 millions de kilomètres) de WASP-12, ce qui correspond à une excentricité orbitale inférieure à 0,05 : cette planète est si proche de son étoile qu'elle est étirée par les forces de marée de cette dernière de telle sorte qu'elle présente une forme ovoïde et que l'équivalent d'environ 10−7 MJ d'atmosphère est arrachée chaque année (terrestre) par l'étoile[7] ; la planète aura ainsi été entièrement aspirée par l'étoile dans une dizaine de millions d'années seulement[8]. Plus précisément, les observations du télescope spatial Hubble indiquent que, si la planète elle-même a une masse environ 40 % supérieure à celle de Jupiter, son atmosphère s'étend jusqu'à près de trois rayons joviens.

Planète carbonée modifier

Des observations publiées début 2011[9] indiquent que WASP-12b présente un ratio carbone / oxygène plus élevé que celui du Soleil — ratio voisin de 1, à comparer à la valeur solaire de 0,54 — de sorte qu'il s'agirait d'une géante gazeuse carbonée et que des planètes carbonées pourraient s'être formées dans le système planétaire de WASP-12.

Atmosphère modifier

Sur WASP-12b, le carbone et l'oxygène forment du monoxyde de carbone (CO) et du méthane (CH4) dans son atmosphère, mais d'autres planètes carbonées pourraient présenter un manteau riche en goudrons et carbures et une écorce riche en diamant et graphite[10].

Le , une équipe de chercheurs dirigée par J. R. Burton annonce une potentielle détection de sodium dans l'atmosphère de la planète[11].

Lunes modifier

La théorie suggère qu'un Jupiter chaud n'a probablement pas de lunes, à cause d'un trop petit rayon de Hill et des forces de marée de l'étoile qu'il orbite, ce qui déstabiliserait l'orbite d'une lune éventuelle, et ce encore plus pour une lune plus massive. Donc pour la plupart des Jupiter chauds, tout satellite stable serait un corps de la grosseur d'un petit astéroïde[12].

Cependant, des observations de WASP-12 b suggèrent qu'il est l'hôte d'au moins une exolune massive[réf. souhaitée].

Notes et références modifier

  1. « nature.com/nature/journal/v447… »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).
  2. a b c et d (en) Exoplanet.eu – 23 mars 2011 « Planet: WASP-12 b ».
  3. a et b (en) SuperWASP.org – Wide Angle Search for Planets « The Planets ».
  4. WASP-12 b sur la base de données SIMBAD.
  5. (en) HubbleSite – 20 mai 2010 « Hubble Finds Star Eating a Planet ».
  6. Taylor J. Bell, Nikolay Nikolov, Nicolas B. Cowan, Joanna K. Barstow, Travis S. Barman, Ian J. M. Crossfield, Neale P. Gibson, Thomas M. Evans, David K. Sing, Heather A. Knutson, Tiffany Kataria, Joshua D. Lothringer, Björn Benneke et Joel C. Schwartz, « The Very Low Albedo of WASP-12b from Spectral Eclipse Observations with Hubble », The Astrophysical Journal, vol. 847, no 1,‎ (DOI 10.3847/2041-8213/aa876c, lire en ligne).
  7. (en) Shu-lin Li, N. Miller, Douglas N. C. Lin et Jonathan J. Fortney, « WASP-12b as a prolate, inflated and disrupting planet from tidal dissipation », Nature, vol. 463,‎ , p. 1054-1056 (lire en ligne) DOI 10.1038/nature08715
  8. (en) NASA Hubble Space Telescope – 20 mai 2010 « Hubble Finds a Star Eating a Planet »
  9. (en) Nikku Madhusudhan, Joseph Harrington, Kevin B. Stevenson, Sarah Nymeyer, Christopher J. Campo, Peter J. Wheatley, Drake Deming, Jasmina Blecic, Ryan A. Hardy, Nate B. Lust, David R. Anderson, Andrew Collier-Cameron, Christopher B. T. Britt, William C. Bowman, Leslie Hebb, Coel Hellier, Pierre F. L. Maxted, Don Pollacco et Richard G. West, « A high C/O ratio and weak thermal inversion in the atmosphere of exoplanet WASP-12b », Nature, vol. 469,‎ , p. 64-67 (lire en ligne) DOI 10.1038/nature09602
  10. (en) Scientific American – 9 décembre 2010 « Exoplanet Strikes Carbon Pay Dirt ».
  11. « Defocussed Transmission Spectroscopy: A potential detection of sodium in the atmosphere of WASP-12b », J. R. Burton et al., 2014.
  12. "Stability of Satellites around Close-in Extrasolar Giant Planets

Bibliographie modifier