Variole des camélidés

La variole des camélidés (en anglais camelpox) est une maladie virale touchant principalement le chameau et le dromadaire et causée par Orthopoxvirus cameli, un orthopoxvirus de la sous-famille des chordopoxvirinae (poxviridae). Elle cause des pertes économiques importantes en Afrique, au Moyen-Orient et en Asie de l'Est.

Le virus de la variole des camélidés peut se transmettre par le lait et les jeunes animaux y sont plus sensibles que les adultes. Photographie Garondo.

Importance et extension

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La variole des camélidés est présente dans toute la zone d'élevage des camélidés, en Afrique au nord de l'équateur, au Moyen-Orient et en Asie[1]. Les camélidés du Nouveau Monde (lamas, vigognes, alpagas) y sont également réceptifs, mais la maladie y est inconnue. De même l'Australie, où vit une importante population de camélidés importés, est indemne de la maladie.

Agent causal

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La maladie est due à Orthopoxvirus cameli, un Orthopoxvirus de la famille des Poxviridae. C'est le virus le plus proche de la variole humaine[2]. Il est sensible à différents désinfectants et peut être détruit par autoclavage, ou par ébullition. Il est inactivé en quelques minutes par exposition aux rayons ultraviolets.

Le virus de la variole des camélidés est très spécifique et n'infecte pas d'autres espèces animales.

Symptômes

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La maladie peut passer inaperçue, se traduire par une infection cutanée localisée, ou dégénérer en infection généralisée. Elle est plus fréquente et plus sévère chez les jeunes animaux[3] et les mâles sont plus susceptibles que les femelles.

Elle se caractérise par de la fièvre, une lymphadénite et des lésions cutanées apparaissant 1 à 3 jours après l'épisode fébrile. Des macules érythémateuses apparaissent sur la peau, puis se transforment en papules varioliques qui se couvrent de croûtes après avoir libéré leur contenu. Les lésions débutent sur la tête, les paupières, les naseaux et les oreilles[4]. Les lésions gagnent ensuite l'encolure, les membres postérieurs, les organes génitaux, la mamelle et le périnée. La guérison intervient en 4 à 6 semaines.

Dans la forme généralisée, des lésions varioliques peuvent envahir la bouche, l'appareil respiratoire et le tube digestif, déclenchant alors les symptômes correspondants : salivation, larmoiement, décharge nasale mucopurulente, diarrhée, anorexie, avortement. La mort peut intervenir par surinfection chez des individus affaiblis.

Epidémiologie

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La maladie se transmet soit par contact direct ou indirect[5]. Les insectes et les tiques pourraient jouer un rôle dans la transmission de la maladie, qui apparaît souvent après un épisode pluvieux. Le virus contamine le lait, la salive, les sécrétions oculaires et nasales. Les croûtes peuvent contenir des virus vivants pendant au moins 4 mois et contribuent ainsi à la contamination de l'environnement.

Diagnostic

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L'examen clinique oriente le diagnostic, mais la maladie doit être différenciée de l'ecthyma contagieux, des infections à papillomavirus et des réactions allergiques aux piqûres d'insectes. Il est donc nécessaire de recourir au laboratoire pour avoir un diagnostic de certitude[6].

Prévention

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Les vaccins à virus vivants atténués protègent contre la variole des camélidés au moins 6 ans et les vaccins à virus inactivés 12 mois.

Potentiel militaire

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En 1995, le gouvernement irakien a reconnu que ses laboratoires militaires travaillaient sur Orthopoxvirus cameli, et certains scientifiques estiment qu'une modification minime du génome permettrait au virus des camélidés de venir combler le vide laissé par l'éradication de la variole humaine[7],[8].

  1. Arabie Saoudite, Bahreïn, Émirats Arabes Unis, Iran, Irak, Oman, Yémen, Afghanistan, Pakistan, Algérie, Égypte, Éthiopie, Kenya, Maroc, Mauritanie, Niger, Somalie, Soudan, Russie, Inde.
  2. Les camélidés peuvent d'ailleurs être vaccinés contre la variole des camélidés avec du virus variolique humain.
  3. Le taux de mortalité chez les adultes se situe entre 5 % et 28 %, contre 25 % à 100 % chez les jeunes.
  4. Dans les cas graves, la tête peut être enflée.
  5. Par inhalation ou voie cutanée.
  6. Sérologie, PCR, mise en évidence du virus au microscope électronique (forme caractéristique en brique, à comparer à la forme ovoïde du parapox responsable de l'ecthyma contagieux.
  7. Variole cameline : une arme biologique ? sur le site du Cirad, juillet 2002.
  8. La variole du chameau : une nouvelle arme biologique ?, New Scientist, octobre 2003, sur le site de Courrier international.

Références

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