Utilisateur:Zeratulaiur/Brouillon

Utilisateur:Zeratulaiur/Brouillon2

A faire modifier

Faire une partie indépendante sur les sources des Essais et détailler plus (en particulier Plutarque)


Sur la pensée religieuse de Montaigne modifier

  • Maturin Dréanot, La pensée religieuse de Montaigne, Thèse Lettres, 1936.
  • Maturin Dréanot, La religion de Montaigne, Nizet, 1969.
  • H.J.J. Jansen, Montaigne fidéiste, Dekker et Van de Vegt, 1930.
  • Marc Citoleux, Le Vrai Montaigne, théologien et soldat, Lethielleux, 1937.
  • Henri Busson, Littérature et théologie. Montaigne, Bossuet, La Fontaine, Prévost, Presses Universitaires de France, 1962.

"Ce qui lui plaît dans le catholicisme, ce qu'il y admire et en prône, c'est l'ordre et l'ancienneté" (Gide)

Influence de Montaigne à l'étranger :

Bacon (Villey), Goethe, Nietzsche,

Montaigne au vingtième siècle :

Gide, Valéry, Proust, société des amis de Montaigne


place de la femme dans les Essais : pas très élevée


compléter la nature : pas de domination de l'homme


reprendre la partie présentation trop dépareillée


reprendre la partie référence : mettre Voltaire et Malebranche en notes, et détailler plus les emprunts divers de Montaigne.


reprendre un peu plus le fidéisme

Que dire, enfin, des révolutionnaires, qui transforment les Essais en un ouvrage politique. Le Journal des Sans-Culottes, fondé en 1792, adopte ainsi pour épigraphe cette phrase de Montaigne : « les âmes des empereurs et des savetiers sont jetés à même moule.[1]» « Nature est un doux guide[2] » « Pour moi donc, j'aime la vie[2] » « Ce sont là mes fantaisies[3] » « Cette rêverie de me mêler d'écrire[4] » « Je n'ai pas plus fait mon livre que mon livre ne m'a fait[5] »

 
Les « nouvelletés » : procession de la Ligue dans l'île de la Cité.

Aussi s'élève-t-il contre la nouveauté, les nouvelles mœurs du temps, voire le protestantisme qu'il juge responsable du désordre qui ravage la France : « Je suis dégoûté de la nouvelleté, quelque visage qu'elle porte, et ai raison, car j'en ai vu des effets très dommageables.[6] » Le scepticisme philosophique de Montaigne se traduit par un conservatisme politique et religieux, même s'il ne faut pas oublier qu'il reflète plus la modération de Montaigne face aux événements troublés de son époque qu'une attitude passéiste...néanmoins, il lui arrive également de se fourvoyer, par exemple au sujet des armes à feu : « sauf l'étonnement des oreilles [...], à quoi désormais chacun est apprivoisé, je crois que c'est une arme de fort peu d'effet, et espère que nous en quitterons un jour l'usage[7]. »

A recycler modifier

Villey 1 : pages 46-47, pages 63,étude sur les références et les livres de Montaigne, page 284.


Utilisateur:Zeratulaiur/Brouillon3

(A recycler en intro) et ailleurs modifier

Originalité de Montaigne modifier

Néanmoins, aucun des contemporains de Montaigne ne se libère véritablement du pédantisme, de l'érudition de parade, pour tenter de produire une réflexion personnelle sur la vie. Ici réside l'originalité de Montaigne. Des Anciens, il ne retient que l'importance d'exercer son propre jugement, et refuse d'asservir sa pensée à l'une ou l’autre des doctrines antiques alors en plein renouveau. « L'habitude de réfléchir sans cesse sur sa vie, de l'examiner en tous sens, de l'organiser, et de l'organiser, non d'après des règles imposées par une autorité extérieure ou d'après les préceptes d'une école, mais d'après les jugements de la raison et les leçons de l'expérience, voilà ce que Montaigne nous montre excellemment dans son livre. Il est le premier à donner un pareil exemple. »[8] Mais son originalité ne s'arrête pas là. Non content de renouveler la tradition humaniste, il fonde également un nouveau genre littéraire, merveilleusement apte à exprimer sa vision d'un monde mouvant et instable, où la condition humaine, malgré toute sa faiblesse, peut être le lieu de la plénitude.

Le dessein des Essais modifier

Les Essais apparaissent sous forme d'un recueil de textes très variables par leur longueur et leur contenu, répartis en trois livres, sans ordre logique apparent. Ils sont l’œuvre d'un gentilhomme lettré et fortuné, retiré au deuxième étage de sa tour, dans sa « librairie[n 1], qui est des belles entre les librairies de village[9] », d'où il se protège contre « la communauté et conjugale, et filiale et civile[n 2] ». Au début des Essais, on trouve ces mots : « C'est moi que je peins. [...] Je suis moi-même la matière de mon livre.[10] » On ouvre le livre. C'est pour entendre parler « d’Édouard, prince de Galles, celui qui régenta si longtemps notre province », d'Epaminondas ou d'Alexandre le Grand[11]. On traite aussi de questions militaires.[12] Rapidement, de nouveaux sujets apparaissent : « Que l'intention juge nos actes », « De l'oisiveté », « Des menteurs », « De la constance[13] ». Le livre est donc déroutant, et n'appartient à aucun genre sinon à celui qu'il crée : l'essai.

De nombreux commentateurs[14],[15]voient dans les Essais une tentative pour interpréter et transformer un vieux mythe du XVIe siècle, le désir d'immortalité, où se mêlent le défi au temps et l'angoisse de la mort, et qui devient chez Montaigne désir de communication : « Je suis affamé de me faire connaître.[16] » Mais ce besoin de communication avec autrui ne serait en fait qu'un but secondaire[17]. Montaigne a longuement réfléchi au sens de son entreprise, il voit avant tout dans son ouvrage un moyen de se connaître, d'accéder à son être intérieur, au point que les deux ne finissent par ne faire plus qu'un : Le résultat de cette recherche est un monologue à bâtons rompus, « fagotage de tant de diverses pièces[18] », où n'apparaissent ni pensée systématique ni principe théorique.

chronologie des Essais : 294



La philosophie des Essais modifier

 
La découverte des Amériques, gravure de Théodore de Bry. Les mœurs indigènes qui fascinent Montaigne nourrissent le relativisme des Essais

De nombreux auteurs ont essayé de retracer l'évolution de la pensée des Essais. Les travaux de Pierre Villey[8] montrent que Montaigne fut d'abord influencé par le stoïcisme qu'il pratiqua sous l'influence de La Boétie, et qu'on a parfois qualifié de « philosophie directrice[19] » des Essais, avant d'évoluer vers l'épicurisme, en passant par une crise sceptique que révèle notamment le plus long chap. des Essais, l'« Apologie de Raymond Sebond ». Néanmoins, toutes ces influences se retrouvent dans les Essais sans que Montaigne adhère entièrement à l'une ou l'autre doctrine : « On ne peut le dire ni stoïcien, ni épicurien, ni même sceptique pur.[17] » Peut-on même le dire philosophe ? Lui-même n'a pas cette prétention (« Je ne suis pas philosophe. »[20]), et les Essais se moquent de tous les penseurs abstraits et idéalistes, qui se font de l'homme une idée trop ambitieuse. On ne trouve pas dans les Essais de système philosophique figé, mais plutôt une pensée personnelle et mouvante, nourrie de multiples influences extérieures.

Le stoïcisme modifier

Du stoïcisme, Montaigne retient la solution stoïcienne aux problèmes de l'existence : se libérer des biens extérieurs pour être heureux, « savoir être à soi[21] ». Son maître stoïcien est Sénèque, à qui il fait très souvent référence dans les deux premiers livres. Néanmoins, le stoïcisme de Montaigne est beaucoup plus de nature littéraire que philosophique. Si l'on examine les emprunts de Montaigne à Sénèque, on s'aperçoit qu'il ne retient guère la leçon de volonté et de force morale du maître pour lui préférer ses analyses psychologiques sur la colère, la tristesse, tout ce qui fait la richesse de l'homme et qui fascine l'auteur des Essais : « je n'ai dressé commerce avec aucun livre solide, sinon Plutarque et Sénèque, où je puise comme les Danaides, remplissant et versant sans cesse.[22] » En définitive, la fameuse « période stoïcienne » de Montaigne n'aurait donc jamais existé.[n 3] Dans les divers emprunts que Montaigne fait à la pensée antique, le stoïcisme occupe donc une place important, mais non déterminante.

Montaigne s'en éloignera d'ailleurs de plus en plus, jusqu’à critiquer ouvertement à partir de 1578 l'arrogance des stoïciens et leur impassibilité toute chimérique : « La sagesse ne force pas nos conditions naturelles. Il faut qu'il cille les yeux au coup qui le menace ; il faut qu'il frémisse planté au bord d'un précipice ; il pâlit à la peur, il rougit à la honte, il gémit à la colique. »[23] Il se rend compte, après avoir ruiné les prétentions des philosophes dans l'Apologie de Raymond Sebond, que le stoïcisme est une des doctrines les plus pernicieuses, car elle prétend nous faire outrepasser la nature. « Il a éprouvé une vive admiration pour les grandes leçons de Sénèque; maintenant qu'il a perdu la foi, il se venge de ses illusions. »[8] De fait, Montaigne prendra un temps plaisir à confondre les stoïciens, et tous ceux qui se targuent d'être sages et de s'arracher à leur condition humaine : « Héraclite et Phorecides, s'ils eussent pu échanger leur sagesse avec la santé, et se délivrer par ce marché, l'un de hydropisie, l’autre de la maladie pédiculaire qui le pressait, ils eussent bien fait. »[1] Néanmoins, et de manière surprenante, il critiquera aussi ceux qui doutent de la grandeur du suicide de Caton.(« Sottes gens ! Il eut bien fait une belle action, généreuse et juste, plutôt avec ignominie, que pour la gloire. ») Cela pourrait paraître surprenant de la part d'un esprit critique, mais c'est encore une conséquence du relativisme de Montaigne : nous ignorons la limite du possible, il ne faut pas nier ce qui nous dépasse. De même, il ne rompra jamais formellement avec Sénèque. Son évolution l'a conduit à se détacher peu à peu du stoïcisme, tout en ne s'interdisant pas d'y recourir pour éveiller et enrichir sa propre pensée.

Le scepticisme modifier

Si Montaigne n'est donc pas à proprement parler stoïcien, qu'en est-il de son fameux scepticisme ? On a souvent résumé les Essais à cette formule de l'Apologie de Raymond Sebond[1], « que sais-je ? ». Pourtant, si Montaigne a été un temps tenté par le scepticisme, et même un instant pyrrhonien, il a vite senti les limites d'un rejet absolu des possibilités de l'esprit humain. « Ce qui a duré chez lui et ce qui a fait croire à son scepticisme, c'est une grande circonspection dans le jugement et une extrême prudence à se défendre des préjugés qui envahissent à plein bord l'esprit de l'homme, du seul fait qu'il appartient à une époque, à un milieu, qu'il est pris dans un engrenage d’habitudes et d'idées. »[8]

D'un point de vue chronologique, c'est entre 1575 et 1580 qui la pensée de Montaigne s'imprègne le plus des idées sceptiques. On s'accorde à considérer que c'est la lecture par Montaigne des Hypotyposes de Sextus Empiricus qui a provoqué cette évolution , même si il a pu être influencé par d'autres penseurs comme Corneille Agrippa. C'est durant cet intervalle qu'il va composer le plus long chapitre des Essais, l'Apologie de Raymond Sebond. Étrange apologie, qui soutient des points de vue radicalement opposés à ceux du théologien espagnol, d'ailleurs vite oublié par Montaigne. Le problème initial est le suivant : la raison humaine peut-elle fonder la croyance religieuse ? Montaigne répond que non, au contraire de Sebond. Mais il ne s'arrête pas là. Ce débat initial l'entraîne rapidemeent sur un sujet beaucoup plus large, la question du pouvoir et des limites des facultés de l'esprit. Si l'on examine la structure de l'Apologie, partiellement occultée par les multiples additions de Montaigne, on s'aperçoit que trois grands thèmes successifs se dégagent : critique des prétentions de l'homme à dépasser sa propre humanité-voire sa propre animalité, critique de la science, critique de la raison humaine.



Alors que Sebond fait de l'homme le sommet de la création, Montaigne accumule dans l'Apologie ses arguments contre les . Il y fait un exposé assez fidèle de la doctrine sceptique, qu'il connaît essentiellement par sa lecture des Hypotyposes de Sextus Empiricus, dont il reprend la théorie de la connaissance, : le jugement de l'homme est corrompue par le corps et les passions; les sens, sur lesquels nous nous appuyons, ne nous permettent pas d'accéder au réel; enfin, la raison ne saurait aboutir à quelque certitude que ce soit.

Tout ceci est illustré de manière très décousue, selon le style habituel des Essais ; Montaigne n'hésitant pas à élargir son propos par des considérations personnelles ou à commenter les découvertes récentes-l'héliocentrisme[n 4], les mœurs des indigènes du Nouveau Monde,... Il faut toutefois se garder de croire que Montaigne adhère au scepticisme en tant que doctrine philosophique, ou, plus grave encore, que ce scepticisme déboucherait sur un nihilisme qui nierait toute possibilité d'un acte intellectuel. Tout au contraire, l'impossibilité d'accéder à une vérité définitive est pour Montaigne la marque des possibilités infinies de l'être humain et de sa richesse inventive. Son scepticisme n'est pas destructeur, mais tolérant. L'homme à jamais condamné à l'incertitude n'a en effet pas d'autre choix que de se fier à son propre jugement, et de choisir par lui-même ses conditions d'existence.

 
Les « nouvelletés » : procession de la Ligue dans l'île de la Cité.

Comment expliquer, alors, le conservatisme des Essais, qu'on a parfois beaucoup reproché à Montaigne ? Il s'élève en effet contre la nouveauté, les mœurs du temps, voire le protestantisme qu'il juge responsable du désordre qui ravage la France : « Je suis dégoûté de la nouvelleté, quelque visage qu'elle porte, et ai raison, car j'en ai vu des effets très dommageables.[6] » Si le scepticisme de Montaigne se traduit par un conservatisme politique et religieux, il ne faut cependant pas oublier qu'il reflète plus la modération de l'auteur des Essais face aux événements troublés de son époque qu'une attitude passéiste. En homme pratique, Montaigne voit dans la Réforme un regrettable facteur de divisions et de violences. Néanmoins, il lui arrive aussi de se fourvoyer, par exemple au sujet des armes à feu : « sauf l'étonnement des oreilles [...], à quoi désormais chacun est apprivoisé, je crois que c'est une arme de fort peu d'effet, et espère que nous en quitterons un jour l'usage[24]. »

L'épicurisme modifier

Il est plus difficile de définir la place exacte d'Épicure et de l'épicurisme dans les Essais. Montaigne évoque sa sympathie pour « les doux fruits des jardins poltronesques d’Épicure[1] », sans se prononcer sur la doctrine épicurienne. L'hédonisme, très présent dans le livre trois des Essais a beaucoup contribué à faire passer Montaigne pour un épicurien dès le XVIIe siècle. La réalité est plus nuancée. Montaigne ne se réclame jamais d’Épicure, et, s'il cite abondamment Lucrèce et son De rerum natura, il ne manifeste aucune prétention à édifier un système philosophique: il élimine complètement la théorie épicurienne de l'âme, des atomes, des dieux, il conserve les idées lucréciennes de personnification de la nature ou de petitesse de l'Homme perdu dans un univers infini.

Accuser Montaigne de débauche comme le font les théologiens de Port-Royal est un contre-sens total : on ne peut le dire épicurien que si l'on fait référence à l'épicurisme authentique, spiritualisé. La « volupté » à laquelle les Essais font allusion se résume à profiter de la plénitude de l'existence, dans la mesure et la réflexion. C'est ainsi que les toutes dernières pages du livre dévoilent un Montaigne souriant, qui jouit de sa propre humanité, détaché des préoccupations qui hantent le reste des hommes. Il n'a plus besoin de métaphysique ou de dogmes, il lui suffit de «  s'écouter », et de s'émerveiller de la chance d'avoir mené une vie d'homme.

  1. a b c et d « Apologie de Raymond Sebond », Essais, livre deux, chap. XII.
  2. a et b Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées expérience
  3. « Des livres », Essais, livre deux, chap. X
  4. « De l'affection des pères aux enfants », Essais, livre deux, chap. VIII
  5. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées démentir
  6. a et b « De la coutume et de ne changer aisément une loi reçue », Essais, livre un, chap. XXIII.
  7. « Des destriers », Essais, livre un, chap. XXXXVIII.
  8. a b c et d Les Sources et l'Évolution des Essais de Montaigne, thèse de doctorat d'État, 2 vol., Paris, 1908. Ouvrage en ligne sur Gallica
  9. « De la présomption », Essais, livre deux, chap. XVII.
  10. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées avis
  11. « Par divers moyens on arrive à pareille fin », Essais, livre un, chap. I.
  12. « Si le chef d'une place assiégée doit sortir pour parlementer », Essais, livre un, chap. V.
  13. Essais, livre un, chapitres VII, VIII, IX et XII.
  14. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées littérature
  15. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Starobinski
  16. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Virgile
  17. a et b Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Hugo
  18. « De la ressemblance des enfants aux pères », Essais, livre deux, chap. XXXVII
  19. Fortunat Strowski, Montaigne, 1906.
  20. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées vanité
  21. « De la solitude », Essais, livre un, chap. XXXIX
  22. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées institution
  23. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées ivrognerie
  24. « Des destriers », Essais, livre un, chap. XXXXVIII.


Erreur de référence : Des balises <ref> existent pour un groupe nommé « n », mais aucune balise <references group="n"/> correspondante n’a été trouvée