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En théorie de la mesure, une mesure (positive) définie sur la tribu borélienne d'un espace topologique est dite intérieurement régulière lorsqu'elle vérifie la propriété suivante[1] :

pour tout borélien , = Sup { | compact contenu dans }.

Variantes et vocabulaire additionnel

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D'autres sources supposent la mesure définie sur une tribu contenant la tribu borélienne[2]. Dans cette variante, la quantification continue à porter sur les boréliens   et n'est pas étendue à tous les éléments de la tribu : seule la restriction de la mesure aux boréliens est prise en compte pour vérifier sa régularité extérieure[3].


Une autre variante est rencontrée dans les contextes où l'attention est centrée sur la tribu de Baire (en). Dans un tel contexte, on désigne[4] par « mesure intérieurement régulière » une mesure définie sur une tribu contenant la tribu de Baire qui vérifie :

pour tout borélien    de la tribu de Baire,   = Sup {  |   compact de Baire contenu dans  }.

(l'expression « compact de Baire » est au premier abord ambiguë, pouvant désigner soit un un compact qui est aussi un Gδ (en), soit un compact appartenant à la tribu de Baire -il y en a a priori davantage. En fait, les deux notions coïncident, mais cela ne se prouve pas sans travail)[5].

D'autres variantes remplacent la tribu par un σ-anneau. Une définition axiomatique abstraite qui s'efforce de synthétiser toutes les variantes possibles est disponible dans l'ouvrage Measure and Integration, de Sterling Berberian[6].

Par ailleurs, on dit qu'un borélien est intérieurement régulier sous   lorsqu'il vérifie la condition d'approximation par les compacts posée dans la définition ci-dessus[7].

Relations avec la régularité extérieure

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Les remarques qui suivent concernent des mesures définies sur des tribus.

Pour une mesure finie sur un espace compact, la régularité intérieure est équivalente à la régularité extérieure, puisque les complémentaires des compacts sont exactement les ouverts[8].

Pour une mesure finie sur un espace séparé, la régularité intérieure entraîne la régularité extérieure, puisque les complémentaires des compacts sont certains ouverts[9]. La réciproque n'est pas vraie : qu'on pense à un espace discret non dénombrable sur lequel on définit une mesure   par   = 0 si   est fini ou dénombrable,   = + ∞ sinon[10] ; on peut même donner un exemple de mesure de Borel de masse finie sur un espace métrique qui est extérieurement régulière mais pas intérieurement régulière[11].

Sans hypothèse de finitude, la régularité intérieure n'entraîne pas la régularité extérieure. Un contre-exemple est la mesure de comptage sur ℝ, muni de sa topologie usuelle[10].

Régularité intérieure par les fermés

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Une notion voisine mais bien distincte est celle de régularité intérieure par les fermés, appelée « régularité intérieure » par une minorité d'auteurs[12].

Une mesure   définie sur la tribu borélienne   d'un espace topologique   est dite intérieurement régulière pour les fermés lorsqu'elle vérifie la propriété suivante :

pour tout borélien   ,   = Sup {  |   fermé contenu dans  }.

Pour une mesure finie, par un argument simple de passage aux complémentaires, la régularité intérieure pour les fermés équivaut à la régularité extérieure[8].

À trier, recycler, jeter

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Généralisation : mesures σ-régulières

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Sur un espace localement compact séparé qui n'est pas supposé à base dénombrable, il peut exister des mesures de Borel non régulières.

La généralisation suivante est utile dans ce contexte. Par définition[13], une mesure   est dite σ-régulière (on dit aussi quasi-régulière, ou mesure de Radon extérieure) lorsque d'une part elle est extérieurement régulière et d'autre part elle vérifie la condition de régularité intérieure affaiblie suivante :

pour tout ouvert   ,   = Sup {  |   compact contenu dans  }

(on ne demande plus l'approximation de tout borélien par un compact, mais on la requiert seulement pour les ouverts).

Une forme du théorème de représentation de Riesz assure que toute forme linéaire positive sur l'espace des fonctions continues à support compact peut être représentée par une mesure de Borel σ-régulière[14]. Ce concept est en conséquence utilisé par certains auteurs comme choix de normalisation dans leur définition d'une mesure de Haar[15].

Mesures intérieurement régulières par les fermés

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La notion de régularité intérieure vis-à-vis des fermés a une définition symétrique de celle de la régularité extérieure. Certains ouvrages la désignent sous le nom de régularité intérieure - mais ce n'est pas la même notion que la régularité intérieure évoquée plus haut dans cet article, qui est la régularité intérieure vis-à-vis des compacts, et on écrira donc systématiquement dans ce qui suit « vis-à-vis des fermés » quand on parle de ce concept.

Soit   une mesure (positive)   définie sur la tribu borélienne d'un espace topologique  .

On dit[16] qu'un borélien   de   est intérieurement régulier vis-à-vis des fermés pour   lorsqu'il vérifie :

  = Sup {  |   fermé contenu dans  }.

On dit[17] que   est intérieurement régulière vis-à-vis des fermés lorsque tout borélien est intérieurement régulier vis-à-vis des fermés pour  .

Références

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  1. Marc Briane & Gilles Pagès, Théorie de l'intégration, Paris, Vuibert, coll. « Les grands cours Vuibert », , 302 p. (ISBN 2-7117-8946-2), p. 83 ou Heinz Bauer, Measure and integration theory, Walter de Gruyter, (ISBN 9783110167191), p. 153
  2. Laurent Schwartz, Analyse : Calcul intégral, t. III, (ISBN 2705661632[à vérifier : ISBN invalide]), p. 173
  3. Voir la note de bas de page dans (en) Lev Bukovský (sk), The Structure of the Real Line, Springer, (ISBN 9783034800051), 130
  4. Par exemple dans (en) H. L. Royden, Real Analysis, Prentice Hall, , 3e éd. (ISBN 978-0-02-946620-9), p. 337
  5. Cette remarque sur la possible ambiguïté de la définition provient de Royden, op. cit., [[Portail:{{{1}}}]] ([[:Catégorie:Portail:{{{1}}}/Articles liés|0 articles]] – [[Spécial:Suivi des liens/Catégorie:Portail:{{{1}}}/Articles liés|Suivi]]) 340
  6. (en) Sterling Berberian, Measure and Integration, MacMillan, , p. 187
  7. Walter Rudin, Analyse réelle et complexe [détail des éditions], p. 47
  8. a et b Charalambos D. Aliprantis et Kim C. Border, Infinite Dimensional Analysis: A Hitchhiker's Guide, Springer, (ISBN 9783540326960), p. 435
  9. Aliprantis et Border, op. cit., p.  436
  10. a et b Heinz Bauer, op. cit. p.  154-155
  11. (en) Vladimir Bogachev, Measure Theory, t. 2, Springer, (ISBN 978-3-540-34513-8), p. 70
  12. Par exemple Aliprantis et Border op. cit., p. 435
  13. Voir Charles-Michel Marle, Mesures et probabilités, Hermann, p. à vérifier ou Serge Lang, Real and Functional Analysis, Berlin, Springer, 2007 (ISBN 3540940014), p. 256-257 pour la définition sous le nom de « mesure σ-régulière », (en) H. L. Royden, Real Analysis, Prentice Hall, , 3e éd. (ISBN 978-0-02-946620-9), p. 340 pour l'appellation de « mesure quasi-régulière » et Anton Deitmar et Siegfried Echterhoff, Principles of harmonic analysis, Springer, (ISBN 9780387854687), p. 8 pour le nom « mesure de Radon extérieure »
  14. Royden, op. cit. p.  352
  15. Entre autres, Deitmar-Echterhoff, op. cit., p. 9
  16. à retrouver
  17. à fournir