Utilisateur:Romane.Creuzet/Brouillon

Annie Malone

modifier
Annie Turnbo Malone

Annie Malone

Nom de naissance Annie Minerva Turnbo
Alias
Annie Malone
Naissance
Métropolis Illinois (Etats-Unis)
Décès (à 79 ans)
Chicago Illinois (Etats-Unis)
Nationalité Américaine
Profession
Femme d'affaires, Inventrice, philanthrope
Autres activités

Développement d'un processus de vente par correspondance pour les produits de beauté. Philanthropie afro-américaine. Mentorat de Madame C.J. Walker.

Développeuse communautaire.

Annie Minerva Turnbo Malone (9 août 1869 - 10 mai 1957)[1] était une femme d'affaires, inventrice et philanthrope américaine. Elle a été l'une des premières femmes afro-américaines à devenir millionnaire. Au cours des trois premières décennies du 20e siècle, elle a fondé et développé une grande et importante entreprise commerciale et éducative centrée sur les cosmétiques pour les femmes afro-américaines.[2]

Jeunesse

modifier

Annie Minerva Turnbo est née à Metropolis, dans l’Illinois, et était la fille de Robert et Isabella Turnbo, qui étaient probablement d'anciens esclaves. [1] [3] Lorsque son père est parti se battre pour l'Union avec la 1ère cavalerie du Kentucky pendant la Guerre Civile, Isabella a pris les enfants du couple et s'est échappée du Kentucky, un État frontalier neutre qui maintenait l'esclavage. Après avoir descendu la rivière de l'Ohio, elle a trouvé refuge à Metropolis, Illinois. C’est ici que Annie Turnbo est née plus tard, étant l'avant dernière d'une fratrie de onze enfants.

Annie Turnbo est née dans une ferme près de Metropolis dans le comté de Massac, Illinois. [4] Orpheline à un jeune âge, elle a fréquenté une école publique à Metropolis, avant de déménager en 1896 pour vivre avec sa sœur aînée Ada Moody à Peoria. Là, Annie est allée au lycée, s'intéressant particulièrement à la chimie. Cependant, en raison de maladies fréquentes, Annie a été forcée d'arrêter l'école. [5]

Alors qu'elle n'était plus à l'école, Annie est devenue tellement fascinée par les cheveux et les soins capillaires qu'elle s’exerçait à la coiffure avec sa sœur. Avec une expertise à la fois en chimie et en soins capillaires, Turnbo a commencé à développer ses propres produits de soins capillaires. [5] À l'époque, de nombreuses femmes utilisaient de la graisse d'oie, des huiles lourdes, du savon ou de la graisse de bacon pour redresser leurs boucles, ce qui endommageait à la fois le cuir chevelu et les cheveux. [1]

 
"Wonderful Hair Grower", soin pour cheveux. Formule originale par Madam CJ Walker [2]

Carrière

modifier

Au début des années 1900, Turnbo a déménagé avec ses frères et sœurs plus âgés à Lovejoy, maintenant connue sous le nom de Brooklyn, Illinois. [3] Tout en s’exerçant sur les cheveux et différents produits de soins capillaires, elle a développé et fabriqué sa propre ligne de lisseurs non-agressifs, d'huiles spéciales et de produits stimulants pour les cheveux pour les femmes afro-américaines. [6] Elle a nommé son nouveau produit «Wonderful Hair Grower» (Soin miracle pour faire pousser les cheveux). Pour promouvoir son nouveau produit, Turnbo a vendu le Wonderful Hair Grower dans des bouteilles en faisant du porte-à-porte. [4] Ses produits et ses ventes ont commencé à révolutionner les méthodes de soins capillaires pour tous les Afro-Américaines. [7]

En 1902, Turnbo a déménagé dans un quartier florissant de Saint-Louis, où elle et trois employées embauchées ont vendu ses produits capillaires en faisant du porte à porte. Dans le cadre de son marketing, elle a offert des traitements gratuits pour attirer plus de clients. [4]

En raison de la forte demande pour son produit à Saint-Louis, Turnbo a ouvert sa première boutique au 2223 Market Street en 1902. [4] Elle a également lancé une vaste campagne publicitaire dans la presse noire, tenu des conférences de presse, visité de nombreux États du sud et recruté de nombreuses femmes qu'elle a entraînées à vendre ses produits. [8] [9] [10]

L'une de ses agentes de vente, Sarah Breedlove Davis [8] [11] (qui est devenue connue sous le nom de Madame C. J. Walker lorsqu'elle a créé sa propre entreprise), a opéré à Denver, Colorado jusqu'à ce qu'un désaccord l'amène à quitter l'entreprise. Walker a pris la formule originale de Poro (Annie Malone) et en a créé sa propre marque. Cette évolution a été l'une des raisons qui ont conduit Turnbo à protéger ses produits sous le nom de "Poro" en raison de ce qu'elle a appelé des imitations frauduleuses et à décourager les versions contrefaites. [12] Poro peut avoir reçu ce nom d'un mot mendé pour société de dévotion ou il peut s'agir d'une combinaison des noms mariés d'Annie Pope et de sa sœur Laura Roberts. En raison de la croissance de son entreprise, en 1910 Turnbo a déménagé dans un établissement plus grande au 3100 Pine Street. [4]

En 1918, elle a fondé Poro College (l'Université Poro), une école et un centre de cosmétologie. [1] Le bâtiment comprenait une usine de fabrication, un magasin de vente au détail où les produits Poro étaient vendus, des bureaux commerciaux, un auditorium de 500 places, des salles à manger et de réunion, un jardin sur le toit, un dortoir, un gymnase, une boulangerie et une chapelle. Il a servi la communauté afro-américaine comme centre de fonctions religieuses et sociales. [6]

Le programme d'études de l'Université s'adressait à l'ensemble des élèves. Les étudiants ont été formés sur un style personnel pour le travail : sur la marche, la conversation et un style vestimentaire conçu pour maintenir une personnalité solide. [13] Le Poro College employait près de 200 personnes à Saint-Louis. Grâce à ses écoles et à ses franchises, le collège a créé des emplois pour près de 75 000 femmes en Amérique du Nord et du Sud, en Afrique et aux Philippines. [14]

Dans les années 1920, Annie Turnbo Malone était devenue multimillionnaire [1]. En 1924, elle a payé un impôt sur le revenu de près de 40 000 $, ce qui serait le plus élevé du Missouri. Bien qu'extrêmement riche, Malone vivait modestement, donnant des milliers de dollars au YMCA noir local [8] [15] et à l'Howard University College of Medicine (Université de médecine Howard) de Washington, DC . Elle a également donné de l'argent au St. Louis Colored Orphans Home (Maison des orphelins de couleur), où elle a été présidente du conseil d'administration de 1919 à 1943. [4] Avec son aide, en 1922, le St. Louis Colored Orphans Home achète une installation au 2612, avenue Goode (rebaptisée Annie Malone Drive en son honneur).

 
Annie Malone, 1921 [16]

Le St. Louis Colored Orphans Home est située dans le quartier historique de Ville neighborhood. Amélioré et agrandi, l'établissement a été renommé en l'honneur de l'entrepreneur comme le Annie Malone Children and Family Service Center (Centre de Services à l'Enfance et à la Famille Annie Malone). [13] En plus de financer de nombreux programmes, Turnbo Malone a veillé à ce que ses employés, tous afro-américains, soient bien payés et bénéficient de possibilités d'évolution.

Son entreprise a prospéré jusqu'en 1927, lorsque son mari a demandé le divorce. Ayant exercé les fonctions de président de la société, il a exigé la moitié de la valeur de l'entreprise, sur la base de son affirmation selon laquelle ses contributions avaient fait partie intégrante de son succès. Le procès en divorce a contraint Poro College à une mise sous séquestre ordonnée par le tribunal. Avec le soutien de ses employés et de personnalités puissantes telles que Mary McLeod Bethune, elle a négocié un règlement de 200 000 $. Cela l'a confirmée en tant que seule propriétaire du Poro College, et le divorce a été accordé. [6]

Après le divorce, Turnbo a déplacé la plupart de ses affaires à South Parkway de Chicago, où elle a acheté un bloc de ville entier. [8] D'autres poursuites ont suivi. En 1937, pendant la Grande Dépression, un ancien employé a porté plainte, réclamant également le crédit pour le succès de Poro. Pour amasser des fonds pour le règlement, Turnbo Malone a vendu sa propriété de St. Louis. Bien que de taille très réduite, son entreprise a continué de prospérer. [1]

Vie privée

modifier

En 1903 [5], elle épousa Nelson Pope; le couple a divorcé en 1907.

 
Diploma Day at Poro College, 1920 [16]

Le 28 avril 1914, Annie Turnbo a épousé Aaron Eugene Malone, un ancien professeur et vendeur de livres religieux. [17] Turnbo Malone, qui valait alors bien plus d'un million de dollars, a construit une installation polyvalente de cinq étages. [1]

Décès et héritage

modifier

Turnbo a été nommé membre honoraire de la sororité Zeta Phi Beta et a reçu un diplôme honorifique de l'Université Howard [6].

Le 10 mai 1957, Annie Turnbo a subi un accident vasculaire cérébral et est décédée à l'hôpital Provident de Chicago. Sans enfant, elle avait légué son entreprise et la fortune restante à ses nièces et neveux. [7] Au moment de son décès, sa succession était évaluée à 100 000 $ [1].

Saint-Louis organise un défilé annuel d'Annie Malone à l'appui d'organismes de bienfaisance pour enfants. [18]

Dans les médias

modifier

Une version fictive de Malone est représentée par l'actrice britannique Carmen Ejogo dans la mini-série Netflix Self Made, sortie en 2020. Dans cette version, le personnage est renommé Addie Munroe. [8]

Turnbo est présenté dans le documentaire de Bayer Mack 2019, No Lye: An American Beauty Story, qui relate la montée et le déclin de l'industrie de la beauté ethnique appartenant aux Noirs.

Notes et références

modifier
  1. a b c d e f g et h (en) « Annie Turnbo Malone », sur The State Historical Society of Missouri., récupéré le 24 march 2020.
  2. a et b « Annie Malone, une des premières millionnaires afro-américaines », sur Nofi,
  3. a et b (en-US) Chloe Foussianes, « Did Self-Made Base Madam C.J. Walker's Rival, Addie Monroe, on Annie Malone? », sur Town & Country, (consulté le )
  4. a b c d e et f (en-US) « AAUW Annie Turnbo Malone | Columbia (MO) Branch » (consulté le )
  5. a b et c « Brooklyn Legends », sur www.histarch.illinois.edu (consulté le )
  6. a b c et d « The American Mosaic: The African American Experience - Username », sur africanamerican2.abc-clio.com (consulté le )
  7. a et b « From slavery to hair industry millions—Annie Turnbo Malone », sur amsterdamnews.com (consulté le )
  8. a b c d et e (en-US) crusader, « Who was Annie Malone? | The Crusader Newspaper Group » (consulté le )
  9. (en-US) « Black History Highlight: The Annie Malone Story », sur Explore St. Louis, (consulté le )
  10. (en) « Why this forgotten woman could be America’s first black millionaire instead of C.J. Walker », sur Face2Face Africa, (consulté le )
  11. (en) Nadra Nittle, « Meet Annie Turnbo Malone, the hair care entrepreneur Trump shouted out in his Black History Month proclamation », sur Vox, (consulté le )
  12. « The Broad Ax 13 August 1921 — Illinois Digital Newspaper Collections », sur idnc.library.illinois.edu (consulté le )
  13. a et b (en) « Living St. Louis », sur Nine Network / KETC (consulté le )
  14. (en) Diane Carol Bailey et Diane Da Costa, Milady Standard Natural Hair Care & Braiding, Cengage Learning, (ISBN 978-1-133-69368-0, lire en ligne)
  15. (en-US) « Annie Malone, the first Black woman millionaire », sur The Philadelphia Sunday Sun, (consulté le )
  16. a et b « The Broad Ax 13 August 1921 — Illinois Digital Newspaper Collections », sur idnc.library.illinois.edu (consulté le )
  17. (en) « Black former principal became rich entrepreneur », sur Herald-Whig, (consulté le )
  18. Geneva C. Turner, « THE ZETA PHI BETA SORORITY, INC. », Negro History Bulletin, vol. 15, no 8,‎ , p. 156–159 (ISSN 0028-2529, lire en ligne, consulté le )

Lectures supplémentaires

modifier
  • (en) John H. Whitfield, "A Friend to All Mankind":Mrs. Annie Turnbo Malone and Poro College, CreateSpace, (ISBN 978-1507526026)
  • (en) J.L. Wilkerson, Story of Pride, Power and Uplift: Annie T. Malone (The Great Heartlanders Series), Acorn Books, (ISBN 9780966447088)

Liens externes

modifier